(Journal inconnu)
11 juillet 2003
NUITS DE CHAMPAGNE 2003 à Troyes du 26 octobre au 1er novembre
En découvrant le nom de l’auteur-compositeur invité des prochaines Nuits de Champagne, sans doute vous direz-vous que ce festival a bien de la chance d’accueillir chaque année celui qui fait la une de l’actualité.
Au-delà de la belle aventure que représente désormais les Nuits de Champagne pour les plus grands artistes de la chanson francophone, il y a sans aucun doute dans leur décision d’y associer l’émotion et la qualité du grand choral que vous préparez et que vous leur offrez !
Renaud, le poète engagé, l’homme tendresse, sera parmi nous pour cette nouvelle édition du festival, dont le programme artistique devrait s’élaborer entre la folk song, le rock engagé, la chanson réaliste, les polyphonies corses, la chanson du Nord et quelques beaux rendez-vous autour de la poésie.
Ainsi, les Nuits de Champagne 2003 et le grand choral devraient vibrer des influences et de l’itinéraire étonnant de cet artiste, auteur de quelques pages superbes de la chanson.
Sylvain Tardy et l’équipe musicale et artistique du grand choral travaillent déjà à la sélection des 15 chansons les plus représentatives de son univers.
Emotion et tendresse devraient donc être au rendez-vous de ces Nuits de Champagne qui chantent. Toute l’équipe de Chanson Contemporaine et du festival se réjouit déjà de vous accueillir pour cette nouvelle destination culturelle et musicale.
Comme Laurent Voulzy l’avait confié aux choristes du grand choral 2002, « la musique s’adresse au cœur et le texte à l’esprit… ». Si les chansons de Renaud nous convient à la poésie et à la tendresse, ce voyage artistique devrait nous inciter aussi à porter un regard réaliste sur le monde et la vie. La variété des mélodies et leur simplicité, la fluidité des textes, leur portée et par-dessus tout la tendresse que ces couplets dégagent, sont autant d’éléments qui concourent à ce qu’un grand chœur se les approprie et en fasse un moment d’émotion pure…
Docteur Renaud, Mister Renard… Le Renaud qui se chante est-il double, à la manière de l’auto-portrait qu’il dresse dans l’un de ses derniers tubes ? La face A serait cet amour des enfants (de sa Lolita en particulier) si émouvant dans Morgane de toi, Mistral gagnant, C’est quand qu’on va où et tant d’autres, cette tendresse débordante pour sa femme (et les femmes en général, par la même occasion…) qui serre si fort le cœur dans Ma gonzesse, En cloque, et plus encore dans Boucan d’enfer ou Cœur perdu ; elle serait aussi l’amour des gens simples et l’amitié, « la vraie », au détour de Chanson pour Pierrot, Manu, La Mère à Titi ou Mon bistrot préféré. Et la face B serait la révolte et les coups de gueule, poussés par exemple dans Hexagone, Morts les enfants, Fatigué ou Manhattan-Kaboul ; elle serait l’ironie féroce de Miss Maggie ou de Triviale Poursuite.
Mais rien n’est si simple ! Car chez Renaud, tout est dans tout : la tendresse cachée derrière l’ironie, la compassion derrière la colère, la pudeur derrière les bravades… Et Renaud est un bloc. Un bloc d’humanité qui contient un immense amour des hommes et une révolte incessante contre leur bêtise, une tendresse infinie pour tout ce qui est fragile, petit, sans défense, beau et une colère inextinguible contre tout ce qui est écrasant, dominateur, méchant et cynique… Et cette si difficile conscience de sa propre fragilité, de ses propres contradictions qui nous le rend si proche !
Et puis derrière la voix parfois hésitante, parfois presque approximative mais toujours précise dans l’émotion, quelles mélodies imparables ! Simples mais pas communes, elles s’apprivoisent facilement et c’est un vrai bonheur de les fredonner, qu’elles soient ballades intimistes (Ah ! Inoubliable Mistral gagnant…) ou ritournelles inspirées des traditions populaires (Dès que le vent soufflera, La Ballade Nord-Irlandaise, Marche à l’ombre). Sans oublier ces mots si justes, qu’ils s’appuient sur un humour fin quoique populaire (Laisse béton) ou sur une tendresse jamais sur-faite, toujours vraie (Me jette pas)…
Chanter Renaud c’est une bouffée d’amour et d’humanité teintée d’espièglerie et de dérision (y compris l’autodérision !). C’est de l’émotion à l’état brut. Imaginez-vous partageant cela, en chœur avec 800 autres chanteurs…
Attention : grand choral à fleur de voix !
Source : HLM des Fans de Renaud