La Croix
Chanteurs, responsables politiques et anciens journalistes français détenus en Irak ont participé lundi 24 octobre à Paris à une soirée de soutien à la Franco-colombienne Ingrid Betancourt, otage depuis 44 mois de la guérilla des FARC en Colombie. Le président français Jacques Chirac a assuré, dans un message lu par Astrid Betancourt, sœur d’Ingrid, que « la France fait tout son possible pour obtenir la libération d’Ingrid Betancourt et de tous les otages détenus en Colombie ».
La star de la soirée était Renaud qui, avant d’entonner la chanson qu’il vient d’écrire pour Ingrid, a dit : « Puisse cette chanson frapper le cœur, s’ils en ont jamais eu, des guérilleros des FARC comme du président Uribe ». Puis il a chanté « Dans la jungle », titre-phare de son prochain album : « Trois années dans la jungle, ligotée, bâillonnée, entourée de ces dingues… otage de leur triste guerre perdue depuis longtemps… », sous les applaudissements de plus de 700 spectateurs au Théâtre du Rond-Point.
« Dès jeudi, dès que la chanson sera mixée et gravée, Yolanda (la mère d’Ingrid : ndlr) la donnera aux radios colombiennes », a dit Renaud. « D’ici quelques jours, les otages l’entendront », a-t-il ajouté. « Ça leur donnera du baume au cœur de savoir qu’on ne les oublie pas, que les artistes sont avec eux ». La chanson de Renaud est interprétée en espagnol par l’Argentin Daniel Melingo et il y a déjà des versions anglaise, italienne, allemande, basque, corse, selon Renaud.
Ingrid Betancourt, 42 ans, est otage des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) depuis le 23 février 2002. Un des dirigeants des FARC a récemment affirmé que l’accord humanitaire visant à libérer des otages détenus, dont Mme Betancourt, était « au point mort » et a accusé le gouvernement de n’être pas intéressé par un échange de prisonniers, tout en confirmant que les FARC avaient eu des contacts avec un émissaire français pour de discrètes négociations.
Les FARC réclament la libération de prison de 500 de ses hommes en échange de celle de 59 personnalités militaires et politiques dont Ingrid Betancourt et trois Américains (photo Saget/AFP).
Agence France Presse
Source : La Croix