Pourquoi Dominique Lavanant est à l’origine d’un des plus grands tubes de Renaud ?

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Florian Gazan – édité par Guillaume Dosda

PODCAST – Dans une minute, vous saurez pourquoi Dominique Lavanant est à l’origine d’un des plus grands tubes de Renaud.

Dominique Lavanant sur les marches de l’église Saint-Sulpice (Paris)

Crédit : Bertrand GUAY / AFP

On est à la fin de l’année 1982, Renaud a 30 ans, il est marié et vient d’avoir sa fille Lolita. Il aspire à une vie tranquille, incompatible avec sa célébrité. Il décide alors de faire comme une de ses idoles Jacques Brel : prendre le large sur bateau. Lors d’un dîner chez lui, il parle de ce projet à l’une de ses meilleures amies, Dominique Lavanant.

Il l’a rencontrée quand, avant de devenir chanteur, il rêvait d’être comédien et jouait dans les cafés-théâtres avec Coluche, Patrick Dewaere et Gérard Lanvin. Renaud explique à Dominique qu’il a fait construire une goélette de 14 mètres baptisée le Makhnovtchina, en hommage au mouvement révolutionnaire paysan ukrainien en 1917. La comédienne lui parle alors du drame qu’elle a connu quand elle avait l’âge de Lolita, 2 ans.

Le papa de Dominique Lavanant s’est noyé en Bretagne à Morlaix. Il avait seulement 27 ans. Elle cite alors une phrase de Joseph Kessel à Renaud qui illustre cette tragédie : « C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme ». Cette citation, Renaud s’en souvient le 23 juin 1983, en pleine mer, de retour des Antilles à Paris. Avec sa fille sur les genoux, l’inspiration lui tombe dessus. Il écrit ce jour-là « Dès que le vent soufflera ». 

La provocation de Renaud

D’ailleurs, Dominique Lavanant lui a inspiré un bout de la chanson. Elle lui cite l’acteur et humoriste américain WC Fields, dont elle venait de lire la bio. Un type porté sur la bouteille qui disait qu’il ne buvait jamais d’eau à cause de ce que font les poissons dedans. Renaud s’en souviendra aussi.

Les marins sont fiers qu’un chanteur populaire parle avec autodérision mais passion de leur métier. Il y a juste un détail qui les gênent. Par provocation, Renaud a glissé le mot « lapin » dans les paroles. À la fin, il dit « nous nous en allerons de lapin ». Le mot qu’un marin ne prononce jamais par superstition. Un rapport à la légende selon laquelle un lapin à bord grignoterait le bois et le cordage et peut donc provoquer un naufrage. 

Florence Arthaud, qui adorait « Dès que le vent soufflera », avait une cassette audio de la chanson et au moment du mot « lapin », elle avait mis du vernis à ongle sur la bande pour ne pas l’entendre.

  

Source : RTL