Pourquoi Renaud a choisi de réinterpréter Brassens, Auffray, Moustaki… dans « Métèque »

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Aymeric Parthonnaud Steven Bellery

publié le 05/05/2022 à 09:09

Renaud
Crédit : Thomas Padilla / Agence 1827 / RTL

Renaud s’intéresse une nouvelle fois au travail des autres chanteurs. Dans son 18e album studio baptisé Métèque, le chanteur réinterprète des chansons chères à son cœur, 13 chefs-d’œuvre de la variété française qu’il aurait rêvé d’écrire et composer. Des chansons signées Georges Brassens, Jacques Higelin, Serge Reggiani, Georges Moustaki ou encore Yves Montand. 

« Il y a des chansons françaises qui ne sont pas dignes de tomber dans l’oubli. Qui ont besoin de ressusciter. Dans le florilège des chansons que j’ai aimées, qui ont bercé mon enfance et mon adolescence, il y en a quelques-unes que j’ai envie d’interpréter à ma façon », raconte Renaud au micro de RTL. « Un chanteur est fait pour chanter. Les chansons des autres ou les siennes. Ce qui compte, c’est la puissance de l’émotion. J’étais en panne d’inspiration pour un album original, j’ai donc planché là-dessus ». 

Taciturne mais émotif

Renaud exprime-t-il facilement ses sentiments, d’ailleurs ? « J’essaye, mais je suis quelqu’un de plutôt taciturne, je ne parle pas beaucoup. D’abord, j’ai du mal à parler, à m’exprimer. Je ne suis pas un homme de communication. Je suis un homme de sentiments donc je les cache un peu par pudeur. »

Ces chansons et leurs textes sont parfaits pour que Renaud puisse exprimer ses émotions. Un exercice souvent très difficile pour lui lorsque l’on sort du strict cadre artistique. « J’ai du mal à exprimer mes sentiments. Je suis quelqu’un de taciturne, renfermé, introverti. J’ai du mal, en interview surtout, à livrer mon cœur comme une pute livre son cul. J’ai l’impression qu’on me viole quand on m’interviewe », lâche-t-il.

C’est certainement à cause de cette difficulté à exprimer ses émotions loin d’un micro que son travail sur Métèque a été un formidable exutoire pour le chanteur. « Ça m’a fait du bien, ça m’a ému, bouleversé, ça m’a chamboulé de reprendre après de si grands interprètes ou auteurs ou compositeurs… Pour les faire miennes », reconnaît-il.  

Le maître Brassens

Renaud ne fait pas qu’écrire ou chanter les textes des autres (il travaille d’ailleurs sur plusieurs projets). Il écoute beaucoup de musique. « Pas tous les jours hélas. Mais j’écoute chez moi des standards, des vieux Bruce Springsteen, des vieux Pink Floyd, j’écoute de la musique classique, de la chanson française – ce qu’il en reste – du rap, du hip-hop comme IAM ou MC Solaar, Grand Corps Malade qui fait du slam… »

Dans Métèque, Renaud réinterprète un titre de Brassens qu’il considère véritablement comme son maître. « J’ai tout, les vinyles, les albums, les posters, les partitions… Je suis un grand collectionneur. » Il a rencontré Brassens lorsqu’il était enfant et avait sonné à la porte d’un appartement où il se trouvait pour lui demander de signer un autographe. « Il m’a dédicacé gentiment son album. Ça m’a bouleversé. Je l’ai revu quelques années plus tard alors que j’étais un peu connu au moment de Laisse béton. Il m’a fait de beaux compliments. Il m’a dit : ‘Je ne connais pas toutes vos chansons, mais celles que je connais sont merveilleusement bien construite, se souvient le chanteur » imitant l’accent de Brassens. 

« Je regrette qu’il n’ait pas pu entendre des chansons de meilleurs albums à mon goût : Mistral gagnant, Morgane de toi, En cloque... Chaque fois que j’écris une chanson, je me dis : si Georges Brassens était au-dessus de mon épaule il me dirait peut-être ‘C’est bien petit, continue’ ou ‘C’est pas tout à fait ça encore, il faut que tu retravailles’. C’est un maître étalon », conclut-il. 

Les madeleines de Renaud : « Le Métèque » de Georges Moustaki

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Source : RTL