Printemps de Bourges 30e

RFI Musique

Printemps de Bourges 30e

 

30ème édition, autant de souvenirs

Trente Printemps, et toujours aussi fringant ! La majorité du public attendu cette semaine à Bourges n’était pas né lorsque l’aventure du Printemps a débuté. Et si, Daniel Colling, membre fondateur et directeur du festival, s’interdit de faire de cette édition anniversaire le rendez-vous des anciens combattants, difficile de ne pas revenir sur quelques dates fortes. Souvenirs, souvenirs…

Tout a commencé par l’envie de faire entendre ce que la radio et la télévision ne diffusaient pas : des artistes neufs, créatifs, engagés, rebelles aux formes des variétés. En 1977, la première édition du Printemps de Bourges a durablement modifié le paysage musical. Le « festival chanson » des origines est peu à peu devenu le plus important festival de musiques populaires en France en s’élargissant au rock, aux musiques du monde, au jazz, au rap, à l’électro…
 
Aîné des Transmusicales, des Eurockéennes ou des Vieilles Charrues, le Printemps trône toujours au sommet de la hiérarchie des festivals français par la pertinence de ses choix artistiques, revivifiée depuis 1999 par une nouvelle équipe de programmation. Le bilan donne le vertige : 3229 groupes et artistes sont passés au Printemps de Bourges en vingt-neuf éditions. Rétrospective express.
  
1977 : Jacques Higelin, Leny Escudero, Philippe Val, Yvan Dautin rendent hommage en chansons à Charles Trenet qui, à soixante-quatre ans, chante devant son plus jeune public depuis les années 30.
 

1978 : en première partie de Ricet Barrier, un jeune Parisien qui se produit pour la première fois avec des musiciens ; il s’appelle Renaud.

1979 : Renaud est devenu une star, son public en blouson de cuir et bandana jette Alain Souchon, monté sur scène en costume blanc.

1980 : ouverture du Printemps par un co-récital de Maxime Le Forestier et Graeme Allwright au profit de l’association Partage avec les enfants du monde.

1981 : le Printemps présente ses excuses à la population de Bourges : le concert de Francis Lalanne s’est terminé à cinq heures du matin.

1982 : Léo Ferré chante pendant trois heures, lâchant parfois le micro pour se lancer a cappella sous le chapiteau de 3000 places.

1983 : concert historique de U2, au moment de la sortie de War : le Printemps affirme sa vocation rock.

1984 : la mention « Festival chansons » disparaît de l’affiche du Printemps au profit de « chanson, rock, musiques ».

1985 : rencontre unique : Johnny Hallyday et Eddy Mitchell chantent chacun à leur tour sous le même chapiteau et se retrouvent au final.

1986 : naissance officielles des Découvertes du Printemps de Bourges avec Chanson Plus Bifluorée, Philippe Forcioli, Les Innocents, Hot Pants, Gamine, Les Infidèles, Pascal Mathieu, Christian Paccoud, Baroque Bordello, Fabienne Pralon…

1987 : le Président Mitterrand en visite officielle au Printemps devise avec Gainsbourg en coulisses.

1988 : le concert le plus rempli de l’histoire du Printemps, avec 18000 spectateurs au Stadium pour Johnny Clegg et Savuka.

1989 : le gigantisme a raison du Printemps qui a trop grandi et doit déposer son bilan. 

1990 : Printemps arty : Bruno Coulais présente une création autour de la musique de Charles Ives et le Gavin Bryars Ensemble joue The Sinking of the Titanic dans une exposition d’œuvres de Christian Boltanski

1991 : légendaire conférence de presse commune de NTM et Juliette Gréco, avant une soirée NTM-IAM.

1992 : importé de Belgique, le Magic Mirror, petit chapiteau-cabaret, s’installe pour la première fois en France.

1993 : contrastes et fourre-tout avec Sade, Iron Maiden, Suzanne Vega, Jacques Dutronc, Vanessa Paradis…

1994 : la sécu vire de la scène Catherine Ringer qui venait danser autour d’Iggy Pop, après que les Rita Mitsouko eurent assuré sa première partie.

1995 : chahut énorme dans les allées du festival qui scande « Jospin ! Jospin ! » pour accueillir Jacques Chirac en campagne présidentielle.

1996 : la première rave dans l’enceinte du Printemps, avec un succès plus que mitigé.

1997 : pour la première fois, le reggae s’installe sous le grand chapiteau, avec les Wailers  et Toots and The Maytals ; mais aussi un boys-band, Worlds Apart.

1998 : pluie diluvienne, erreurs de programmation et défection de sponsors privés aggravent une nouvelle crise de gigantisme ; une nouvelle fois, le Printemps manque de mourir.

1999 : recentrage et rajeunissement des équipes et de l’affiche, symbolisés par Zebda et Yann Tiersen.

2000 : so chic, l’écrivain Michel Houellebecq en scène avec l’AS Dragon de Bertrand Burgalat, Arno avec Adamo et Miossec, Anna Karina revient à la chanson avec Katerine …

2001 : le soir de l’ouverture, Placebo et Ingrid Caven

2002 : premier triomphe à Bourges pour Bénabar, Jean-Michel Jarre en audio brunch pour 150 spectateurs.

2003 : pour la troisième fois en quatre, Dionysos met le feu au grand chapiteau.

2004 : Têtes Raides aux commandes du Printemps : un concert par jour, dans la programmation officielle ou en « off », le dessin de l’affiche du festival et un « Avis de KO social » militant et musical.

2005 : dans une cave de Sancerre, le Printemps se décentralise avec un concert unique et en trio de Vincent Delerm, Mathieu Boogaerts et Albin de la Simone.

Par : Bertrand  Dicale

 

Source : RFI Musique