Le 2 juin 2021 à 16h00
Le chanteur Renaud comme vous ne l’avez jamais vu dans un documentaire inédit, les sentiers de la Côte d’Azur avec «Des Racines et des aile », Audrey Fleurot dans le polar «La Vie en miettes», «Ben-Hur», le célèbre péplum avec Charlton Heston… Voici nos suggestions pour votre soirée télé.
MUSIQUE. Renaud, portrait d’enfer
À 21h15 sur TMC. Que dire de nouveau sur Renaud, le renard, le phénix ? On commence ce portrait perplexe, et on le finit bouleversé. On a rarement vu un documentaire aussi intime et profond sur sa vie en dents de scie. Comme Renaud ne parle plus guère, son frère jumeau David Séchan le fait pour lui, comme dans la « Putain d’expo » qu’il a montée à la Philharmonie de Paris (NDLR : elle vient de rouvrir et a été prolongée jusqu’au 7 novembre). Et ce qui est précieux, c’est que ce portrait n’élude pas la face sombre de l’artiste, sa paranoïa maladive, ses peines noyées dans l’alcool – lui qui jeune refusait de boire et se droguer car cela « alternait la conscience » -, ses dépressions à répétition, son mutisme fatiguant, ses deux grands amours Dominique et Romane qui finissent par le quitter, de guerre lasse…
Parce que la face B éclaire la face A, explique l’homme, ses chansons et pourquoi il et elles nous touchent. Avec moultes images, documents et souvenirs personnels – comme le tournage ubuesque du clip de « Morgane de toi » par Gainsbourg -, David Séchan décrypte ses débuts, ses combats, ses provocations, ses désillusions, ses rechutes… L’une de ses premières chéries, Pia Moustaki, célèbre le romantique exacerbé, son pote Mourad Malki sa pureté d’éternel enfant, Ingrid Betancourt celui qui s’est battu pour la faire libérer de la guérilla colombienne parce qu’il n’avait pas supporté de voir à la télé la détresse de sa fille. Mais le témoignage le plus fort, c’est sa sœur cadette, Sophie Séchan. Pour la première fois, elle raconte le père qui l’a inspiré, la mère qui lui a donné amour et repères, son frère timide et hypersensible, leurs relations familiales avant et après l’immense succès. Elle confie aussi sa peur de le perdre. « Cela m’arrive souvent de pleurer en écoutant et regardant Renaud ». Tous sont sur le fil de l’émotion. Nous aussi.
LA NOTE DE LA RÉDACTION : 5/5
«Renaud, mon frère», documentaire français inédit d’Aurélie Condou. (1h35)
MAGAZINE. La magie pure de la Côte d’Azur
À 21h05 sur France 3. Que ceux qui la résument à ses plages bondées, son rosé, son pastis, et ses parties de pétanque se mettent au fond de la classe. Car ils n’ont vraiment rien compris aux vraies richesses de la Côte d’Azur. Il suffit juste d’arpenter les jolis sentiers de son littoral pour découvrir d’innombrables sites inouïs qui ont inspiré les plus grands, comme Picasso, dans sa villa de Vallauris. Ce film, qui longe la Grande bleue d’est en ouest, en dévoile des lieux secrets, comme la sublime abbaye de Lérins, la seule du monde à être bâtie sur une île, où vivent isolés une vingtaine de moines-agriculteurs. Avez-vous déjà visité les plantations de bigaradiers et de nérolis, ces plantes dont les huiles essentielles sont utilisées pour produire les parfums les plus prestigieux, comme le Chanel N° 5 ? Et si vous osiez la plongée, qui recèle dans la région d’exceptionnels fonds marins ? Immergez-vous dans ces images pour tutoyer le paradis. Magique.
LA NOTE DE LA RÉDACTION : 5/5
«Des Racines et des ailes : Sur les sentiers du littoral du cap d’Antibes aux calanques», magazine français inédit de Raynald Mérienne. (1h50)
THRILLER. Mystérieuse Audrey Fleurot
À 21h05 sur Chérie 25. Jonathan (Bruno Debrandt) vient de perdre sa mère, envisage de quitter Lucie (Marie Denarnaud) et hérite d’une très forte somme d’argent. S’il ne veut pas donner la moitié de sa fortune à sa future ex-épouse, il faut qu’il la quitte vite. Mais le destin se précipite : Lucie est victime d’un grave accident de voiture. À l’hôpital, sous son identité, c’est une rousse, muette (Audrey Fleurot), que Jonathan découvre… « La Vie en miettes », c’est du polar pur et dur. La différence avec la flopée de téléfilms policiers que la télévision nous sert à l’envi, c’est que « la Vie en miettes » ne s’attache pas aux pas d’un policier, d’un détective, d’un juge ou d’un avocat, mais que l’intrigue chemine au rythme des questions et des angoisses des personnages principaux. Et puis, c’est aussi l’occasion de voir Audrey Fleurot (NDLR : qui triomphe actuellement dans la série de TF 1 « HPI ») au moment où sa carrière commençait à vraiment décoller. Aucune raison de se priver !
LA NOTE DE LA RÉDACTION : 4/5
«La Vie en miettes», téléfilm de suspense français de Denis Malleval (2011), avec Bruno Debrandt, Audrey Fleurot, Marie Denarnaud, Christian Rauth… (1h30)
DRAME. Du labeur à la double vie
À 20h55 sur Arte. Amin travaille comme ouvrier du bâtiment en France pour pouvoir envoyer de l’argent à sa famille restée au Sénégal. Là-bas, sa femme et ses trois enfants comptent sur son salaire, tout comme ses frères, et même l’école du village. Un jour, sur un chantier, Amin rencontre Gabrielle, mère divorcée… Contrairement à ce que laisse penser l’affiche du film, la relation entre Amin et Gabrielle n’est qu’une parenthèse – un peu anecdotique, voire vaine – dans une histoire où les enjeux se situent ailleurs. Car tout l’intérêt d’« Amin » réside dans la très grande justesse de la description de la double vie du personnage principal, écartelé entre un quotidien austère et laborieux en France et une famille pleine d’attentes, mais aussi de reproches, au Sénégal.
LA NOTE DE LA RÉDACTION : 3/5
«Amin», drame français de Philippe Faucon (2018), avec Moustapha Mbengue, Emmanuelle Devos, Marème N’Diaye… (1h30)
PEPLUM. Arrête ton char
À 21h15 sur C8. Au Ier siècle après J.-C., Judah Ben-Hur, prince de Judée, est condamné aux galères par les Romains après avoir été trahi par son meilleur ami. Durant des années, il met au point sa vengeance, tandis qu’il se retrouve pris au cœur de terribles affrontements en mer et de maintes péripéties. Devenu conducteur de char, il obtiendra gain de cause au terme d’une course infernale… Préparez l’apéritif, le repas et le digestif : avec ses 3 heures et demie, « Ben-Hur » vous emmènera bien au delà de minuit. Fort de milliers de figurants, de batailles navales colossales et de sa mythique course de chars, c’est le péplum de tous les excès. Il fallut, par exemple, 5 mois de préparation, 78 jours de tournage et 61 chevaux pour finaliser la seule scène qui a fait la réputation du film et laissa Charlton Heston, interprète du héros, « épuisé », de son propre aveu.
LA NOTE DE LA RÉDACTION : 5/5
«Ben-Hur», péplum américain de William Wyler (1959), avec Charlton Heston, Stephen Boyd, Jack Hawkins… (3h30)
Source : Le Parisien