Le chanteur des Ogres de Barback écoutait déjà «La chanson du loubard» en jouant aux Lego.
Chanson. Fredo. Fredo chante Renaud. (Irfan/RecRec)
On pensait que la famille Burguière avait suffisamment à boutiquer dans l’aventure des Ogres de Barback. On se trompait, puisque Fredo, le chanteur, vient de développer un projet musical parallèle. Soit l’hommage à une plume qui a compté dans ses jeunes années, presque son inspiratrice originelle: celle de Renaud.
Si Séchan s’est asséché, cet opus lui redonne toute la vigueur des dix premiers albums: quatorze chansons qui revivent dans la puissance vocale, très articulée à la manière du Ferré gueulard anar, et sur des arrangements entièrement nouveaux, simples sans être simplistes. Juste efficaces et à la quête de l’essentiel, grâce à la geste fine d’Alex Leitao à un accordéon pas musette, grâce à Alice la sœurette aux cordes et à Olivier Daviaud, pote pianiste des Ogres avant qu’il ne rejoigne Bénabar.
Martyr de cette belle entreprise, Renaud lui-même. Le comble. Car dans la bouche de Fredo, les mots du Parigot par un autre Parigot s’offrent une vigueur entièrement nouvelle, avec une «Banlieue rouge» qui glace le sang et un «Etudiant poil aux dents» qui donne envie de cogner. Ou avec une interprétation poignante de «Fatigué»… dont on ne se lasse pas.
Retrouver Renaud sans avoir forcément envie d’y retourner: c’est au bout du compte le drôle de paradoxe de ce bel enregistrement en public. Qui en jette et qui pourtant – Fredo le répète sans cesse – aurait sans doute été impossible sans un préalable acte d’humilité face au Maître.
Source : Le Temps