N° 876, du 14 au 20 décembre 2002
France 3, lundi 20h 55
La cinquantaine, 12 Millions d’albums, le départ de sa « gonzesse »… Pour France 3, Renaud commente les images de sa vie. Drôle et émouvant.
« L’amour, j’y ai renoncé », confesse Renaud qui ne se remet pas du départ de Dominique, sa « gonzesse ». Et pourtant. Ce portrait réalisé par Eric Guéret. d’après des interviews faites par le journaliste Didier Varrod, donne envie de crier, même sans être une groupie de base : « Renaud, on t’aimeuuu ! Renaud ne doute pas. Tu es un mec biiiien ! » D’abord, c’est peut-être la curiosité qui vous fera regarder ce programme. L’envie de mieux comprendre, à travers l’évolution d’une carrière qui n’a pas connu de bas depuis plus de vingt-cinq ans, la chronique d’une France contemporaine. Car, depuis que, coiffé d’une casquette de Gavroche, ce titi-là s’est fait une place d’honneur parmi les « chanteurs énervés et énervants ». Le témoin de son temps a souvent trouvé ses thèmes de prédilection dans l’actualité. Avec ses enthousiasmes et ses désillusions « Je suis un mec de cinquante balais un peu revenu de tout. Et c’est en ça que beaucoup de gens se reconnaissent dans mes chansonnettes », analyse Renaud. Tandis que défilent sur le petit écran les images de ses spectacles, on réalise combien, effectivement, de près ou de loin, cet artiste, depuis ses débuts en 1975, a accompagné nos révoltes et nos coups de tendresse. Qui n’a pas fait siennes quelques phrases entendues dans ses « Laisse béton ». « Miss Maggie », « Mistral gagnant » et autre « Morgane de toi » ? Et les sept dernières années silencieuses de cet auteur-compositeur en panne sèche d’inspiration nous ont fait mesurer combien il a pu nous manquer. D’ailleurs, l’extraordinaire accueil réservé à son nouvel opus « Boucan d’enfer », en est l’écho. Renaud, on le sait, y est plus autobiographique que jamais.
Dans ce document, il parle aussi de lui et, très vite, c’est l’homme qui vous touchera. Qui vous bouleversera. Car, seul, assis, face au film de sa vie, il se regarde sans complaisance et commente. Très souvent avec beaucoup d’humour et parfois si poignant. Attendri, il redécouvre ces films tournés avec la caméra Super 8 de son père. « J’ai eu une enfance douce comme le miel », lâche-t-il, nostalgique. Puis, devant sa première apparition à la télévision chez Danièle Gilbert, il s’exclame : « J’étais ringard ! Et dire que ma mère était fière comme un bar-tabac ! » Aujourd’hui, c’est lui qui peut être fier. Ce portrait nous montre un homme comme on aimerait en croiser plus souvent.
Veronick Dokan
Source : Le HLM des fans de Renaud