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Par Marc Fourny
Le chanteur fête ce soir son anniversaire sur France 2, entouré d’une pléiade d’artistes. Et se dit profondément hanté par la mort, qui occupe ses pensées chaque jour.
C’est un vieux tourment, qui se rappelle à lui tous les jours : la peur de la mort, encore plus présente alors que le chanteur s’apprête à franchir le cap des 70 ans ce 11 mai. « C’est toujours une angoisse, a confié récemment Renaud sur RTL. Chaque jour, je me lève et je me dis : c’est le dernier jour du reste de ma vie. Le tout doublé d’une paranoïa à toute épreuve… » Il reconnaît au passage qu’avoir 70 ans, « ça pique grave ! ». « Quand j’étais petit, je voulais mourir vers 30 ans, comme le Christ, comme Arthur Rimbaud. Maintenant, j’espère vivre jusqu’à 110 ans… »
Cette peur a été autant un moteur qu’un frein dans sa carrière. Renaud a toujours été hanté par le temps qui passe, les regrets des années disparues, cultivant une nostalgie qui lui a inspiré de magnifiques chansons, comme « Mistral gagnant » ou « Morgane de toi ». Mais elle l’a aussi plongé dans les affres de la déprime, avec son cortège d’excès, dont l’alcool, faisant basculer Renaud vers Mister Renard. « La parano et la cafard n’lui inspirent que des idées noires », écrivait-il dans son fameux tube.
« Il est hanté par cette peur de la mort, avait ainsi témoigné son ex-femme Dominique Séchan dans la biographie Renaud. Paradis perdu, d’Erwan L’Éléouet. C’est un drôle de mécanisme : à la fois il la redoute et à la fois il fait tout pour qu’elle arrive. […] Il se sert de l’alcool pour avoir les idées en paix. Se reposer, décompresser, arrêter de stresser et puis voir le monde avec un filtre. C’est obligatoire pour lui. » Sans compter les deuils qui ont assombri sa vie ces dernières années, avec le décès de son frère aîné Thierry et de sa mère Solange, en 2019, puis de sa sœur Nelly-Marina l’an dernier. Autant de coups durs qui réveillent les souvenirs disparus…
Mais Renaud n’a pas flanché : il a compris que le travail était finalement la meilleure façon de ne pas trop cogiter et ressasser ses idées noires. Il revient avec un nouvel album, un disque de treize reprises intitulé Métèque, où il revisite des titres de Moustaki, Ferrat, Brassens, Montand ou encore Reggiani, autant d’artistes qui ont inspiré sa carrière. Il a déjà un second album en préparation pour rendre hommage notamment à Gainsbourg.
« Un dieu pour les ivrognes ! »
Côté santé, il va mieux depuis son opération de l’an dernier, où on lui a posé un stent en raison d’une artère bouchée, et il suit actuellement une thérapie avec une psy « très sympathique ». S’il fume toujours, il est passé de quatre paquets de cigarettes à un par jour et ne boit plus une goutte d’alcool depuis plus d’un an. « J’ai encore des petites tentations, mais je tiens bon », jure-t-il dans le JDD. « J’ai payé mon tribut. Quand je pense au nombre de fois où je suis rentré en voiture avec 2,5 grammes dans le sang… Il doit exister un dieu pour les ivrognes ! »
Ce 10 mai, il est à l’honneur d’une soirée spéciale sur France 2, où il célébrera ses 70 ans en chansons avec Calogero, Patrick Bruel, Zaz, Jean-Louis Aubert, Axelle Red, Bénabar, son protégé Gauvain Sers et son copain Dave. Le lendemain, il se retrouvera en famille et en petit comité pour souffler ses bougies, notamment avec le comédien Jean-Paul Rouve. Avant de retrouver le calme de L’Isle-sur-la-Sorgue, son repaire dans le Vaucluse.
Source : Le Point