Renaud à Forest : amour, humour et anar… toujours

La Dernière Heure

5 novembre 1995

Sept ans qu’il n’était pas venu nous rendre visite, le bougre. Mais il s’est bien rattrapé, samedi soir, dans un Forest National comble et au comble du bonheur.

« Merci du fond du cœur », a murmuré Renaud en quittant la scène. Le public de Forest National lui a fait, c’est vrai, un véritable triomphe !

Renaud, qui traîne derrière lui vingt ans de chanson, de rage, d’humour, d’amour et d’anarchie (si, un peu !), nous a offert un concert de presque trois heures, mêlant joyeusement les chansons d’amour et les cris de colère, les ancienne et les petites nouvelles, comme il dit. Jeans noir, T-Shirt noir où s’inscrit le mot Pétard et cheveux en bataille, Renaud entre en scène, cigarette au bord des lèvres et sourire au coin. « C’est pas l’homme qui prend la mer », lance-t-il. « C’est la mer qui prend l’homme » répond la salle… « Toujours fidèles alors », plaisante le chanteur. Ben ouais, toujours fidèles ! Il enchaîne avec Deuxième génération et La doudou, rejoint dans ce morceau par l’accordéon de son pote Jean-Louis. Le déserteur, Mistral gagnant… « J’ai bien fini par me rendre compte que vous préfériez les anciennes, alors bon. Je me suis fait une raison », ironise-t-il. « Mais par contre, je ne vous chanterai ni Manu, ni Hexagone. Non, vraiment, celles-là, je ne les chante plus. D’ailleurs, c’est pas moi qui veut pas, c’est mon chef d’orchestre, là, Jean-Louis… » Sifflets nourris et éclats de rire. « Mais non, c’est une blague. » Bien sûr qu’il nous l’a chanté son Hexagone.

La tension baisse un peu (un tout petit peu) lorsque Renaud se fait plus tendre (Le petit chat est mort, La pêche à la ligne) et qu’il entonne quelques chansons de son répertoire en patois Chti’mi. Puis, pour se faire (et pour nous faire) plaisir ; l’homme au bandana rouge (qu’il ne portait pas, d’ailleurs) reprend deux petites perles écrites par « le plus grand de tous, Georges Brassens ». D’ailleurs, pour fêter ses vingt ans sur scène, l’ami Séchan a enregistré 25 titres de Brassens et en a fait un album qui devrait sortir bientôt. Histoire de remettre de l’ambiance, il nous propose ensuite un pot-pourri de ses tubes, de Pochtron à Étudiant, poil aux dents, en finissant sur P’tite conne, qui fait courir dans la salle un drôle de frisson. Voilà, il est temps de se séparer. Fatigué pour la première sortie, HLM en guise de rappel survitaminé. Et pour finir, Manu. Bien sûr qu’il nous l’a chantée, Manu…

  

Source : Le HLM des Fans de Renaud