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Renaud s’est installé bravement à l’Olympia pour trois semaines. Il s’appuie sur un orchestre solide, où le guitariste Serge Saïd lui fait des merveilles, il s’enracine derrière son micro, et, avec deux choristes marioles, passe en revue son univers.
« Tous les systèmes sont dégueulasses » et la Marseillaise, « même en reggae », le fait « gerber ». En uniforme loubard, aujourd’hui désormais naturalisé banlieusard, comme à ses débuts il était Titi parisien, Renaud crache sans distinction sur les flics, le fric, l’Hexagone, les « tronches de rats » et « l’prolo bourgeois ». Un révolté : voilà ce qu’il est. Pas délicat, sauf le cœur. Anti-communiste, anti-fasciste, anti-n’importe quoi.
Coluche et Reiser semblent les parrains de cette terreur à tête de mignon gavroche. Il ne fait peur à personne, Renaud. Devenu la référence d’une génération qui aime bien rire bête et méchant, il draine dans ses chansons tout un bric-à-brac contemporain. Peu importe qu’il soit sincère ou non, ce dont il parle existe, et son répertoire tient debout, même s’il n’est pas très varié.
Source : Le Monde