Renaud avait sa voix de renard…

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La Dépêche du Midi

Renaud, tout était réuni pour que ta fête soit belle samedi soir, à l’occasion de ton retour à Alors… Chante! Pour une belle soirée, une belle de mai à Montauban…. Il y avait 6.000 spectateurs: les fidèles de la première heure, et les petits nouveaux qui t’ont découvert avec Boucan d’enfer. Il y avait tes musiciens de balloche comme tu les appelles, les précieux Jean-Pierre Bucolo et Alain Lanty en tête. Il y avait tes chansons, anciennes (Miss Maggie, La pêche à la ligne, Si t’es mon pote, Mistral Gagnant, 500 connards sur la ligne de départ, Dès que le vent soufflera…) et nouvelles (Coeur perdu, Baltique, L’entarté, Mon nain de jardin)… Il y avait un décor bien planté sur les berges du Tarn: une place de village reconstituée avec platane, Hôtel de la nuit au néon clignotant, et le café chez Renard. Le bistrot duquel tu es sorti pour la première chanson: « Docteur Renaud, Mister Renard ». « Celui-là il est mort et enterré », tu nous as dit. Peut-être, mais Renard a fait des ravages sur le Renaud qu’on aime. Car si tout était vraiment réuni pour une belle fête, ne manquait qu’une invitée: ta voix.

MARCHAND DE CAILLOUX

Non Renaud, « Le petit chat » n’est pas mort: il est dans ta gorge… On a toujours su que tu n’es pas une chanteuse canadienne, mais tu as dû avaler tout cru le « Marchand de cailloux » et toute sa cargaison, pour avoir un tel organe. Comme le moteur d’une vieille mobylette, il t’a fallu un bon moment de chauffe pour retrouver ton filet gouailleur.

D’accord, tu vas me traiter de « journaleux ». Qu’importe. Le public ne t’a d’ailleurs pas tenu rigueur de ces imperfections, dont toi-même tu te moques sur scène, pour chanter avec toi, en duo, un émouvant « Manhattan-Kaboul ».

On a pardonné ta prestation. Surtout, quand on a appris, par les gens qui t’ont vu en coulisses, que physiquement tu souffrais. Un problème à la jambe. Mais voilà, tu dois tenir jusqu’à la fin du mois de décembre. Pour boucler un an de tournée…. Renaud, on ne peut que te souhaiter bon courage. Sincèrement.

Jérôme POUPON.

   

Source : La Dépêche