PUBLIÉ LE 23/10/2014 À 10:03
Après Aubert, Biolay ou Benabar, c’est au tour de Lavilliers, Arthur H, Calogero et Olivia Ruiz de reprendre Renaud.
Même si Renaud est toujours très loin des micros et des scènes, il n’a jamais compté autant de fans dans sa « Bande ». Après Aubert, Biolay ou Benabar, c’est au tour de Lavilliers, Arthur H, Calogero et Olivia Ruiz de reprendre les refrains du « chanteur énervant ».
A la suite du succès de la « Bande à Renaud », album de reprises écoulé à 260.000 exemplaires depuis sa sortie en juin selon Mercury/Universal, il n’aura donc fallu que quelques mois pour voir surgir une suite, dans les bacs lundi. Il s’agit de quinze nouvelles chansons mêlant l’incontournable (« Morgane de toi », « Manhattan-Kaboul », « Mon H.L.M. ») au plus pointu (« Son bleu », « J’ai la vie qui m’pique les yeux »).
Ce type d’albums hommages n’est pas nouveau (Jacques Brel, Georges Brassens ou Alain Bashung y ont eu droit déjà) mais est particulièrement à la mode, porté par le succès des deux albums de « Génération Goldman » parus en 2012 et en 2013. Un autre disque de reprises de chansons de Charles Aznavour par la jeune génération est attendu fin novembre.
Pour Renaud, le casting est particulièrement relevé, avec des revenants du premier volume –Benjamin Biolay, Nicola Sirkis (de Indochine), Renan Luce et Nolwenn Leroy– et des « petits nouveaux » nommés, entre autres, Bernard Lavilliers, Thomas Dutronc, Calogero, Arno, Arthur H, Olivia Ruiz ou Emily Loizeau.
A la différence du premier projet, il y a cette fois eu des « demandes » de certains artistes pour adhérer à la « Bande à Renaud », explique Alain Lanty, proche de Renaud et co-réalisateur de l’album. C’est le cas, par exemple, de l’acteur Vincent Lindon, étonnant de mimétisme avec sa voix rauque sur le périlleux « Morgane de toi », le plus grand succès du chanteur au bandana rouge. Une autre actrice, Emmanuelle Seigner, est de la partie pour se glisser dans le viril « Marche à l’ombre ».
« Vieilles branches » encore « solides »
Globalement fidèles aux chansons originales, à l’exception d’une version déjantée et très électrique de « Ma gonzesse » assénée par le Belge Arno, ces reprises témoignent plus que jamais de la qualité de la plume de Renaud, tantôt tendre et amoureuse, tantôt énervée et sociale.
Ecrites pour beaucoup il y a plus de 30 ans, les ritournelles du « chanteur énervant », quasiment absent de la scène médiatique depuis 2008 et retiré du côté de L’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse), gardent leur force malgré les années. « C’est de la poésie et en général la poésie, c’est fait pour vieillir, comme les bons vins », rappelle Hubert-Félix Thiefaine, qui avait repris « En cloque » dans le premier volume par « amitié » avec Renaud et pour lui montrer, « parce que je sais qu’il ne va pas très bien, qu’on est là ».
« Comme il ne produit plus, on s’accroche aux vieilles branches, qui sont encore solides », confirme Alain Lanty, qui a eu la lourde tâche de faire écouter les chansons terminées à l’intéressé au début du mois de septembre: « Il avait le casque sur les oreilles et me faisait quelques signes, le pouce levé, pour me dire: ‘C’est vachement bien’. Il était ému, il a dû fumer un paquet de clopes entier. »
« Renaud, ce qu’il pense au fond de lui, c’est que plus personne ne l’aime, que ses chansons ne sont que des chansonnettes et que d’autres ont pris la place. Ces reprises, ça lui prouve un peu le contraire, que les gens l’aiment et ne l’ont pas oublié », ajoute ce proche, qui en profite pour répondre vertement à ceux qui n’y verraient qu’une opération commerciale pour renflouer les comptes d’un chanteur retraité: « On a entendu dire ça, mais c’est n’importe quoi, la motivation n’est vraiment pas l’argent, Renaud n’est même pas l’instigateur du projet ».
Source : RTL