Le à 12:24 par Alexandra Ayo Barro
Lundi 10 avril à 20h50, BFMTV diffuse un nouveau numéro de Ligne Rouge intitulé Renaud confidentiel. Le documentaire, que Télé-Loisirs a pu voir, revient sur l’enfance et les jeunes années du chanteur. Alors qu’il sortait de l’adolescence, il a découvert un secret de famille qui l’a bouleversé.
Malgré ses fêlures, Renaud a toujours revendiqué être né dans une famille heureuse. Il parle d’une « jeunesse dorée », bien que désargentée. « On était riches de beaucoup d’amour de la part de mes parents », confie celui qui a grandi dans une fratrie de six frères et sœurs. Mais sa tranquillité est vite bousculée par la découverte d’un premier secret de famille. À 12 ans, il découvre que Christine, sa sœur aînée, est en fait sa demi-sœur. Lundi 10 avril à 20h50, BFMTV diffuse un nouveau numéro de Ligne Rouge intitulé Renaud confidentiel. Dans ce documentaire, cette première omerta est évoquée, mais elle n’est pas la seule. Alors qu’il est tout jeune adulte, Renaud se heurte à un nouveau secret qui le bouleverse.
« Le mouvement va livrer des juifs et des résistants »
S’il a toujours eu des rapports complexes avec son père, Renaud idôlatrait son grand-père maternel. « C’était mon pépé, mon grand-père. Un personnage haut en couleur qui m’a beaucoup marqué dans mon enfance. Un mec super », racontera le chanteur dans une interview. Il revient alors brièvement sur l’histoire d’Oscar Mériaux, « un ouvrier qui, à l’âge de 13 ans, était descendu au fond de la mine à Lens et qui a ensuite travaillé dans les usines. C’était un vieux militant anarcho-syndicaliste, passé par tous les stades du stalinisme. Il avait une philosophie de vie super ». Cette vision s’effrite lorsqu’il apprend que son grand-père a fait quelques jours de prison, soupçonné de collaboration. Erwan L’Éléouet, auteur de Renaud : Paradis perdu (éd. Fayard, 2015), revient sur son histoire. « Oscar Mériaux revient de Moscou avec ce rêve socialiste qui s’est effondré. Il s’en ouvre à Maurice Thorez, un membre du Parti communiste qui lui dit de fermer sa gueule. Et sa manière de le faire, ça va être de partir vers le parti de Jacques Doriot, un ancien communiste qui avait milité dans la même session que lui et qui monte le Parti Populaire Français (PPF), un parti fasciste. Le mouvement va livrer des juifs et des résistants. On sait qu’Oscar Mériaux ne dénoncera personne, mais qu’il est payé par ce parti pour faire de la propagande », explique-t-il.
« Je porte ces mots comme une croix sur mes frêles épaules »
À la sortie de sa biographie Comme un enfant perdu (éd. Pocket, 2017), Renaud a vu cette partie de son histoire exhumée par Le Parisien. Le quotidien révèle que, « un jour, un cousin le traite de ‘fils de collabo’. Il découvre que son père, Olivier Séchan, a travaillé pendant la guerre à Radio Paris, organe de la propagande allemande, et que son grand-père, Oscar, a été membre du Parti populaire français, parti fasciste sous l’Occupation, et a été emprisonné plusieurs mois à la Libération ». Dans son livre, « Renaud prend leur défense : ‘Mon père ne prend aucune part à la propagande, se contente de traduire les dépêches en provenance d’Allemagne. […] D’ailleurs, arrêté à la fin de la guerre, il ne sera retenu qu’une seule journée et aussitôt blanchi de tout soupçon par le tribunal’. Il n’empêche : ‘Fils de collabo, petit-fils de collabo, ai-je lu dans certains journaux. Je porte ces mots comme une croix sur mes frêles épaules’ ». Des souvenirs difficiles qui, sans doute, ont participé à construire cet univers de noirceur dans lequel le chanteur s’est enfermé pendant des années.
Source : Télé-Loisirs