N° 1759, mars 1986
Il vient de passer le cap des onze ans de carrière. Un vieux Renaud ?
Il approche des 34 ans mais, malgré le temps, il reste toujours fidèle à lui-même. Et à ses amours : la ville et le béton, « ses » femmes et ses copains.
A comme… AMOUR :
Sur son blouson, le prénom de sa fille Lolita, sur son bras celui de sa femme, Dominique. Impossible non plus de vivre sans ses parents, ses deux frères et ses trois sœurs qu’il évoque souvent dans ses chansons.
B comme… BALEINE :
Il ne veut pas qu’elles disparaissent et soutient le mouvement écologiste Greenpeace qui lutte pour toute forme de survie sur notre planète. En 1984, il leur a refilé la recette de son concert au Zénith.
C comme… CHEBRAN :
Ou chetron : une guelan cialspé : le verlan. « Laisse béton», le titre d’une de ses chansons qui deviendra même celui d’un film en 1984. C’est à lui que le verlan doit ses lettres de noblesse.
D comme… DISQUE :
Il est le chanteur de variétés françaises qui vend le plus de disques. Il dit : « j’veux qu’mes chansons soient des caresses ou bien des coups de poing ». Et ça marche, en onze ans de carrière il a à son actif dix disques avec son « p’tit » dernier « Mistral Gagnant » qui est déjà un succès.
E comme… ETHOPIE :
C’est le titre d’une de ses chansons qui fut à l’origine des « chanteurs sans frontières » avec 34 chanteurs très célèbres dont le but était d’aider l’association « médecins sans frontières ».
F comme… FOULARD :
Celui qu’il porte toujours en souvenir de son grand-père maternel, mineur dans le Nord : « Oscar » qu’il change joliment, celui qui « v’nait du pays où habite la pluie » et qui était « ch’timi jusqu’au bout des nuages ».
H comme… HUGUENOT :
Comme la croix qu’il porte au cou sur toutes ses affiches. Un souvenir de « l’éducation » de son père protestant, et de son grand-père pasteur.
L comme… LOUBARD :
Les garçons des rues qu’il aime. Elevé à Paris vers la porte d’Orléans, il a commencé dans la chanson en 1975… habillé en gavroche, la casquette sur l’œil. Ensuite, il passe au cuir et à la mob’. Puis, il chante « Gérard Lambert », un paumé qui deviendra même un héros de bande dessinée.
M comme… MER :
A bord de sa goélette de 14 mètres, Renaud aime à se traiter de « marin d’eau douce » mais il ne faut pas s’y tromper, ce n’est pas un hasard s’il déclame dans « Dès que le vent soufflera» : « Ce n’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme ».
R comme… RÊVE :
Celui du cadre dans lequel il se voit bien vivre. « Je suis devant un tippy, près d’un feu de camp avec un totem et un aigle qui vole dans le ciel. A côté de moi une belle squaw me bouffe des yeux. Moi, je joue de la guitare pour la séduire. Autour, il y a la nature et des étalons sauvages dans le lointain. Il n’y a aucun visage pâle. » Le rêve d’un Renaud profondément parisien !
W comme… W :
« Bon d’accord, j’ai triché, j’ai posé l’w discrètement. J’savais pas où l’placer… mais si t’es mon pote, tu m’laisses tricher au scrabble… moi je veux juste gagner. » Bel aveu de Renaud dans « Si t’es mon pote », une de ses dernières chansons.
Z comme… ZENITH :
Un sommet qu’il a atteint et où il se produit jusqu’au 23 mars prochain.
Source : Le Journal de Mickey