Marie Haynes | jeu. 26 mai 2016 à 17h46 – Mis à jour le jeu. 26 mai 2016 à 18h06
Rares sont les albums dans lesquels au moins une ou deux chansons ne sont pas adressées à ses enfants. Pour la première fois, ce n’est pas avec la voix mais en prenant la plume que Renaud a décidé de rendre hommage à Lolita et Malone dans son autobiographie Comme un enfant perdu qui sort aujourd’hui en librairie.
Lolita, qu’il a eue avec sa première femme Dominique, a connu un père joyeux, et créatif. Trente ans plus tard, Malone, qu’il a eu avec sa seconde épouse Romane, a lui connu la facette plus sombre de son papa. Dans les années 1980, Renaud est un père de famille disponible, un mari aimant et un artiste en pleine ébullition. Dans les années 2000, Renaud n’est plus que l’ombre de lui-même. Son fils voit en lui un chanteur talentueux, qu’il n’appelle pas papa mais « Renaud. »
Avec le recul et sa lucidité actuelle, Renaud regrette l’image qu’il a pu renvoyer à son fils dès les premières années de sa naissance. « Quel père suis-je pour Malone ? Un homme de près de 60 ans quand il commence à s’ouvrir aux autres et au monde, un homme pétri d’angoisse, cheminant au bord de la dépression. »
Coupable d’avoir été peu présent pour son jeune fils, Renaud s’en veut aussi de gâcher les plus belles années de sa fille, jeune trentenaire. A la fin des années 2000, son couple s’étiole et il tombe dans la dépression. Son aînée est dévastée par le chagrin de son père. « Je lui gâche son bonheur de jeune mariée alors que je devrais être au contraire le patriarche réconfortant dont on a besoin à son âge, mais je ne suis plus maître ni de mes choix ni de ma vie, » confie-t-il.
Plus que jamais motivé à mener une vie d’artiste épanoui, à renouer avec sa famille et à reprendre un quotidien sain, Renaud réussit un pari, que certains pensaient impossible à réaliser. Son envie de retrouver le bonheur et le fourmillement artistique qui l’habite promettent le retour d’une carrière réussie. Après le succès de son album, celui de son autobiographie est en tout cas déjà prévisible.
Source : Gala