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Samedi 1er octobre soir à Évry, en Essonne, Renaud le « Phénix » donne le coup d’envoi d’une tournée marathon très attendue par ses fans qui n’ont plus eu l’occasion de l’applaudir en concert depuis bientôt dix ans.
Avec presque 100 dates annoncées pour le moment, jusqu’à fin avril, principalement en France mais aussi en Belgique et en Suisse, Renaud s’est préparé, à 64 ans, un copieux programme de retour.
C’est donc dans la commune francilienne d’Évry que l’interprète de « Hexagone » et « Laisse béton » démarre cette série de concerts, six mois après un retour discographique tonitruant. Quelque 700.000 exemplaires de son album sorti en avril ont été écoulés jusque-là, selon sa maison de disques.
Son album a ravivé un marché du disque en berne
Un disque qui a signé la meilleure « première semaine » d’un album en France depuis plus de dix ans et a contribué à l’embellie observée sur le marché de la musique enregistrée en France au premier semestre 2016. Annoncé par la chanson-manifeste « Toujours debout », où il répondait avec virulence à ceux qui l’avaient « enterré » un peu trop vite, ce disque n’est sans doute pas son meilleur mais il est nourri d’une inspiration retrouvée et d’une combativité nouvelle.
Le chanteur, s’affublant désormais du surnom de « Phénix » après s’être proclamé par le passé « chanteur énervant » ou « Mister Renard », y solde dix années de page blanche et de démons personnels. C’est au printemps 2015, avec l’aide du slameur Grand Corps Malade, que Renaud a renoué avec l’écriture, inspiré par son fils Malone mais aussi par le choc personnel que furent les attentats de janvier 2015 pour cet ancien chroniqueur de Charlie Hebdo.
Depuis que l’inspiration est revenue, il est insatiable
Depuis il est insatiable. Outre ses nouvelles chansons, Renaud a également publié au printemps une autobiographie, « Comme un enfant perdu » (éditions XO), écrit en collaboration avec l’écrivain Lionel Duroy. Un livre où il revient sur ses débuts, ses errances, ses amours mais dévoile aussi quelques douloureux secrets de famille concernant son père et son grand-père.
Renaud a également repris la plume pour écrire quelques chroniques dans Charlie Hebdo et promet un nouveau disque, composé de chansons pour enfants, pour la fin de l’année. Reste à l’entendre sur scène. Il s’agit de sa première tournée depuis bientôt dix ans, même s’il est brièvement apparu ces derniers mois, pour quelques chansons, aux côtés du groupe corse I Muvrini ou de Grand Corps Malade pour un concert de gala en juin à Paris.
Ses apparitions n’ont pas totalement rassuré sur ses capacités vocales alors qu’il va enchaîner les concerts pendant sept mois. Pourtant, Renaud le clame, interview après interview: il s’est préparé et se sent en forme après avoir arrêté de boire il y a désormais plus d’un an. Un sevrage commencé pendant l’enregistrement de son album, en Belgique, après un check-up alarmant dans une clinique.
La « Renaudmania » a resurgi en 2014
Les fans, eux, ne demandent qu’à ré-entendre ses plus grands tubes pour prolonger toujours plus cette « Renaudmania » née en 2014 avec la publication de deux albums de reprises. Des albums hommage qui avaient témoigné du spectre très large des « héritiers » de Renaud, de Carla Bruni au rappeur Disiz, en passant par Benjamin Biolay ou Emily Loizeau.
Autrefois « poil à gratter » de la chanson, Renaud est devenu aujourd’hui bien plus consensuel. Au printemps 2015, un sondage avait fait de sa ballade « Mistral gagnant » la « chanson française préférée de tous les temps », devant « Ne me quitte pas » de Brel et « L’aigle noir » de Barbara. Lui-même se montre plus prudent dans ses prises de parole publiques, notamment quand on aborde ses choix pour la prochaine présidentielle.
Après quelques concerts de chauffe, Renaud s’installera au Zénith de Paris pour dix concerts à partir du 11 octobre. Une salle où il s’est déjà produit… 81 fois dans sa carrière.
Source : franceinfo