N° 8, 21 février 1985
TERRE DES BETES vous en dit plus! |
Le massacre des baleines continue au Japan!
par Allain BOUGRAIN-DUBOURG
Malgré ses allures de banlieusard, Renaud est un calme. (…) Renaud avait décidé de « répondre à l’appel de Greenpeace ». (…)
Mais l’élémentaire décence à l’égard du peuple de la mer l’emporte in extremis en 1981. Date historique qui marque l’arrêt impératif de toues chasses industrielles. Les pays concernés bénéficiaient cependant de quatre ans pour se reconvertir avant la mise en application de la fameuse décision. Nous sommes en 85. Les canons devraient se taire et la mer éponger le sang des baleines…
Coup de théâtre : l’U.R.S.S., la Norvège et le Japon décident de passer outre.
« Peu importe les vœux pieux, nous continuerons la chasse au moins jusqu’en 88 » annoncent les Nippons. Trois à quatre mille rorquals de dix mètres de long et quatre cachalots de trente tonnes doivent être abattus chaque année.
« Greenpeace » s’engage donc dans une nouvelle action pour amener les Japonais à respecter – enfin – les survivants de la mer.
Révolté, Renaud s’est également engagé. Son discours est simple. Pas de chiffre, d’analyses statistiques ou de références biologiques. Il en appelle seulement à la conscience collective : « Notre planète fout le camp. Nous avons le temps d’enrayer le mal. Nous devons le faire au nom de nos enfants ».
Accompagné d’une vingtaine de militants « Greenpeace » et de quelques enfants, Renaud s’est rendu dans les locaux de la Japan Airline pour demander le boycott de la compagnie tant que la chasse se poursuivrait malgré l’interdiction. Assis dans un coin, les enfants dessinèrent des baleines agonisantes.
Puis, les forces de l’ordre ont embarqué sans ménagement ceux qui préconisaient la paix verte !
Derrière la vitre du fourgon, Renaud n’a pas levé le poing mais deux doigts en forme de « V. » Celui de la victoire. Souhaitons que son assurance soit contagieuse.
En attendant, je vous propose une autre forme de chasse : celle pratiquée par les biologiques qui délivrent les baleines accidentellement prisonnières des filets de pécheurs. « Terre des bêtes » en témoignera samedi, à 17 h. Images rares où le gibier est un ami et la traque un secours. Le monde à l’envers ou la logique?
Allain BOUGRAIN-DUBOURG
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Source : Ciné Télé Revue