6 janvier 1978
Il cultive l’ambiguïté. Un genre à la mode, celui de la zone ou bien quelque chose de plus profond trouvant racine dans le macadam des banlieues de Panama ? On ne sait. Quoiqu’il en soit, fustigeant Sardou ou Hughes Aufray, contant les malheurs des petites frappes, brodant sur l’amitié des potes, la solitude collective des bandes… il a du chien, et ne se prend pas au sérieux. Un humour de titi niché au cœur d’un quotidien pas très jojo.
Le turbin, les cavales, les meules qu’on chourave mais aussi, les deux braqueurs flingués de la rue Pierre-Charon. Violence en demi-ton qu’il nous conte en verlan, et aussi, une tranquille légitimité de classe lorsqu’il évoque les richards. On a les horizons qu’on peut et des passions à leurs mesures.
Renaud assume ses amours urbaines. Son tango a le sang des Massy-Palaiseau. Deux poteaux l’accompagnent : Jean-Claude Agistini à la grate et Philippe Servin au piano à bretelles.
F.T.
• A la veuve Pichard (7, rus Sainte-Croix de la Bretonnerie, 75 004 Paris, à 20 h 30).
Source : Rouge