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Le public lui reste fidèle, contre vents et marées. Sorti le 6 mai, le disque de reprises de Renaud est déjà un beau succès. |
Il y a peu de chances que Renaud refasse une tournée dans l’immédiat, 5 ans après celle, triomphale, qui avait accompagné « Phénix », l’album du retour aux avant-postes. Mais le « chanteur énervant » est bien décidé de rester dans l’actualité, et pas seulement pour ses problèmes d’addiction et de santé. Après « Les mômes et les enfants d’abord », sorti en 2019, qui a assez bien marché, Renaud se présente dans la peau d’un « Métèque » avec le disque du même titre qui, immédiatement, a pris la tête des ventes. Ce qui prouve l’ultra fidélité des fans, qui pardonnent tous les errements de leur idole, sorte de grand frère auquel ils vouent un tendre attachement. Dans « Métèque », disque sage où Renaud chante assez bien, il y a forcément la fameuse chanson de Georges Moustaki. Et puis aussi d’autres reprises de grands classiques comme « Nuit et brouillard », de Jean Ferrat, « Hollywood », de David Mc Neil, « La folle complainte », de Charles Trenet, ou « Bonhomme », de Georges Brassens, référence absolue pour Renaud, et , de façon plus étonnante, « L’amitié », de Françoise Hardy. Des titres moins connus font évidemment penser à la vie tourmentée du chanteur. Comment écouter « ça va, ça vient », de Boby Lapointe, sans penser à son humeur fluctuante ; à « Si tu me payes un verre », de Serge Reggiani, sans imaginer les amitiés de comptoir et la mélancolie tenace ; à « Je suis mort, qui, qui dit mieux », de Jacques Higelin, sans sentir à quel point Renaud s’est placé si souvent au bord du gouffre. Quelques mots du grand Jacques (millésime 1972) aujourd’hui encore nous frappent : « Dans c’putain d’cimetière/J’ai perdu mon humeur morose/Jamais plus personne ne vient/M’emmerder quand je me repose/A faire l’amour avec la terre. »
Paroles d’un homme adoré encore bien accroché à son rocher…
Album « Métèque », de Renaud (Parlophone/Warner Music).
Jean-Marc Le Scouarnec
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Source : La Dépêche