RAMASSÉ sur trente ou cinquante minutes, Renaud, le rouge et le noir aurait pu avoir l’allure d’un énième programme promotionnel destiné à accompagner la sortie d’un disque. Mais, pour une fois, la télévision a pris le temps avec le film d’Eric Gueret et Didier Varrod consacré à Renaud, le « chanteur énervant ».
Pendant plus de deux heures, Renaud, émouvant, hésitant, fait un retour sur lui-même. Face à des documents personnels, des films amateurs, des extraits de spectacles ou d’émissions, le créateur de Laisse béton, Banlieue rouge, Morgane de toi, Mistral gagnant ou Putain de camion, raconte sa vie d’artiste, ses engagements, ses envies de bonheur simple dans la chaleur d’une famille et de l’amitié – Coluche, Hugues Auffray -, ses envies de lâcher les amarres parfois, sa plongée dans l’alcool devenu un temps sa drogue. La caméra est discrète, le montage souple. Les mots de Renaud, comme ses silences, sont au coeur de ce film juste, amical.
Source : Le Monde