N° 3914, du 8 mai au 15 mai 2024
RENAUD
UN TROISIÈME MARIAGE À 71 ANS
PHOTOS ET RÉCIT EXCLUSIFS
Elle est sa cure de jouvence…
À 71ans, Renaud a épousé celle qu’il surnomme affectueusement « Cerise »
Renaud
L’ÉTERNEL ROMANTIQUE
En ce jour de noces, elle porte les mêmes boucles d’oreilles qu’à leur première rencontre, en 2016, sur un plateau de télévision. Six ans plus tard, quand Christine le recontacte, il n’a pas oublié. Dorénavant, il lui donne le nom de ses bijoux. C’est le triomphe d’une fan de toujours. L’amour vient cueillir le désespéré au fond de son enfer. Pour le sourire de sa Cerise, le chanteur qu’on disait au bout du rouleau affronte ses démons. Avec cet ange gardien à ses côtés, Renaud trouve la force et même la voix pour retourner vers son public. Depuis janvier 2023, il fait partout salle comble. Le temps de Cerise est son nouveau printemps.
REPORTAGE BENJAMIN LOCOGE
Pour sa belle, le plus tendre des rebelles embraye sur un mariage traditionnel
Fleurs, décapotable et robe blanche : une fois n’est pas coutume, le chanteur loubard se conforme aux usages. Après l’union civile à la mairie du XIVe arrondissement de Paris et la cérémonie dans un temple protes tant, le couple est accueilli par une pluie de vivats et de bulles de savon. Direction les Yvelines, au son pétaradant d’une Coccinelle. Entouré du clan Séchan, de ses vieux copains et d’une poignée d’amis artistes, Renaud dansera et chantera avec ses invités jusqu’aux premières lueurs du jour. La fête n’est pas finie : le 11 mai, Renaud fêtera ses 72 ans en voyage de noces, puis il emmènera Cerise au Canada.
Au domaine des Fontenelles, une joyeuse fête aux allures de garden-party
Seul caillou dans la chaussure de sa romance avec Cerise : l’absence remarquée de Lolita, sa fille aînée… du même âge que la mariée
Par Benjamin Locoge, avec Marine Corviole
Il est arrivé en avance. Et en taxi ! Ce samedi 4 mai 2024, Renaud a de nouveau rendez-vous devant monsieur le maire – madame en l’occurrence. Celle du XIVe arrondissement de Paris, plus précisément, où il est né, où il a grandi et dont il ne s’est jamais éloigné. Dans son cœur comme dans sa tête. Car pour les troisièmes noces de sa vie, Renaud Séchan, qui épouse Cerise en ce matin pluvieux, a tenu à faire les choses en grand : 250 invités, un mariage civil et religieux, puis une grande fête dans les Yvelines.
Lunettes fumées, costume sombre et cravate lâche, Renaud est accompagné de Pierrot et Bloodi, ses deux assistants qui l’ont toujours soutenu et épaulé dans les moments les plus sombres. Mais pour ces retrouvailles avec le bonheur, ils ne pouvaient pas ne pas être là. Renaud s’engouffre dans la salle des mariages sous l’œil de tous ses amis : Dave, Hugues et Murielle Aufray, Vianney et sa femme, Catherine, Laurent Baffie, Jean-Paul Rouve, Philippe Lellouche, Gilbert Rozon, Patrick Pelloux, Arthur Jugnot, Bénabar, Gauvain Sers, David McNeil, Raphaël Mezrahi ou encore Christophe Alévêque. Rendez-vous avait été donné à 11 h 30, pour un début de cérémonie à midi.
Pour une fois, la star du jour n’est pas le plus énervé des chanteurs. À l’applaudimètre, c’est Christine, dite « Cerise », qui l’emporte haut la main quand elle sort elle aussi d’un taxi dans sa magnifique robe blanche, tout sourires et étonnée de voir tant de médias couvrir ses noces. Son père l’attend en haut des marches pour la mener à son futur époux. « Renaud, souhaitez-vous épouser Christine ici présente ? » lance l’adjointe à la maire Hélène Mermberg, qui officie ce matin en lieu et place de Carine Petit. « Il a répondu par un vrai oui, un oui exubérant », dira-t-elle. Et c’est sur « All You Need Is Love », des Beatles, que le couple ressort de la salle sous les applaudissements. Les mariés papotent ensuite une petite demi-heure avec les uns et les autres. « Je n’ai jamais vu Renaud aussi heureux, nous confie un de ses proches. Tous ses amis ont vu combien Cerise lui fait du bien. »
À 13 h 30, ils s’éclipsent par une porte située sur le côté de la mairie. Un taxi les attend… pour les emmener au temple protestant de Port-Royal, boulevard Arago, dans le XIIIe arrondissement. Renaud, qui s’était intéressé un temps au judaïsme avant l’épidémie de Covid, a toujours été un homme de foi. Il loue le protestantisme, qui ne condamne pas le divorce, définit le mariage comme une bénédiction, contrairement à l’Église catholique qui en fait un sacrement. Et puis le protestantisme était la religion de son père, l’adoré Olivier Séchan. Renaud et Cerise ont fait appel au pasteur Philipoussi pour les accompagner dans la cérémonie, qu’ils ont voulu avant tout « légère et festive ». Ici, ce sont les mariés qui signent le registre devant leurs témoins et le pasteur, avant d’être rejoints par les invités. Pendant plus d’une heure, Renaud, très ému, et Cerise, souriante du début jusqu’à la fin de l’office, écoutent les paroles de leur pasteur avant de quitter le temple au son de l’« Ode à la joie » de Beethoven. « J’ai préféré cette cérémonie religieuse à celle de la mairie, sourit Dave, c’était bien plus joyeux. » Un petit livret a été remis aux invités, avec ces mots : « Nous vous remercions vous tous, ici présents, nos familles, nos témoins, nos ami.e.s, qui nous accompagnez chaque jour de nos vies, de près comme de loin et qui avez contribué à faire de nous les êtres que nous sommes devenus. » « Que de bonheur, se réjouit Hugues Aufray. Renaud, c’est comme mon petit frère. En plus, Cerise s’entend très bien avec Murielle, ma jeune épouse. »
Mais à peine la foule aperçoit-elle les mariés – qui sortent les derniers, comme le veut la tradition – qu’une Coccinelle décapotable les embarque pour les mener au troisième et dernier lieu du jour : le domaine des Fontenelles, près de Montfort-l’Amaury. Presque tous les invités ont suivi le cortège de Paris jusque dans les Yvelines, des musiciens du chanteur à la famille de Cerise. Tard dans la nuit, Jean-Pierre Bucolo, Vianney, Gauvain Sers, Pierrot et Bloodi ont revisité « Laisse béton » en l’honneur des mariés. Mais tout le monde a remarqué l’absence de deux proches de Renaud : Romane, sa deuxième épouse, dont il est divorcé depuis 2011, en vacances en Grèce, et Lolita, sa fille aînée. Sollicitée sur les réseaux sociaux, cette dernière a laissé trois messages assez clairs : « Nous sommes [mon père et moi] deux personnes individualisées, si l’un se marie, l’autre peut en avoir rien à faire […] et en l’occurrence ne pas participer. » Mais Malone, le fils que Renaud a eu avec Romane, était bien présent, comme Dominique, la maman de Lolita. « L’absence de Lolita, c’est un caillou dans la chaussure de son histoire avec Cerise, poursuit un ami. Mais elle a bien assisté à son dernier concert à la Salle Pleyel, le 21 décembre. Tout cela est compliqué pour elle, elle a le même âge que la nouvelle femme de son père… », 43 ans.
Voilà donc Renaud marié pour la troisième fois. Cerise était figurante en décembre 2016 sur le tournage de l’émission de télévision « Merci Renaud ». Fan du chanteur depuis toujours, elle portait ce jour-là des boucles d’oreilles rouges en forme de cerises, « inoubliables », racontera Renaud au « Parisien » en 2023. Elle reprend contact avec lui en 2022, à l’occasion de ses 70 ans, afin de lui offrir une chemise en bandanas qu’elle a confectionnée. « Cela m’a touché, on a discuté, poursuivait Renaud, dans « Le Parisien ». Je l’ai invitée à prendre le café à la maison, à Paris, puis en Provence, puis en vacances au Cap Ferret. »
Le couple s’affiche pour la première fois dans les rues de Paris à l’automne 2022, et l’entourage de Renaud raconte alors combien « elle lui a redonné goût à la vie ». Elle serait même à l’origine de son envie de remonter sur scène. Quand ce dernier annonce sa tournée « Dans mes cordes », plus personne ne mise un kopeck sur sa forme physique et ses capacités vocales. Le 24 janvier 2023, pourtant, Renaud repartait courageusement au combat face à un public acquis à sa cause, même si sa voix n’était pas au rendez-vous. Le tout sous le regard attendri et bienveillant de Cerise, qui installe dans chaque salle son stand de bijoux et de créations liés à l’univers du chanteur. Des bavoirs pour bébé fait à partir de bandanas, des boucles d’oreilles rouges en forme de cerises (les fameuses) ou encore des chouchous pour les cheveux. Bref, très vite, Cerise a trouvé sa place dans le monde de Renaud, s’immergeant avec bonheur dans sa vie publique comme dans sa vie privée. Renaud acquiert au même moment une maison « de toutes les couleurs » à Trentemoult, non loin de Nantes, dont Cerise est originaire. Il s’éloigne de son domaine de L’Isle-sur-la-Sorgue et, surtout, de son bistrot préféré, Le quai du bouchon, devenu lieu d’errance et de perdition. « Depuis la fin de sa tournée, Renaud s’emmerdait, estime cette vieille connaissance du chanteur. Il pensait qu’il ne pourrait plus chanter, il n’avait plus envie d’écrire, il n’y avait plus que Pierrot et Bloodi pour l’aider à vivre. Puis la Philharmonie de Paris lui a consacré une exposition. Cela l’a plongé dans une profonde tristesse : il devenait le témoin impuissant de sa propre déchéance face à son glorieux passé… Ça lui a vraiment mis un coup au moral. Et Cerise est arrivée… » Le reste appartient désormais à sa légende de Phénix, « toujours debout, toujours vivant ».
Mi-avril, l’ancien Renard a mis en pause sa tournée pour la préparation de la noce. Dans quelques jours, il s’envolera pour le Canada, un pays qui l’a toujours adoré et où il doit se produire à partir du 14 mai. Peu importent les critiques sur sa voix, ou son air hagard, Renaud est requinqué, reparti pour un tour. Il a retrouvé son public, certes, mais il a surtout retrouvé un cœur qui bat. Chantant chaque soir « Cœur perdu », « pour mon amoureuse, planquée dans la salle avec son petit briquet qu’elle allume pour que je la voie. Cerise et moi, c’est pour la vie et même au-delà ». Désormais Cerise ne sera plus son amoureuse, mais bel et bien madame Séchan. Qui a rallumé la flamme de Renaud l’auteur. « Je prépare un disque pour 2025, j’écris en ce moment des chansons d’amour », confiait-il le 1er février dernier à « La Nouvelle République », « parce que c’est l’amour qui me pousse ». Ses complices lui ont même soufflé en rigolant un titre pour ce prochain disque : « Le temps de Cerise »
Source : Paris Match