Renaud n’était pas si peu connu…

Le Soleil

Québec, samedi 14 juillet 1984

Le Soleil, André Pichette
De « L’hexagone » à « En cloque» , Renaud a brassé tout un amalgame de chansons anarchistes et profondément humaines.

Renaud, ce chanteur français qui se défend bien d’être un rockeur bien que le son de ses chansons est caractérisé par une forte dose de décibels n’était pas si peu connu à Québec qu’on le supposait.

par Louis TANGUAY

En effet, c’est une foule de 15,000 personnes déjà gagnée à ses chansons comme « Banlieue rouge » ou « Pierrot », qui l’attendait, au Pigeonnier, hier soir.

« Dès que les vents tourneront, nous nous en ailerons », chantait l’artiste dans la première chanson livrée à ce public impatient.

Si on en croit la réaction, il n’est pas à la veille de repartir, puisqu’il semble avoir, ici, le vent dans les voiles.

Au son de « Germaine », les gens, aux premiers rangs du moins, ondulaient comme s’ils l’avaient déjà « dans la peau » ce blond anarchiste, pour utiliser sa propre expression.

Après avoir dédié au Parti rhinocéros sa chanson « Le déserteur », il avouait timidement, une heure après le début de son spectacle, avoir encore peur du public québécois.

Comme depuis le début, l’enthousiasme lui a cependant largement démontré le contraire.

Car les spectateurs sachant la fin du spectacle proche lui réclamaient plusieurs titres de ses disques qui ont pourtant connu, jusqu’à maintenant au Québec, une diffusion très limitée

  

Source : Le Soleil