(journal inconnu)
Avril 1988
Son nouvel album est un hommage à son pote Coluche
Avec lui, le public ne s’embarque jamais dans un voyage pour la morosité. Volontiers dérangeant, provocateur habile (sa chanson « Miss Maggie (Thatcher) » est encore dans toutes les mémoires), poète des loubards — mais il est né dans une famille d’intellectuels, son père étant écrivain et professeur d’allemand —, Renaud frappe toujours fort et son dernier album est une nouvelle illustration de ses coups de gueule : il y égratigne télé, radio, journaux et Top 50… et se retrouve en quelques jours numéro un au Top 30 ! Un exploit d’autant plus étonnant qu’il a refusé toute publicité, reprenant en force ses refrains favoris : « Ni presse pourrie, ni radios nulles, ni télés craignos (le mélange des deux) ! » Renaud explique simplement qu’il en a marre de se répéter et d’être questionné sur tout et n’importe quoi quand il vient, lui, pour parler de ses chansons. « Quand j’ai un avis à donner », dit-il, « c’est là que je le donne. C’est plus court, plus concis, presque des slogans. Les chansons peuvent faire avancer les choses. Parfois elles ouvrent les yeux à des gens. Elles sont au moins aussi importantes, sinon plus importantes que tous les discours et autres traités sociologiques ! »
Derrière sa carapace de rebelle et d’être révolté, Renaud cache pourtant une âme sensible. Il a en effet dédié son album à Coluche et avec « Putain de camion », il évoque la disparition accidentelle de son ami… « La mort de Coluche m’a tué un peu », dit-il. « Je n’ai jamais été aussi proche d’un mort. J’ai été littéralement assommé, surtout par ces circonstances aussi connes… »
Bernard ALES
Source : journal inconnu