Renaud : pourquoi la chanson Mistral Gagnant a-t-elle failli ne jamais exister ?

Télé-Loisirs

Le  à 10:30 par Alexandra Ayo Barro

 

Lundi 10 avril à 20h50, BFMTV diffuse un nouveau numéro de Ligne Rouge intitulé Renaud confidentiel. Le documentaire, que Télé-Loisirs a pu voir, revient sur les secrets de la star. Parmi ceux-ci, la naissance de Mistral Gagnant, une chanson qui a bien failli ne jamais voir le jour…

« À m’asseoir sur un banc, cinq minutes, avec toi. Et regarder les gens, tant qu’y en a »... En décembre 1985, quelques mois après l’épisode du concert en Russie, Renaud dévoile un nouvel album. Mistral Gagnant est le septième opus du chanteur, dans lequel il dévoile une chanson depuis devenue incontournable. Dans le classement des chansons préférées des Français, depuis 2015, l’on retrouve Mistral Gagnant à la première place « avec 25,7% des suffrages, devant Ne me quitte pas de Brel (25,2%) et L’aigle noir de Barbara (22,5%). Suivent Les lacs du Connemara (Michel Sardou), Là-bas (Jean-Jacques Goldman) et La montagne (Jean Ferrat) », écrit le JDD à partir d’un sondage BVA-Doméo-presse régionale. Pourtant, cette douce ode à l’enfance a bien failli passer à la trappe. Lundi 10 avril à 20h50, BFMTV diffuse un nouveau numéro de Ligne Rouge intitulé Renaud confidentiel. Le documentaire revient sur l’histoire de cette chanson.

Une chanson sortie de nulle part

Les Mistral gagnant, les Coco Boer et autres Car en sac auraient bien pu tomber dans l’oubli sans cette chanson de Renaud. En délivrant cette douce mélodie qui rend hommage aux jeunes années, aux bonbons d’un autre temps et s’adresse à sa fille, le chanteur a enchanté le cœur de millions de Français. Pourtant, il ne croyait pas tout à fait à cette chanson au départ. Elle lui est venue un peu de nulle part. « Dans l’histoire de la chanson française, il y a toujours des moments de grâce. Les chansons les plus mythologiques ne sont pas les plus attendues, ce sont celle qui tombent du ciel et qui vous dépassent », explique un témoin du documentaire. Dans le cas du tube qui a régné sur le top 50 en 1986, c’est entre deux prises que le chanteur s’est mis à le fredonner. « Il était aux États-Unis quand il a eu cette idée de chanson. Je pense qu’il l’a eue presque a cappella dans sa tête. Il ne savait pas s’il allait l’enregistrer », explique Mourad Malki, ami et ex-guitariste de Renaud, aux caméras de BFMTV. Heureusement, un coup de fil va tout faire basculer.

« Si tu ne l’enregistres pas, je te quitte »

À l’époque, Renaud partage sa vie avec Dominique Quilichini. Ensemble, ils ont une petite fille appelée Lolita. Les deux femmes de la vie de l’artiste sont restées à Paris pendant que lui a traversé l’Atlantique pour travailler. C’est sans doute le manque de sa famille qui a inspiré à Renaud cette chanson. Johanna Copans, autrice du livre Le Paysage des chansons de Renaud : une dynamique identitaire (éd. L’harmattan, 2014) partage dans le documentaire une anecdote surprenante. « Renaud va chanter et partager avec Dominique cette nouvelle chanson par téléphone. La petite histoire dit que Dominique lui répond : ‘Si tu ne l’enregistres pas, je te quitte’. Ça a un effet radical et finalement cette chanson qui aurait peut-être dû passer à la trappe ou être la face B, va devenir le titre de l’album et la référence absolue pour Renaud », explique-t-elle. Dans une interview révélée par André Manoukian dans La vie secrète des chansons en 2021, le chanteur se livre sur ce que le titre représente pour lui. « C’est une chanson où je m’adresse à elle [sa fille, Lolita Séchan, ndlr]. Où je lui raconte les trucs de mon enfance. C’est une chanson nostalgique où je me penche sur mon passé et je serai de plus en plus nostalgique avec l’âge. Plus je vais vieillir, plus elle va grandir et je vais me voir vieillir dans ses yeux aussi », avoue-t-il, avant d’entonner les premières notes accompagné de sa guitare.

 

Source : Télé-Loisirs