Renaud présente : Romane Serda

Le MAGue

Par Pierre Derensy
Le 15/12/2004

Qui est Romane Serda ? Une nouvelle Lolita très jolie à la paroi de Brigitte Bardot, une voix lumineuse sur de jolis textes pour un album folk de chanson française sympathique. Sûrement tout ça, mais malheureusement pour elle, c’est aussi la femme de Renaud. Comme d’autres magazines la présente de la sorte, autant essayer d’aller au fond du problème et tenter de vous faire connaître une artiste qui mérite le détour pour sa première œuvre qui n’est pas seulement l’album d’amour passionnel entre elle et le rebelle assagi.

On ne peut reprocher aux gens d’être heureux. La demoiselle Serda l’est très certainement à l’écoute de ces 12 titres passionnés. Eprise de ce quelque chose qui fait battre le diable au cœur, éperdue de vérité, de caresses, de sentiments contrariés sans passer par la case académy des stars, elle sort donc un album d’amour. Quand certains se parodient en contre-exemple, en inclinaisons contrarié, elle propose de la mélancolie belle, insouciante et enchantée.

Produit par Renaud, enregistré dans le mythique studio ICP à Bruxelles, cette fille qui aurait pu plagier Carla Bruni (certaines similitudes dans les thèmes, guitare en tête) s’amuse à enrichir ces titres par la collaboration d’artistes mélodieux comme Jean Fauque, Renaud hymself sur les paroles, ou Alain Lanty et l’ami Bucolo sur la musique. Toutes les orchestrations, les airs sont doux et donnent un aspect personnel sur la demoiselle. C’est le savoir faire du père Séchan qu’elle saupoudre d’un charme et d’une fraîcheur élégante sans se la jouer faire savoir du grand blond remis de sa dépression.

Il y a donc du travail, du temps qui a macéré, un journal intime délivré à l’auditeur. Reprenant un titre ‘L’amitié’ de la mère spirituelle de toutes chanteuses romantiques : Françoise Hardy, Romane Serda charme donc par une voix qui s’écoute. Souple et envoûtante elle fait taire le vacarme assourdissant du monde et apaise les angoisses des phénix agités que nous sommes. Vivement le second album qu’elle file enfin à décrire le malheur d’une séparation, des cœurs brûlés et du monde en guerre.

ROMANE SERDA, Virgin

  

Source : Le MAGue