Le chanteur était présent à la salle Pleyel à Paris lundi soir pour recevoir ce prix des mains de son frère jumeau.
Par Éric Bureau
Le 11 décembre 2018 à 11h36
On ne l’avait pas revu sur scène depuis septembre 2017 et le dernier concert de sa tournée à la Fête de l’Humanité. Après deux cures de sevrage en février et en septembre qui ont inquiété sur son état de santé, Renaud est réapparu lundi soir à la salle Pleyel pour recevoir le Prix spécial de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) pour l’ensemble de sa carrière.
En blouson de cuir et protégé par des lunettes de soleil, le chanteur de 66 ans a été accueilli par une salle debout et émue, qui l’a longuement ovationné. « Sans la Sacem, nous ne serions rien ou presque rien, des gilets jaunes, a-t-il dit dans un court discours pour remercier la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musiques, qui collecte et répartit les droits d’auteur en France. Un éditeur, une maison de disques, ça se change. Un agent, ça peut se changer aussi mais une Sacem, on n’en changera jamais. Parce que c’est notre mère nourricière, notre maison commune, on l’aime et on la défend ».
C’est son frère jumeau David Séchan qui lui a remis, « très ému et fier », ce prix spécial. « On peut ne pas aimer tout Renaud mais on est carrément obligé d’aimer Renaud, tant son œuvre, ses chansons parlent à nos vies, à nos émotions, nos combats, nos passions, a-t-il déclaré. Renaud c’est un personnage. »
Un nouvel album annoncé pour 2019 sur le thème de l’enfance
Contrairement aux autres lauréats présents, Renaud n’a pas chanté lundi soir. Il avait, il est vrai, la voix très éraillée et toujours abîmée… mais l’humour intact. « Pour remercier la Sacem de tant d’attention et d’égards depuis près de 43 ans, j’ai décidé de ne pas chanter ce soir. Vous pouvez mettre la cassette, ce ne sera pas plus mal. » On espère qu’il aura retrouvé de la voix pour finir son nouvel album autour du thème de l’enfance, qui devrait paraître en 2019.
Au cours de cette cérémonie animée avec brio et impertinence par Vincent Dedienne, une vingtaine de prix ont été décernés. Le leader du groupe Indochine, Nicola Sirkis a reçu le grand prix de la chanson française, comme créateur-interprète, la Belge Angèle a reçu le prix Francis Lemarque de la révélation de l’année, le parolier Pierre-Dominique Burgaud, qui a beaucoup écrit pour Johnny Hallyday et Alain Chamfort, a été sacré comme créateur.
Les chanteuses Imany et Calypso Rose ont remporté respectivement le prix du répertoire à l’export et le prix des musiques du monde. Le rappeur MC Solaar, qui a opéré un come-back après dix ans d’absence avec son album « Géopoétique » et une tournée, a reçu le prix des musiques urbaines alors que « Basique » du rappeur Orelsan a fait l’unanimité comme chanson de l’année.
Source : Le Parisien