Avec « Métèque », Renaud s’offre un nouvel album de reprises. Des morceaux qui lui ont donné envie de chanter, mais aussi qui ont marqué sa jeunesse.
Publié le 06-05-2022 à 07h00 – Mis à jour le 06-05-2022 à 09h32
Après deux albums originaux – Renaud en 2016 et Les mômes et les enfants d’abord! en 2019, Renaud le phénix propose un nouvel album de reprises, le cinquième de son répertoire. « Parallèlement à ma carrière d’auteur-compositeur, raconte Renaud dans le communiqué envoyé par sa maison de disques aux rédactions, j’ai toujours eu plaisir à interpréter les chansons des autres, à mettre en valeur des titres un peu oubliés. »
Il faut remonter à 1980 pour trouver son 1er disque – Le p’tit bal du samedi soir et autres chansons réalistes – consacré à un répertoire autre que le sien, enregistré à Bobino.
Il y aura ensuite Renaud cante el’Nord en 1993, après le film Germinal, puis Renaud chante Brassens, trois ans plus tard et enfin Molly Malone – Balade irlandaise en 2009, adaptation en français de chansons du folklore irlandais.
« Je voulais rendre hommage à mes maîtres, ceux qui m’ont donné envie de chanter. Et aux chansons qui ont bercé mon enfance, mon adolescence et un peu plus. Être un passeur qui transmet l’émotion venue d’un autre au plus grand nombre, en apportant un petit peu de soi, sans trahir. »
«Au plus proche de ce qui lui va»
Tout a commencé par Le temps des cerises, chanson liée à la Commune de Paris de 1871. « Pour moi, c’est l’une des plus belles du répertoire français. » Sur cet album, Renaud l’interprète sur un accompagnement folk aux sonorités irlandaises que l’on doit à Michel Coeuriot, arrangeur pour Souchon, Chedid, Jonasz… « Pour trouver le climat d’une chanson, deux choses m’inspirent: les textes et l’interprète, de manière à être au plus proche de ce qui lui va. »
Et puis ont défilé devant les yeux de Renaud des chansons d’amour, d’amitié, surréalistes, dramatiques aussi… Moustaki ( Le Métèque, qui ouvre l’album dans une surprenante version rock), Boby Lapointe ( Ça va, ça vient ), Serge Reggiani ( Si tu me payes un verre ), Jean Ferrat ( Nuit et brouillard ), Hugues Aufray ( Le jour où le bateau viendra ), Brassens, encore une fois (avec Bonhomme ) ou encore Higelin ( Je suis mort, qui dit mieux )… Michel Coeuriot continue d’habiller les titres: un piano dépouillé, des violons et un accordéon pour Si tu me payes un verre ; un accordéon et un tuba pour Ça va ça vient ; une guitare et de jolies cordes pour La tendresse…
Au fil de l’album, on sent la passion de transmettre chez Renaud, qui n’exclut pas « un ou deux concerts exceptionnels » a-t-il indiqué à RTL France. Le 10 mai, veille de ses 70 ans, France 2 proposera une émission spéciale où il chantera quelques reprises et partagera des duos avec Patrick Bruel, Axelle Red, Vincent Delerm…
Et la suite? Il assure sur RTL avoir écrit « deux chansons, les deux premières d’un album de douze » qu’il espère sortir en « avril 2025 » pour ses 50 ans de carrière. Un futur disque où il compte bien rendre hommage à Yvan Colonna, l’indépendantiste corse mort en prison sous les coups d’un codétenu et que Renaud a toujours soutenu.
Renaud, «Métèque», Warner.
Source : L’Avenir