Publié le 05/01/2017 à 11:50 | Mis à jour le 02/06/2017 à 05:05
Avec pudeur et auto-dérision, Renaud a reconquis ses fans hier au grand Hall de Tours. Les 7.500 spectateurs ont beaucoup chanté pour soutenir l’idole.
Premières notes de « Toujours vivant » hier soir au Parc des expos de Tours : Renaud chante encore plus faux que d’ordinaire, sa voix est rauque, difficile… On se demande si l’on va tenir. La tournée de trop ?
Un instant, même les plus grands fans s’interrogent. Un peu désolés tout de même pour l’ idole qui a éclairé leur quotidien toutes ces années.
Une pirouette, et Renaud les rassure, l’esprit est toujours là :
Renaud assume, ses cordes vocales sont « pourries », comme ses doigts d’ailleurs. Il refuse sa guitare, confie avec simplicité ne plus « y arriver ». Pas grave, il est entouré de musiciens exceptionnels, la mise en scène est soignée, le public respecté.
Il revient de loin mais n’en fera pas un fromage, préférant se soucier des enfants « qui peuvent venir devant, il y a des petites chaises ! »
Il enchaîne les vieilles chansons « puisque c’est celles que vous préférez », glisse quelques nouvelles.
L’artiste, assagi sous le poids des épreuves, donne, chante durant deux heures trente, « Avec tout ce que je peux, tout ce que j’ai », gratifiant la salle d’une immense tendresse …
Les mots font le reste. Il dédie « Mort les enfants » à ceux d’ Alep, et si Renaud peine parfois, qu’importe puisque c’est le public qui chante à sa place.
Bienveillant et reconnaissant. D’ailleurs, les 7.500 spectateurs n’entendent déjà plus la voix d’aujourd’hui, mais celle d’hier, l’aiguë, l’impertinente, l’énervante… Pot pourri « pourri » final : on est debout !
Merci Renaud ! On avait besoin de ce retour…
Cecile Lascève
Source : La Nouvelle République