Renaud se proclame toujours debout, sans convaincre

Pleine Vie

Par Stéphanie Gatignol 

Le chanteur sort le premier titre d’un album annoncé pour le printemps. Une mise en bouche décevante.

Fin du suspense. C’est avec un single frondeur et autocentré, Toujours debout que Renaud revient à la chanson, dix ans après la sortie de Rouge sang, son dernier album studio. Résultat : une prose peu convaincante, brouillée par de mauvaises ondes paranos. « Il n’est pas né ou mal barré, le crétin qui voudra m’enterrer », scande-t-il en musique, mi Phénix, mi Highlander. Sur le visuel du single, l’artiste suggère qu’il est un dur, un tatoué et que son physique de roseau a pu plier, mais ne rompt pas. Alors, pourquoi tant de rancœurs ? En taclant les paparazzis, ces « chasseurs de prime » qui l’ont shooté, la gueule bouffie, quand le blues lui vrillait la tête, il leur fait beaucoup d’honneur. Quant à ceux qui ont souhaité le voir au fond du trou, qui sont-ils ? Ses longues absences ont valu à l’artiste une avalanche de marques de sympathies, dont les deux tributes plutôt réussis de La bande Renaud, bannière fraternelle sous laquelle les jeunes et moins jeunes générations lui exprimaient leur admiration.

DEUX TITRES INSPIRÉS PAR LES ATTENTATS

Que Renaud ne laisse pas béton, on ne peut que s’en réjouir, on l’aime tant… Alors, espérons que son nouvel album nous rassurera plus sur sa forme que ce single au léger goût amer. De son contenu, l’artiste a laissé filtrer qu’il comporterait des titres inspirés par les attentats qui ont frappé la France en 2015 : « J’ai embrassé un flic » et « Hyper Cacher ». Alors, s’il te plaît, Mister Renard, fiche le camp et fous la paix à notre pote. Pour qu’il nous revienne à la saison des hirondelles, porté par le souffle d’un mistral gagnant.

On sauve cette jolie phrase : « que celui qui n’a jamais titubé me jette la première bière ».

A écouter sur : www.renaud-lesite.fr

  

Source : Pleine Vie