10 octobre 1988
Par Monique PRÉVOT
Renaud a chanté d’abord à Montpellier…, parce que son père y est né.
PREMIÈRE « parisienne » au Zénith de Montpellier samedi ! Une vraie fête dans cette enceinte pleine à craquer d’une foule très jeune et de très jeunes parents.
Une vraie partie de campagne, généreuse et tonique, dans cette marée de bras levés ondoyant
telles des branches et bourdonnant de briquets. (…)
« Pourquoi j’ai tenu à commencer par Montpellier ? Parce que mon papa y est né. Mon grand-père y a enseigné à la fac, et puis nous avez un très beau Zénith ! »
Déclaration qui lui valut des hurlements d’enthousiasme (…)
« Sans rancune »
Mais « Il faut bien maintenir sa réputation de chanteur énervant. Et puis « France-Soir » n’est pas mis en cause dans cette chanson. » (…)
« Je me suis laissé dire que vous n’êtes pas si content, tout compte fait, de vote décision de ne plus donner d’interviews – à qui que ce soit d’ailleurs… »
Sourire pudique et malicieux : « J’ai été téméraire. C’est vrai. Mais il est arrivé un moment où j’en ai eu assez de me justifier à la télé, à la radio, dans les journaux. Depuis le temps que je manie les mots et qu’on vient me trouver en les prenant au pied de la lettre… » (Soupir résigné.)
« Je peux avoir mes idées sans devoir détenir la vérité absolue. Il m’arrive souvent de me contredire. Tout n’est pas si tranché à l’intérieur. Pourquoi la gauche pour moi c’est les gentils et la droite les méchants ? Question de culture ou d’inculture… Et puis moi-même, quand on me fait remarquer que j’ai été méchant, je suis malheureux. Vous me croirez peut-être pas, mais quand j’ai vu la réaction de Mme Thatcher sur ma chanson « Miss Maggie », j’ai compris qu’elle avait été blessée plus qu’on ne pense et cela m’avait fait de la peine. »
« La réalité, j’adore parler de ce qui me tient à cœur, mais j’ai tellement peur du raccourci que je préfère me taire. Résultat, je me suis aperçu que dans certaines régions, des gens qui m’aimaient bien ignoraient totalement la sortie de l’album. Quant au Zénith, je fais quinze jours alors que je souhaitais en faire trente. Mais tout n’est pas perdu.
– Vous allez vous remettre à parler ?
– Vous voyez bien. Mais pas à n’importe qui. (…) Allez, je vous avoue tout en larmes : « France-Soir », je le lis en cachette !
Source : FranceSoir