Renaud, sincèrement

TELERAMA n°2023, 19 Octobre 1988, pp. 30-34.

Visage pâle attaque Zénith. Le chanteur range la quincaillerie loubard et le verlan de banlieue. Mais garde la hache de guerre. Renaud sans fard. Sérieux, concerné, passionné. Et passionnant.

Le Lieu : les bureaux de Virgin, la maison de disques qui s’est payé (cher : 18 millions) Renaud il y a deux ans. Le jour : lundi dernier, 10 octobre, le lendemain d’un concert avant-première, à Montpellier. Et la veille du marathon du Zénith. L’heure : 12h 14h non stop (le patron de Virgin, vers 13h : « Eh, Renaud, tu viens manger ? » Renaud : « J’ai déjà mangé hier »). Le héros : lunettes d’intello sur le nez, cuir noir pour le reste, de la tête au pied. Comme une armure. Pour se protéger de quoi ? De sa timidité (c’est plein de silences, de blancs, une interview de Renaud). Et, surtout, de son angoisse. Si le concert de Montpellier a marché du tonnerre de Zeus, le Zénith, en revanche, s’annonce, comment dire problématique. Il est peut-être numéro un des ventes de disques en France, Renaud. Et « personnalité la plus proche des aspirations des jeunes » (sondage de décembre 86). Mais il a le trac. Plus que ça : il gamberge sec. Il ne sait plus trop où il en est. Depuis que, il y a six mois Mais bon, allons-y, ça fera la première question. Et la plus longue réponse. D.un « chanteur énervant » très énervé (combien a-t-il grillé de gitanes en deux heures ?) mais d’une sincérité, d’une honnêteté, qu’on se permettra, en guide de préambule, de saluer bien bas. Renaud, on l’aime. Point.

– Or, donc, il y a six mois, lors de la sortie de votre dernier album, Putain de camion, vous avez déclaré que vous ne feriez plus de promos, plus d’interviews, plus de télés, plus de radios, plus rien. Et puis voilà qu’on vous revoit à la télé. Et qu’on est là, face à face, pour une interview. Je ne vais certes pas m’en plaindre Mais bon, qu’est-ce qui s est passé ?

– Il s’est passé que oh là là, ça va être long à raconter. D’abord, je n ai pas la prétention de détenir la vérité
absolue, ni de mener une carrière avec la rigueur, l’honnêteté, la pureté, l’intransigeance, tout ce que vous
voudrez, idéales. Mais, voilà, j’ai eu un gros ras-le-bol. Pas seulement du métier. De tout. De la vie. De la mort, celle des autres. De la politique. Un grand dégoût des médias, de cette télé sur laquelle j’avais déjà bavé il y a quelques années (dans la chanson Télé-Foot) mais je ne savais pas ce qui nous attendait, avec les télés privées, ces histoires de gros sous, d’audience, de pub, de jeux à la con. Et puis, j’en ai eu marre de me justifier dans toutes ces interviews, comme devant un tribunal. D’expliquer sur une radio ce que j’avais dit dans une télé et dans un journal ce que j’avais dit dans la radio. Alors voilà, j’ai décidé d’arrêter tout ça. J’ai eu la naïveté de croire que je pouvais mener ma carrière sans les médias, que mes chansons pouvaient se défendre toutes seules. Bref, je me suis tu. Je ne suis pas allé vendre mon album, comme tout le monde fait, comme je l’avais fait avant : on se fait oublier pendant un petit moment, et puis quand le disque sort, on fait toutes les télés, toutes les radios, toute la presse, pendant trois mois. J’ai tenu bon, pendant six mois.

– Avec quel résultat, sur les ventes de Putain de camion ?

– Un résultat monstrueux ! Il y a encore un mois et demi, j’ai rencontré des fans inconditionnels, qui ont tous mes albums, et qui ne savaient même pas que le dernier était sorti. Bon, d’accord, je m’y attendais un peu, à vendre moins de disques. Je connais la puissance des médias pour vendre un produit, puisque c’est de ça qu’on parle. Mais enfin, des amis m’avaient dit : « T’inquiète pas, ton album est tellement fort qu’il va se vendre tout seul ! ». Des artistes, des collègues, en rajoutaient : « T’as raison, les télés, ça fait plus vendre ! ». Des fans m’écrivaient : « La télé, c’est de la merde, la presse est pourrie, tiens bon ! ». Mais le pire, c’est pas de vendre moins de disques. L’argent, ça se mange pas. Et j’en ai plus que j’ai jamais rêvé en avoir dans mon adolescence. Je n’irais pas jusqu’à dire que je ne sais pas quoi en foutre, parce que c’est dur à faire avaler à ceux qui n’ont rien. Mais, bon, pour moi, ça va. Le problème, c’est le Zénith : offrir deux heures de spectacle et, j’espère, de bonheur, d’émotion, devant des salles à moitié vides, ça, c’est dur ! Alors là, je reviens un peu, en choisissant de parler aux journaux que je lis, et de me montrer aux émissions de télé que je regarde.

– Et en faisant sponsoriser les concerts par NRJ, alors que dans votre dernier album il y a une chanson contre le Top 50, les radios FM, leur programmation idiote.

– Mon agent est venu me voir. Il m’a dit : mon cher Renaud, vous êtes en danger. Votre attitude courageuse, intrépide, noble, tout ce que vous voulez, a des effets qu’on ne soupçonnait pas : les gens ne vont pas venir aux concerts. Si vous voulez persister, libre à vous, mais alors faites le Casino de Paris. Et moi, par orgueil, ou pour je ne sais quelle raison obscure, je me suis fixé un but : un mois au Zénith. Comme il y a deux ans. Alors, voilà, pour y arriver, il faut, comme on dit, un partenaire média. Et le plus efficace, c’est NRJ. Inutile de dire que j’ai eu beaucoup de mal à avaler, après tout ce que j’avais dit et chanté. Mais enfin, j’assume complètement, et la contradiction, et la honte de baver sur un système auquel j’appartiens. Ça fait partie des questions que je me pose, de mes doutes, de mes angoisses. Moi, ce que je veux, c’est que mes textes soient connus, mes idées entendues et mes sentiments partagés. Mais toutes ces histoires de promo, de locations de places, et NRJ Par rapport à d’autres activités que j’ai, quasiment militantes, j’ai conscience de faire partie d’un système capitaliste que par ailleurs je vomis.

– Quelles activités ?

– Oh, des trucs avec des anonymes Le Comité de soutien pour la libération des prisonniers politiques au
Portugal. L’association Robin des Bois, qui défend l’environnement, les espèces en danger. Les Kanaks de
Nouvelle-Calédonie. Le Comité européen de défense des réfugiés et immigrés. Des gens pour qui c’est une lutte permanente de défendre des causes, la nature, les droits de l’homme. Et moi, je suis là, en train de m’entendre avec NRJ. D’un autre côté, c’est vrai que je suis si souvent sollicité, si je peux donner un coup de main, c’est parce que ma célébrité, mon nom, ouvrent des portes, enclenchent des mouvements. Et ça, je le dois au fait que je vends beaucoup de disques, que je remplis le Zénith et que je travaille avec NRJ ! Malgré tout, c’est dur à assumer.

– Allez, on parle d’autre chose. De vos chansons, par exemple. Ça vient comment, une chanson de Renaud , Quel est le déclic, le point de départ ?

– Y a pas de recettes ! Sinon, je ferais plus de douze chansons tous les deux ans C’est un mot, qui amène une idée, qui amène le refrain, et ainsi de suite. Moi, j’aime bien raconter une petite histoire. C’est mon côté chanson traditionnelle française. Faut dire que sur ce terrain, j’ai été élevé, bercé par des balèzes, Brassens, Bobby Lapointe. Ou alors, c’est une musique qu’on me propose, qui me plaît tellement que je trouve les paroles qui vont avec. Exemple, dans mon dernier album, la chanson Cent ans. Cette ritournelle de limonaire, un peu vieillotte, ça m’a fait écrire la chanson sur la vieillesse dont je rêvais depuis longtemps. Ma vieillesse à moi. Depuis que je vois les gens mourir autour de moi, mes amis Coluche, Desproges, Reiser, Balavoine, j’ai envie d’être vieux. Je suis ravi qu’on me dise que je fais plus que mon âge ! Je regarde avec admiration les vieillards dans la rue, juste pour m’imaginer comme eux et pouvoir me dire que j’ai échappé à tout, à tous les dangers de cette vie. La vieillesse, pour moi, c’est être arrivé au bout d’une course sans tomber, même si on arrive dernier.

– Et Triviale Poursuite, c’est le gros coup de colère ?

– C’est toutes mes plus grosses indignations. Chaque couplet aurait pu faire une chanson. Mais comme je ne veux pas tomber dans la chanson politique, j’ai réuni tout ça dans un patchwork, sous la forme des questions du Trivial Pursuit, auquel tout le monde joue, moi le premier. Question d’histoire : le Moyen-Orient. Géographie : la Nouvelle-Calédonie, etc.

– Au fait, c’est vrai que vous êtes allé demander des explications à l’Elysée, le lendemain de la mort d’Eloi
Machoro ?

– Absolument. L’assassinat politique, c’est pas vraiment l’idée que je me fais d’un régime de gauche. Moi, j’ai milité dans mes chansons, mes propos, pour qu’elle arrive, la gauche. Et j’estime que j’avais droit à des explications.

– On vous les a données ?

– Euh pas vraiment ! Mais la véritable explication, je la connais : c’est que, quel que soit le régime, l’armée, la police, la finance, le patronat resteront majoritairement de droite. Peu importe le nombre de ministres roses ou rouges : ceux qui tirent les ficelles dans ce genre d’affaires sont toujours de l’autre bord.

– Toujours anar, alors ?

– Tant que je tiendrai ce genre de discours et que j’y croirai, je me sentirai un peu anar. Mais c’est aussi un mot qui a été galvaudé. C’est qui, les vrais anars ? Ceux qui posent des bombes ? Pas pour moi, en tout cas.

– Et « anarcho-mitterrandiste », comme vous dites dans votre dernier disque, qu’est-ce que c’est ? Vous avez appelé Mitterrand à se représenter, vous l’avez interviewé, vous avez déjeuné avec lui. Qu’est-ce qui vous plaît chez lui ?

– L’homme. Sa dimension historique, intellectuelle, son écriture, sa passion pour les arbres, les hommes. En tout cas, c’est pas son programme. Celui de 81, oui. Mais pas celui d’aujourd’hui. Je ne peux pas dire que je sois un farouche partisan de l’ouverture.

– Vous arrivez à en parler avec Mitterrand ?

– Pas beaucoup, non. La dernière fois que je l’ai vu, c’était juste avant qu’il annonce qu’il se représenterait, avec quelques artistes et gens de médias. Pour nous parler de la chaîne musicale. J’ai compris qu’il cherchait un argument électoral pour séduire les jeunes. Moi, je pensais qu’on allait parler des évènements en Nouvelle-Calédonie, de choses plus graves, quoi. Je pensais que la jeunesse avait d’autres soucis que la chaîne musicale.

– Vous avez été déçu ?

– Un peu, oui ! J’ai pas dit grand chose. Je lui ai juste dit que les chaînes, j’étais pour les briser, musicales ou autres. Et ça m’a gonflé d’entrer dans la Cour du Roi pour parler de choses aussi futiles.

– Et avec le Parti Communiste, les rapports sont un peu plus compliqués, non ?

– Ah oui ! D’amour et de haine ! Longtemps, j’ai été banni ! Le raccommodage s’est fait grâce à ma chanson, Le Déserteur. Qui, aux yeux du PC, offrait l’avantage d’être impertinente avec le Président de la République et de coïncider avec la grande vogue pacifiste du PC. Ce qui est drôle, c’est que c’est cette même chanson qui m’a valu tous les ennuis au Festival de la Jeunesse à Moscou, en 85 : trois mille spectateurs qui se lèvent et quittent la salle ! Sur le coup, j’ai rien compris. J’ai d’abord cru que c’était une manœuvre du PC français pour m’humilier, me casser, me donner une leçon. En fait, c’était un coup des Jeunesses communistes soviétiques. Déjà, ils voyaient d’un sale il que leur parti frère leur amène un artiste aussi bizarre, avec des bagouzes aux doigts, des cheveux décolorés, tenant des propos aussi provocateurs.

Alors, ils ont organisé cette mascarade : faire venir trois mille invités triés sur le volet, qui avaient reçu la
consigne formelle de se lever à la cinquième chanson (évidemment, juste avant, on m’avait demandé l’ordre de mes chansons ). Trois mille personnes qui sortent en plein spectacle, ça se remarque ! Surtout quand les projecteurs éclairent les gradins vides pour que les caméras de télé puissent bien les filmer Qu’est-ce que j’ai morflé, ce jour-là ! J’ai appris plus tard que Marchais était allé protester le lendemain auprès des hauts dignitaires soviétiques contre le traitement qu’on m’avait infligé. Sur le thème : mais vous êtes vraiment cons ! ce jeune homme nous est très utile en France ! Du coup, j’ai eu une presse dithyrambique. Pas un mot sur l’incident. Sauf quelques spectateurs assourdis par la sono trop puissante, et obligés de sortir. Depuis, avec le PC, ça va. Même si je suis un peu retombé en disgrâce pour avoir appelé à voter Juquin au premier tour Déjà, soutenir Mitterrand, c’était limité. Mais alors, Juquin !

– En décembre 86, Louis Pauwels vous a associés, Coluche et vous, dans sa fameuse philippique contre le « sida mental » des jeunes.

– J’ai d’abord été choqué, abasourdi par tant de haine. Une haine d’ailleurs joliment formulée, car ce garçon sait écrire. Mais me retrouver avec Coluche dans cette histoire, c’était plutôt flatteur. Et puis, ces ronds de phrases, c’est tellement facile. Donnez moi une plume et, sans tomber dans la diffamation, je peux faire preuve d’autant d’imagination que Pauwels.

– Coluche, avec les Restos du cœur, vous avec l’Ethiopie, et bien d’autres encore : cet engagement des stars du show-biz, c’est nouveau en France, non ?

– Avec l’Ethiopie, je n ai pas eu l’impression de faire quelque chose de particulier. J’ai toujours défendu, dans mes chansons, les causes ou les vérités qui me tiennent à cœur, quitte à me tromper. Je fais simplement mon métier, comme Balavoine et Coluche faisaient le leur. Ce qui a changé, c’est l’ampleur que ça prend maintenant, à cause d’une médiatisation à outrance. Et tant mieux ! A ceux qui lui reprochaient Coca-Cola, en gros au-dessus du podium pour l’Ethiopie, Bob Geldof répondait : « Et alors ? Y a pas de honte ! Coca-Cola nous a filé 500 briques. Ça fera autant de rations alimentaires en plus pour les enfants. » Quand c’est pas médiatisé, c’est pas mieux. Récemment, avec quarante autres artistes, j’ai participé à un concert à l’Olympia pour fournir des médicaments à un hôpital de Gaza, qui soigne les enfants palestiniens par balles. Il n y a pas eu le moindre entrefilet dans la presse, pas une télé, rien !

– Vous voilà donc pour un mois (on vous le souhaite !) au Zénith. Ça représente quoi, pour vous, cette série de concerts ?

– Ah ! Je souhaite à tout le monde de connaître l’ivresse d’être sur scène, de chanter, de dire ses idées, d’exprimer ses sentiments et d’avoir devant soi six mille mômes en délire qui applaudissent, qui crient votre nom, qui allument des briquets, qui pleurent et qui rient C’est extraordinaire ! Ce n’est pas un sentiment de puissance, mais, d’être complice avec tellement de monde, on se sent plus fort, on se sent moins seul, on a plein d’espoir dans la vie, dans l’avenir. On se dit : s’ils pensent comme moi, s’ils aiment les mêmes choses que moi.

– Mais, en même temps, on se sent responsable d’eux, non ?

– Oui, c’est vrai. Il m’arrive très souvent de me poser des questions. Du genre : est-ce que je ne suis pas en train de les fourvoyer ? Est-ce que mes idées sont bonnes ? Est-ce que je ne suis pas un manipulateur d’âmes, d’émotions, avec tous mes trucs de scène, un peu fabriqués, un peu faux ? Il m’arrive de me demander si je ne suis pas en train de prendre goût à l’ivresse du pouvoir.

– Comment y résiste-t-on ?

– Ah, comment ? Je ne sais pas (silence, long silence). Je ne sais pas J’assume. Surtout, j’essaie de ne pas franchir une ligne invisible. Comment dire aux gens « je vous aime » sans passer pour démago ? Quand t’as devant toi six mille mômes qui t’aiment et te le disent, comment le taire ? En même temps, je ne veux pas jouer les leaders d’opinion, et surtout pas les envoyer au casse-pipe. On peut facilement tomber là-dedans. J’ai connu des concerts, à une autre époque, où il aurait suffi d’un mot de moi pour que toute la salle sorte casser la gueule aux flics dehors, parce qu’ils avaient passé à tabac des mômes qui voulaient entrer sans payer. Une foule, de toute façon, ça me fait toujours peur. On a l’impression, parce qu’on est un peu plus haut et qu’on a un micro, qu’on est le plus fort. Moi, je crois qu’il ne faut pas avoir peur de montrer ses doutes, sa fragilité. La force, j’aime pas.

– Vous avez évoqué la mort de Coluche, Balavoine, Desproges Terminons avec une question à la Chancel : et la vôtre, vous y pensez ?

– Moi, un an avant que Coluche se tue, j’avais vendu ma moto. Il m’arrivait de conduire bourré, de prendre des risques dingues. Quand j’ai bu, j’ai peur de rien, j’ai pas peur de la mort. En me réveillant, le lendemain matin, dessaoulé, je me traitais de fou, je me giflais : t’aurais l’air malin, à la morgue, avec ta femme et ta fille venant reconnaître ton corps ! Alors, ma moto, je l’ai vendue, parce que je ne veux pas mourir. J’évite tout ce qui accélère la vie. Sauf le tabac, là, j’ai du mal. D’où ma grande honte quand j’ai fait ma pub pour Kanterbrau et que le professeur Got m’a reproché de pousser les jeunes à boire, à se tuer au volant et à tuer des gens. Ça m’a foutu une grande claque, parce que je n y avais pas pensé. Pour me donner bonne conscience, je ne disais que je les faisais juste boire de la Kanterbrau plutôt que de la Heineken. J’ai été nul ! Tout ça parce que je voulais tâter d’autres métiers, voir si j’étais capable d’écrire un spot de pub. Si jamais je refais une pub, ce sera contre l’alcool. De toute façon, je ne bois plus.

– Voilà un Renaud bien rangé.

– Mais j’ai jamais été particulièrement destroy ! Sauf à une période de ma vie, parce que le bistrot, c’était ma famille. Mais je suis un garçon très sage. Je ne suis rebelle que dans mes chansons. Et quand il faut se battre contre l’injustice.

Propos recueillis par ALAIN REMOND

 

Source : Le HLM des Fans de Renaud