Renaud : Un chanteur qui tient la route

Le Nouveau Stéphanie

1979

Ce jour-là, elle n’était pas au rendez-vous. Elle, c’est Dominique, « la gonzesse » de Renaud. Clouée sur un lit d’hôpital pour une opération de l’appendicite, elle n’avait pas pu suivre le chanteur en gala à Rouen.

D’habitude, elle l’accompagne partout, elle sillonne la France entière à ses côtés, elle est présente à tous ses succès.

Elle n’a pu assister au triomphe de Renaud dans le plus grand cinéma de Rouen. Stéphanie était là et vous raconte en exclusivité la journée type de l’un des galas du chanteur.

Vers 18 heures, Renaud quitte Paris pour se rendre à Rouen. Comme il n’a pas de voiture, il en a loué une pour la circonstance. Les musiciens sont partis trois heures plus tôt pour installer le matériel et commencer les répétitions. L’interprète de « Mon dernier bal » est au volent de la voilure, fredonnant ses dernières chansons.

1er arrêt : Essence. Renaud regarde sa montre. « Ça va, j’suis à l’heure, on a le temps de boire un café. »

2e arrêt : « Zut on s’est gourré de route ».

Un petit détour et à 20 h 15 on arrive devant le cinéma de Rouen. Des fans sont là depuis deux heures pour guetter le chanteur. Quelque autographes signés et Renaud s’éclipse. Il n’y a pas de loges, c’est une caravane d’exposée derrière le cinéma qui servira à cet effet. 

Les musiciens sont déjà en train de répéter. Renaud les rejoint.

LA BANDE A RENAUD

Il répète environ une heure, puis c’est le retour à la caravane pour le casse-croûte avant le spectacle. Il retrouve tous ses potes pour la pose sandwich.

« Mes potes me suivent partout. Il y a Philippe Melot, mon régisseur, Juan, le manager du groupe français l’Echo du Bayou. C’est mon meilleur copain. J’ai pris son groupe pour la première partie du mon récital. Jean-Luc, c’est mon batteur, Mourad, mon guitariste. Quant à Alain, il n’est là que pour ‘encourager et parce qu’il n’a pas encore marre d’entendre mes salades… c’est le régisseur du Théâtre de la ville de Paris. 

Pour l’interprète de « Laisse béton », le petit casse-croûte avant le spectacle est sacré.

Attablée dans la caravane devant un sandwich et une bière pendant environ 3/4 d’heure, la bande à Renaud plaisante, raconte la dernière histoire belge. Le chanteur commence à se décontracter.

« Lorsque Dominique est là, j’ai toujours la frite, raconte-t-il. Je lui dis : « tu vas voir, je vais casser la baraque. Mais quand elle est loin de moi, comme ce soir, j’ai le cafard. Mais ça va passer. De toute façon, je n’ai jamais envie de chanter avant d’avoir un pied sur la scène mais dès que je sens les projos (traduisez : projecteurs) dans la gueule, je me sens bien et je m’éclaté.

UN MAUVAIS SOUVENIR

« Lorsque ma gonzesse est là, je ne reprends jamais la route après un gala. Nous passons la nuit à l’hôtel. Dominique et moi avons la passion des grands hôtels modernes. Nous ne descendons que dans les Novotel. »

À l’heure où Stéphanie paraît, Renaud et Dominique rentrent de vacances. La petite opération de Dominique n’est plus qu’un mauvais souvenir.

Ils ont passé trois semaines de rêve à Patmos, l’île grecque dont Renaud est tombé amoureux il y a sept ans et laquelle il a juré de vivre le jour où il en aura marre de Paris et de son métier.

Heureusement pour nous, ce jour ne semble pas encore arrivé. Renaud est rentré à Paris pour travailler dur tout l’été. Il s’enfermera dans sa chambre du Marais pour écrire les paroles de ses prochaines chansons et les textes d’un 33 tours pour enfants.

« Ça fait longtemps que j’ai envie d’écrire des chansons pour les mômes. Pas du genre « Il pleut Bergère », avec des mots bien à moi. »

Renaud, un chanteur qui tient bien la route et les rênes du succès.

Katherine Azoulay

  

Source : Le Nouveau Stéphanie