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La sortie de « Molly Malone » ce 23 novembre est l’occasion de revenir sur une carrière riche, autour de plusieurs albums en public, de 12 albums studios.
Tout commence au milieu des années 70 :
Les débuts :
Amoureux de Paname (1975) : Renaud est un gamin de Paris et c’est par cet hymne à sa ville que débute cet album. Le ton est provocateur (« écoutez moi vous les ringards, écologistes du samedi soir ») et offre une belle introduction à sa première chanson anar: « Société tu m’auras pas ». Que dire enfin du standard resté dans nos mémoires de par la virulence de ses propos et la dénonciation d’une France bête et méchante ? Aujourd’hui encore, « Hexagone » reste une chanson incontournable.
Laisse béton (1977) : l’univers typique du loubard. Outre la chanson éponyme, qui lui valut le début de la reconnaissance, on trouve des tranches de vie souvent drôles (« La boum », « Adieu minette »), parfois tragiques (« La chanson du loubard », « Les charognards ») mais aussi pathétiques (« Mélusine », « Buffalo débile »).
Ma gonzesse (1979) : album mitigé. A noter la première apparition de sa femme Dominique (« Ma gonzesse ») et de son enfant à venir (« Chanson pour Pierrot »), thèmes désormais récurrents dans la majorité des ses albums. A noter sur celui-ci une tendresse particulière pour « La tire à Dédé ».
La transition :
Marche à l’ombre (1980) : les albums s’enchaînent. Le début de la maturité pointe le bout de son nez. Si « Marche à l’ombre » a été un succès, « Dans mon HLM » une galerie de portraits réussie, c’est avant tout sa chanson punk qui nous interpelle, surtout lorsque celle-ci nous claque à la figure dès le début de son Olympia pour lui tout seul : « Ou c’est qu’jai mis mon flingue » nous confirme que l’esprit d’ « Hexagone » est toujours bien présent.
Le retour de Gérard Lambert (1981) : on monte encore d’un cran. S’il l’on retrouve son nouvel anti-héros favori (Gérard Lambert, déjà présent dans le précédent album), on y trouve avant tout de bonnes surprises avec « Banlieue rouge », « Manu » ou encore « Oscar ». Plus satiriques ou ironiques, les chansons « J’ai raté Télé Foot » et « Etudiants poil aux dents » contiennent quelques bons mots. A noter aussi la chanson de son pote Coluche, « Soleil immonde ».
La consécration :
Morgane de toi (1983) : Renaud est papa. Et ça change les choses…Le ton est plus apaisé. Seules les chansons « Déserteur » et la sublime « Deuxième génération » pérennisent son esprit contestataire. Renaud semble avoir atteint une sérénité qui transpire dans ses nouvelles chansons. On citera pêle-mêle « En cloque », « Morgane de toi », l’étonnant « Doudou s’en fout », le rigolo « Ma chanson leur a pas plu ». Les ventes explosent…et exploseront encore davantage 2 ans après…
Mistral gagnant (1985) : son plus gros carton (on le voit même au Top 50!). Nouvel album mais ton assez proche du précédent. Quelques chansons engagées (« Morts les enfants », « Fatigué » et « Miss Maggie ») mais surtout deux chansons viscéralement liées à sa femme et à sa fille : « Mistral Gagnant », très certainement sa plus belle composition et « La pêche à la ligne » ou le conte d’une journée tragique (avec cette belle nuance finale entre le « si je peux » et le « si je veux…).
Le mutisme :
Accablé par la mort accidentelle de son pote Coluche, Renaud va se faire discret pendant une dizaine d’années. Ses albums n’en contiendront pas moins quelques morceaux remarquables.
Putain de camion (1988) : outre la chanson dédiée au parrain de sa fille Lolita, l’album révèle un schéma maintenant cher au chanteur : des coups de gueule (« Jonathan », même si elle est avant tout un hommage à Johnny Clegg, et « Triviale poursuite »), des tranches de vie (« Me jette pas », « Il pleut ») et du franchouillard (« Allongés sous les vagues », « Chanson dégueulasse »). Sans oublier la très belle « Mère à Titi » dédiée à son pote Buccolo.
Marchand de cailloux (1991) : encore plus confidentiel que l’album précédent, on retiendra la très rythmée « Marchand de cailloux » et la très mélodieuse « Ballade Nord Irlandaise ». Et la trop confidentielle « Dans ton sac »…
A la belle de mai (1994) : son époque Germinal. Il vient de jouer Etienne Lantier au cinéma, a côtoyé le peuple du Nord et lui a rendu hommage à travers son album reprenant des chansons du cru (« Renaud cante el’ Nord, 1993). Marqué par son rôle au cinéma, miné par l’alcool, il nous livre un album noir, symbolisé par les titres « C’est quand qu’on va ou? », « Le petit chat est mort », « Son bleu » (magnifique) ou encore « La médaille ». Un album trop méconnu.
La renaissance :
Boucan d’enfer (2002) : huit années de silence entrecoupées d’un album dédié à Brassens. Ce « Boucan d’enfer » sonne comme une résurrection, un exutoire à ses années de galère. Il exorcise ses démons dans « Docteur Renaud, Mister Renard », rumine sa solitude dans « C½ur perdu » ou bien encore dans « Boucan d’enfer » et imagine son au-delà dans « Mon bistrot préféré ». Il s’offre même un duo de charme sur « Manhattan-Kaboul », gros succès commercial, ainsi qu’une tournée triomphale. Un album que les fans attendaient, les ventes ont été à la hauteur de cette attente. Mais les attentes des fans ont-elles été pleinement comblées ?
Rouge sang (2006) : de cet album nous retiendrons en premier lieu la tenue correcte du single « Les bobos » ainsi que la chanson de soutien à Ingrid Bettancourt. Pour le reste, pas certain non plus que les puristes y trouvent vraiment leur compte…
Et « Molly Malone » alors? Vous en pensez quoi ?
Source : HLM des fans de Renaud