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L’anthropologue de la proche banlieue reprend du service. Et comme chez Renaud un pied de nez peut en cacher un autre, il a choisi la bonne ville de Montpellier pour effectuer sa rentrée. Simple coup de tête affectif. son père y est né, son grand-père y a enseigné. Salut! était la pour voir, écouter ses mélodies, entendre ses têtes et vous en parler.
Renaud est arrivé-é-é, à Montpellier eh eh ! Le beau Renaud le grand Renaud avec sa gratte et ses gros mots géniaux ! Eh oui c’est Montpellier que la chetron sauvage, alias Visage Pâle, a choisi pour la première de son spectacle. La raison est purement affective car son géniteur a vu le monde en cette cité languedocienne et son grand’ pa a plus que fréquenté les amphis puisqu’il était prof à la fac. De plus la bonne ville de Montpellier possède elle aussi un Zénith copie conforme de celui ancre porte de la Villette, un peu plus grand peut-être. Sur place le public est venu nombreux, toutes générations confondues.
A 20 h 30, une voix off se fait entendre dans un indescriptible tumulte « Pour commencer j’ai invité le groupe Soldat Louis parce que aujourd’hui un spectacle sans une première partie c’est un peu comme manger une galette des rois tout seul, on est sûr d’être le roi, c’est pas sympa ! » Hurlements. La voix était celle de Renaud lui-même, personnellement les neufs gaillards bretonnant reçoivent un accueil exceptionnel offrant en final un chorus de cornemuse et d’accordéon.
C’est a 21 h 15 précises après un entracte classique que Visage Pâle surgit sous le rayon blanc des spotlights. Assis sur un banc, une canne à la main malgré les cris des aficionados. Renaud se fait malgré tout entendre. Un arbre immense occupe l’espace, dans les branches les trois choristes et l’orchestre mènent le rythme.
Un superbe et authentique gazon recouvre la scène de ses mexico-tiags l’indien aux cernes foule l’herbe rase. Il commence avec « Fatigué », remercie ‘infiniment le public et enchaîne par une énumération d’accidents historiques, l’assassinat d’Eloi Machoro, ceux de la route, Coluche, les écologiques, phoques, baleines. Il tape sur le Top 50 dépose le bilan de ses incertitudes avec « Triviale poursuite ». Dans les travées on chante avec lui Le chanteur évoque avec tendresse le monde des gentils et des méchants.
« Putain de camion », hymne a Coluche, mort stupidement sur une route. Coluche aimait les coquelicots. Pour lui Renaud en a plantés sur sa pelouse. Un beau clin d’œil au parrain de sa fille Lolita.
Passant et alternant chansons confessions et chansons fraternelles, il satisfait un public conquis. Renaud est quand même conscient qu’avec l’humour on ne se fait pas que des ennemis, au contraire ! Bien que beaucoup considèrent que la chetron sauvage est en train de scier la branche sur laquelle il est posé, Renaud demeure un chanteur inclassable bien au-dessus des modes mais à la pointe de l’actualité.
D’ailleurs n’étudie-t-on pas les textes de ses chansons dans les facs de Madrid et de Francfort? D’accord, il a beaucoup refusé d’interviews de télés mais il est quand même la sur scène, avec une tournée que tout le monde pourra voir. Il est conscient aussi que ses chansons ne suffisent pas, mais depuis maintenant quinze ans il a dit tellement de mots. Et même si encore aujourd’hui Renaud ne connais pas sa vérité, la nôtre existe. Il existe nous l’écoutons et au bout du compte nous sommes tous assez d’accord avec lui !
Damien Darfeuille
Source : HLM des Fans de Renaud