N° 189, avril 1995
Sylvain Trudel (par Yves Taschereau)
Aye! Ça fait drôle pas à peu près de relire une CROCNIQUE d’il y a 15 ans! C’est exactement comme si c’était aujourd’hui. Sauf que maintenant, c’est moi qui possède Le Lundi, Dernière heure et 7 Jours
D’ailleurs, j’en profite pour vous encourager à participer à mon nouveau concours : Faites le prochain bébé de Joe Bocan (vous passerez à la télé avec la mère qui montre sa bédaine de profil). Le deuxième prix est un voyage en Floride pour deux personnes, troisième un voyage en Floride pour deux avec des billets pour le spectacle de Pier Béland. Et le prix de consolation consiste à faire le prochain bébé de Lysa Marois. Quant à nos fidèles lectrices, elles ont toujours notre concours hebdomadaire : Faites un bébé avec un B.B.
Tout est comme il y a 15 ans, vous dis-je… Il y a encore un re-référendum et Michelle Tisseyre qui a l’âge canonique de La Poune (en plus du drapeau du Canada sur son ventre, elle a maintenant deux cartes de la Baie James dans son soutien-gorge), va encore voter pour le non.
Guilda brasse toujours ses restants de dinde au Théâtre des Variétés. Sauf qu elle a maintenant une grosse fossette au menton comme Michael Douglas (d’un remontage à l’autre, son nombril est rendu en haut de l’échelle). Bob Dylan a divorcé de Claude Valade et du charismatisme pour faire une minable carrière en français, sous le nom de Renaud. Walt Disney est toujours congelé, comme la carrière de son protégé, Émile Genest, qui travaille à Hollywood (c’est le nom du parking qu’il surveille à Laval-Ouest), tandis qu’Alys Robi chante encore Tico Tico et que sa fille spirituelle fait Tchickque Tchickque avec sa Master Card.
Tout est pareil, vous-dis-je! Vous pouvez voir les Jérolas, les Classels et Beau Dommage en spectacle. Jean Lapointe a recommencé à boire sous le nom de Dan Bigras, Danielle Ouimet a recommencé à se déshabiller sous le nom de Chloé Sainte-Marie, Jenny Rock fait encore rire d’elle sous le nom de Kathleen, et les carrières de Mad Dog Vachon et le Michel Jasmin continuent d’être boiteuses…
Et moi, comme avant, je continue à gagner ma vie avec l’industrie du potin. Sauf que, comme je l’ai mentionné au début, je possède maintenant les publications dont j’étais à l’époque l’employé.
Comment j’ai réussi? C’est très simple! J’ai suivi l’exemple de nos vedettes! Je me suis lancé en peinture. Mais pas n’importe laquelle, celle qui se vend! J’ai tartiné des milliers de clowns que j’ai signés Muriel Millard. Comme il est impossible de faire la différence entre un vrai clown de Muriel Millard et une couche usagée, personne ne s’est jamais rendu compte de rien.
Je me suis ainsi créé mon réseau d’acheteurs riches et incultes (médecins, notaires, politiciens, animateurs et concepteurs d’émissions de télévision, éditeurs du magazine Croc, etc.), puis j’ai commencé à peindre des cochonneries différentes que je leur ai vendues au très gros prix (j’en ai racheté quelques-unes très cher pour faire monter les cotes). Puis, quand presque toutes mes croûtes immondes ont été vendues pour une fortune, j’ai caché les trois dernières dans une grange, je me suis fait voler et j’ai réclamé une autre fortune aux assurances.
Voilà, chers amis, c’est ce qu’on appelle gagner sur tous les tableaux.
Source : Croc