Besançon
Désormais produite par l’auteur de « Mistral Gagnant » dont elle vient d’assurer les premières parties, repérée par un label national, la chanteuse s’apprête à sortir un nouvel album en 2024. Une année décisive pour la jeune chanteuse du Haut-Doubs.
Une chanteuse populaire. L’ambition de Marion Roch est claire, nette et précise. Voilà ce qu’entend devenir la jeune artiste doubienne, dont la timidité naturelle et la douceur du regard ne parviennent pas à masquer une détermination sans limites. Oui, elle se verrait bien flanquée de cet adjectif, « populaire », qui résonne comme une insulte pour d’autres. « Brel, Piaf, Cabrel, Renaud, Goldman ont été et restent populaires », dit-elle. « Ont-ils pour autant fait dans la facilité, avec des textes insipides sur des musiques à deux accords ? Non. Le public n’est pas bête. »
Dans cet objectif quasiment existentiel, Marion vient de franchir un palier. Désormais produite par Renaud, elle vient d’assurer la première partie d’une dizaine de ses concerts en France et en Belgique, devant des salles de plus de 2 000 personnes. Elle a également ouvert les spectacles de Benjamin Biolay et de Claudio Capéo. La chanteuse a aussi intégré le label Play Two, où elle côtoie des artistes aussi divers que Julien Clerc, Slimane, Gaëtan Roussel, Raphaël ou MC Solaar. Un entourage très professionnel, qui l’aide à préparer ses prochaines dates, et à peaufiner un album qui sortira en 2024, avec une diffusion à grande échelle.
La gamine et Mister Renard
« Ma rencontre avec Renaud s’est faite un peu par hasard », raconte Marion. « En 2021, je me produisais, avec Bénabar, dans un restaurant dans le Sud. Renaud était dans la salle, il a aimé mes chansons et me l’a fait savoir. Parallèlement, son frère, le producteur David Séchan, venait de recevoir mon premier disque, et lui aussi a accroché. Depuis, Renaud me produit, et c’est un coup de pouce énorme pour moi. »
« Mister Renard », qui l’appelle « la gamine », lui donne depuis de précieux conseils, notamment sur scène, où Marion Roch, qui a tout de même derrière elle plus de 300 concerts, doit se présenter maintenant devant des salles immenses. « Mais en fait, il n’y a pas vraiment de différence entre une petite et une grande scène. Quand je suis dessus, je suis quelqu’un d’autre, je fais ce que j’ai toujours voulu faire. C’est mon métier, j’assume, je me donne à fond ! »
Aujourd’hui, la jeune femme de 32 ans mesure le chemin parcouru, depuis le temps où, adolescente entre Maîche et Pierrefontaine-les-Varans, elle griffonnait ses premiers textes dans des carnets intimes. « C’était ma façon d’observer les autres, le monde, de m’observer moi-même de l’extérieur », se souvient-elle.
Sa toute première passion, encore intacte, elle la consacre aux chevaux. Cavalière expérimentée, elle fait partie, un temps, de la troupe de spectacle équestre « Les Comtois en folie ». Après une formation d’éducatrice spécialisée, elle travaille auprès d’enfants handicapés ou placés, tandis qu’à ses loisirs, elle « commence à mettre de la musique sur les mots ». De son expérience en instituts spécialisés, elle tirera des chansons, dont certaines figurent dans son premier album, « Décousue », publié en 2017.
« J’ai avancé pas à pas »
Dans les années 2010 à Besançon, Marion fera une série de rencontres cruciales. Elles lui mettent le pied à l’étrier d’une carrière artistique qu’elle construit lentement, mais sûrement. « J’ai avancé pas à pas, ça n’a pas toujours été simple. Mais j’ai toujours eu cette certitude : ma vie, c’est chanter. » Dans une langue riche et poétique, d’une voix claire et dansante, sur un phrasé qui emprunte parfois à la puissance du hip-hop, Marion Roch veut, dans ses morceaux, « explorer un ressenti personnel, pour évoquer des choses qui touchent tout le monde ». La définition d’une artiste « populaire » ?
À voir sur notre site estrepublicain.fr, la chanson « Tes hirondelles » que Marion a enregistrée pour nos lecteurs, à la Rodia.
Source : L’Est Républicain