Un exceptionnel moment d’intimité entre Renaud et un public bouleversé par l’émotion

Le Progrès

Saint-Étienne

Gillette Duroure – 14 oct. 2023 à 20:55 | mis à jour hier à 07:00

Renaud était à l’Opéra Théâtre, vendredi, pour son spectacle « Dans mes cordes ».
Photo Rémy Perrin

Vendredi, ça s’est vu dès le début, que la salle serait comble, avec le formidable ballet de voitures venues souvent de loin. Ça s’est vu que tous avaient le même signe de rallie­ment. Un bandana rouge, comme un écusson familial. Ça s’est entendu, « qu’on s’en foutait s’il n’avait plus de voix, que Renaud c’était Renaud, point ». Car le retour du poète était précédé de tout un tas de rumeurs alarmistes courant sur les premiers concerts de cette tournée intitulée Dans mes cordes. On s’attendait donc à chanter pour le soutenir. Mais il n’y a pas eu de karaoké obligé. Si le public de tous âges a fredonné, c’était juste parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de le faire. Ou que Renaud tendait lui-même son micro à la salle, comme dans Manhattan-Kaboul. Ac­compagné de la fine fleur de huit interprètes féminines aux cordes, ainsi que du fidèle pianiste Alain Lanty et de Jean- François Berger à l’accordéon, l’artiste, voix âpre mais cœur tendre, a fait mieux que bien. Cassé c’est vrai, humain telle­ment, debout toujours. Le moment de grâce a duré presque deux heures, dans une atmosphère de guinguette populaire et classe, entre chansons inoubliables et moins connues. Qui peut bouleverser autant, être vivant tout le temps ?

Gillette Duroure

 

Sources : Le Progrès (ici et ici)