13 mars 1979
INCONNU il y a un an, il est aujourd’hui l’une des vedettes françaises en puissance. Hissé au sommet des hit-parades grâce à « Laisse-béton » — « Laisse tomber » en verlan — Renaud va faite aujourd’hui ses premières armes sur une grande scène parisienne. Celle du Théâtre de la Ville, qui l’accueille jusqu’au 17 mars à 18 h 30.
La Ville, c’est idéal pour cet auteur – compositeur – interprète qui ne chante que la vie des cités avec un peu de violence et beaucoup de tendresse.
Gentil « loubard » venu de banlieue, c’est presque la « zone » qu’il met en scène avec humour. De ce fait, nombre de ses chansons doivent être entendues au second degré et ne pas effrayer le spectateur non averti.
Renaud promène sur le monde qui l’entoure un regard chargé de l’innocence et de la naïveté d’un enfant.
Ainsi, s’il chante la violence, est-ce la plupart du temps avec l’esquisse d’un sourire ou l’amorce d’un clin d’œil qui atténuent ou contredisent le propos. Au menaçant « Sors dehors si t’es un homme », Renaud s’empresse de répondre « Moi, dans ces cas-là, je ne sors pas ». Le coup de poing, il le commente, il ne fait pas.
Source : L’Aurore