Après Etienne Daho, le chanteur de « Mistral gagnant » bénéficiera d’une grande exposition à partir d’octobre dans le cadre prestigieux de la Philharmonie de Paris.
Par Eric Bureau
Le 19 juillet 2020 à 11h11
Il est le second chanteur français à faire l’objet d’une exposition de son vivant à la Cité de la Musique. Après Etienne Daho, c’est Renaud qui sera ainsi célébré du 16 octobre prochain au 2 mai 2021 dans le cadre prestigieux de la Philharmonie de Paris. « Putain d’expo! », le titre tombait sous l’évidence pour une rétrospective imaginée et réalisée par son frère, David Séchan, et une enseignante agrégée de français férue de Renaud, Johanna Copans, qui avait consacré une thèse à ses chansons et à sa langue poétique et fleurie. La scénographie sera assurée par un collaborateur de longue date du chanteur, Gérard Lo Monaco, à qui l’on doit plusieurs de ses pochettes d’albums et décors de scène, dont la mythique « A La Belle de Mai ».
C’est la première grande exposition entièrement consacrée à Renaud, qui vient d’avoir 68 ans et de sortir une chanson en forme de (mauvaise) blague, « Corona Song », dont les paroles potaches et le clip bricolé entre potes lui ont certes valu plus de 2,4 millions de vues en une semaine mais aussi quelques-unes des critiques les plus virulentes de sa carrière.
Des réactions parfois excessives — dans un sens comme dans l’autre — qui rappellent combien le chanteur reste énervant et populaire. Il est surtout l’auteur de quelques-uns des plus beaux textes de la chanson française. Cette rétrospective pleine d’archives inédites viendra d’ailleurs le rappeler, en s’attardant sur sa plume du gavroche de la Porte d’Orléans nourrie par le bitume et la nostalgie de l’enfance perdue.
Cette « Putain d’expo » fera aussi le tour de ses engagements associatifs et politiques, de l’antimilitarisme aux « chanteurs sans frontières », de ses amitiés, de Coluche à « Charlie Hebdo », de ses désillusions aussi, de ses influences enfin. En parallèle, « La bande à Renaud », du titre de deux albums de reprises sortis en 2014 et vendus à 450 000 exemplaires, va revenir et s’agrandir.
Source : Le Parisien