Joyful,
Ayo. Polydor-Universal.
Sincérité, voix bouleversante… Ayo livre un premier album au subtil mélange de blues et de soul aux contours caribéens. La chanteuse, que certains n’hésitent pas à comparer à Tracy Chapman, parle de sa mère gitane junkie, de son père nigérian exilé en Allemagne. Un album qui balance entre « joie » et mélancolie.
Le Plus Grand Chanteur de tout l’étang,
Gérald Genty. Wagram.
Il était une fois un mec bâti comme un surfeur en tongs… Jongleur de mots, mélodiste délicat, Gérald Genty est un bricoleur de chansons facétieux. Il a l’humour vache, mais il est loin d’être méchant. Genty tricote un univers tout en finesse.
Le Sacre de lemmings et autres contes de la lisière,
Tété. Jive Epic-Sony-Bmg.
Il est l’un de nos meilleurs songwritters. Tété revient avec un concept-album évoquant les lemmings, petits rongeurs vivant au nord du Canada. Allégorie en douze chansons ? Recueil de nouvelles ? Conte naturaliste ? Chacun trouvera ce qu’il veut tout en réfléchissant sur les questions de l’identité, du nomadisme et de l’amour. Le tout sur fond de registre 60’s nostalgique.
Exactement,
Sanseverino. Sony-Bmg.
Le gadjo de la scène française le plus allumé continue de donner dans le swing. Entre années folles, Front popu et guitare django. Un album où les cuivres qui émanent d’un big band de jazz sont chauds bouillants.
Midi 20,
Grand Corps Malade. AZ-Universal.
Grand Corps Malade apporte la preuve que la poésie urbaine n’a pas disparu. Avec lui la chanson se renouvelle et le slam nous raconte des histoires de tous les jours sur des mixtes de mots accrocheurs. En prime, un titre superbe sur Saint-Denis, sa ville où il fit ses premiers pas de slameur.
C’est si bon,
Arielle Dombasle. Columbia-Sony-Bmg.
La divine Arielle Dombasle effectue un retour délicieusement rétro. Après avoir revisiter les airs latinos-américains (Amor amor), elle revient avec C’est si bon, album de reprises de standards américains de l’âge d’or de Broadway. Un répertoire 40-50 dans lequel la pin-up Arielle plonge et se plonge avec humour et tendresse.
Jardin secret,
Axelle Red. Virgin-Emi.
Entourée des mythiques musiciens du label Stax, la rousse Axelle Red nous fait part de son Jardin secret. Un album enregistré entre Bruxelles et Memphis Tennessee, à l’esprit rhythm’n’blues.
Repenti,
Renan Luce. Rca-Sony-Bmg.
Guitare enduite de goudron et de plumes pour la pochette du premier album de ce nouveau venu de la chanson. Référence western et folk pour Renan Luce qui a grandi en écoutant Dylan, Cash mais aussi Brassens et Moustaki. Un chanteur qui n’a pas fini de faire parler de lui.
Adrienne Pauly,
Remark-Warner.
Ancienne comédienne, Adrienne Pauly, vingt-six ans, se lance dans la chanson et elle fait bien. Au menu : chansons douces-amères un brin révoltées. Un talent est né.
Compilation Putain de toi,
Georges Brassens. Mercy Universal.
Hommage au grand Georges par la nouvelle génération de la chanson. Rassemblées sous l’intitulé Nouvelle scène française, voici 20 reprises interprétées par Olivia Ruiz, Juliette, Noir Désir, Dionysos, Arthur H. Brassens n’a jamais été aussi proche de nous…
Henri Do Brasil,
Henri Salvador. V2-Warner.
Galvanisé par le succès de Chambre avec vue et ses influences bossa, Henri Salvador revient avec un opus qui regorge de sonorités brésiliennes. Où l’on vérifie, une fois encore que le chanteur est bien plus qu’un amuseur : un amoureux du jazz et des chaudes mélodies latines.
Jambalaya,
Eddy Mitchell. Polydor-Universal.
Monsieur Eddy fasciné par les légendes du rock américain. Un duo avec Little Richard, un morceau avec Dr John au piano… C’est parti pour le grand Ouest en compagnie du chanteur qui savoure son plaisir entre chanson, rock et ballades country.
Idéal Tour DVD,
Jean-Louis Aubert. Emi.
La tournée 2006 accompagnant l’album Idéal standards. Soit un double DVD comprenant plus de 4 heures de musique. Avec en prime : le concert des Francofolies de La Rochelle et celui de Paris au Point Éphémère.
Entre ciment et belle étoile,
Keny Arkana. Because-Wagram.
La relève du rap au féminin passe par Keny Arkana. La Marseillaise pleine de rage se révolte contre le système et appelle une prise de conscience à travers un flow radical inspiré par les idéaux altermondialistes.
Rudebox,
Robbie Williams. Capitol-Emi.
Robbie se lâche avec un album très personnel. Funk, hip hop, techno, house, rock… Tous les styles y passent dans un mélange osé mais réussi. Un feu d’artifice de 17 titres auquel participent William Orbit, Pet Shop Boys, Joey Negro et Mark Ronson.
Love,
The Beatles. Capitol-Emi.
Ce disque est une expérience inédite. Love a été produit par sir George Martin et son fils Gilles à partir des masters des morceaux enregistrés par les Fab Four à Abbey Road. Résultat : un son surprenant avec des ambiances nouvelles qu’on n’entendait pas dans l’œuvre originale des Beatles. Pas facile de toucher au mythe. Certains adorent, d’autres détestent. À vous de juger.
Dans ma bulle,
Diam’s. Capitol-Emi.
La boulette a roulé sa bosse et est devenue une star du rap. Tous ceux qui l’ont vue à la Fête de l’Humanité en septembre, seront heureux de retrouver la petite sœur du hip-hop, symbole de toute une génération, et ses hits en pagaille. Diam’s n’a jamais été aussi bien dans sa bulle.
1966-2006,
Michel Delpech. AZ Universal.
Quarante ans de carrière, ça se fête. Tous les tubes du chanteur qui fut une star de la variété dans les années 1970 (Chez Laurette, le Loir-et-Cher…) réenregistrés en duo avec Francis Cabrel, Julien Clerc, Bénabar, Cali, Clarika, Barabara Carlotti, entre autres.
L’Autre Bout du monde,
Emily Loizeau. Fargo-Naïve.
Plus discrète que Camille, Charlotte Gainsbourg, Émilie Simon ou Anaïs, Emily Loizeau est à la croisée d’un registre mariant influences anglo-saxonnes et chanson française. Écriture poétique, swing aérien, textes espiègles, voix délicate, elle renouvelle avec bonheur la pop made in France.
Friendly Fire,
Sean Lennon. Capitol-Emi.
Le fils de Yoko Ono revendique une démarche artistique personnelle. Après Into the Sun, son premier album, Sean Lennon revient avec Friendly Fire. Un opus fait d’une suite climatique de chansons pop qui ne sont pas sans rappeler les Beatles. Un hasard, n’est-t-il pas ?
Le Nozze Di Figaro,
Mozart. Solistes, Concerto Köln et Chœurs du Théâtre des Champs-Élysées, sous la direction de René Jacobs. 2 DVD BelAir Classiques
C’est bien connu, les Noces de Figaro, opéra de Mozart et Da Ponte, fit quelque bruit dans le monde aristocratique viennois dont il critiquait, avec une verve qu’apprécia l’empereur Joseph II, les pratiques machistes des nobliaux de tout poil. C’était en outre une sorte de révolution esthétique puisque l’œuvre traitait un sujet contemporain, délaissant les sujets mythologiques ou historiques qu’affectionnaient les mélomanes, mêlant ici seria et buffa (c’est un « dramma giocoso ») comme ce sera le cas bientôt dans Don Giovanni. C’est ce que René Jacobs et son Concerto Köln entourant une pléiade de chanteurs-comédiens rompus à ce répertoire ont parfaitement rendu sous la houlette experte de Jean-Louis Martinoty. Spectacle plein de vie et de saveur enregistré au Théâtre des Champs-Élysées.
Sacred Songs,
avec Renée Fleming, soprano, le chœur de la cathédrale de Mayence et la Philharmonie de chambre de Brême, sous la direction de Trevor Pinnock. 1 DVD chez Decca.
La fameuse diva américaine Renée Fleming se produira en concert aux Chorégies d’Orange en 2007. En attendant, et à l’occasion des fêtes de fin d’année, on pourra l’écouter et la voir à travers ce beau DVD enregistré dans l’austère et imposante cathédrale de Mayence. Un retour aux sources pour cette cantatrice, qui débuta toute jeune sa carrière dans des temples protestants américains. Entourée du chœur de la cathédrale et de la Philharmonie de chambre de Brême, elle distille de sa superbe voix de cristal quelques-uns des tubes de la « musique sacrée » que les amateurs sont toujours heureux de réentendre en attendant minuit. Quelques bonus complètent cet élégant concert.
Vingt Regards sur l’Enfant Jésus,
d’Olivier Messiaen, avec Roger Muraro, piano. 2 DVD chez Accord.
L’Avignonnais Olivier Messiaen se proclamait « musicien catholique » et une bonne partie de son œuvre ressortit en effet de sa foi profonde, l’autre étant consacrée… aux oiseaux ! Outre l’orgue, on sait la place que le piano occupa chez ce compositeur. Son écriture est redoutable et exige de ses interprètes une technique sans failles. Roger Muraro, disciple de Messiaen, est sans doute celui qui maîtrise le mieux ce répertoire, dont il est profondément pénétré. C’est à La Meije, au cœur des Alpes, là où l’essentiel de la musique de Messiaen vit le jour, qu’il a enregistré ces Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus que d’aucuns pourront écouter le soir de Noël : c’est admirable de spiritualité et d’expressivité. Un DVD documentaire complète heureusement ce beau récital. Rare.
Philémon et Baucis,
de C.-W. Gluck. Par les Talens lyriques, sous la direction de Christophe Rousset. 2 CD chez Ambroisie.
Gluck, l’un des plus fameux musiciens d’opéra du XVIIIe siècle, genre qu’il reforma et revivifia, composa pour le mariage du duc de Parme (1769) des Fêtes d’Apollon s’articulant en deux œuvres dont les sujets étaient, comme à l’accoutumée, empruntées à l’Antiquité : Aristeo, amoureux malheureux d’Eurydice, et Philémon et Baucis, vieillards qui accueillirent Jupiter en leur humble demeure. Cet opéra oublié est somptueusement mis en musique et splendidement interprété par les Talens lyriques et les solistes que dirige avec la maîtrise et la sensibilité qu’on lui connaît Christophe Rousset, grand redécouvreur des musiques des XVIIe et XVIIIe siècles. Les bénéfices de cet album vont à des services de génétique travaillant sur les maladies rares.
Sacred Songs & Spirituals,
avec Jessy Norman, soprano, et les Ambrosian Singers, Royal Philharmonic Orchestra. 2 CD chez Philips.
Extrait de la « Jessy Norman Collection », voici un album double CD bien fait pour ces temps de Noël et propre à séduire croyants ou non-croyants. Par-delà le caractère religieux des pièces chantées, c’est toute une spiritualité qu’exhale ici la grande soprano américaine, très au fait de ce répertoire – outre ses grandes incarnations à la scène. Chants sacrés de la vieille Europe, bien connus (Gounod, Schubert, Franck) ou du Nouveau Monde (Adams, MacGimsey), dans de nouveaux arrangements ou spirituals revisités en compagnie des Ambrosian Singers et du pianiste Dalton Baldwin, montrent ainsi somptueusement exprimés que ces musiques sont universelles. Qui en aurait douté ?
Chopin, Danses, Nocturnes et Variations brillantes,
avec Jean-Frédéric Neuburger, piano. 2 CD chez DiscAuvers.
On l’a applaudi au festival de La Roque-d’Anthéron : Jean-Frédéric Neuburger, musicien discret et presque timide (c’est aussi un des grands espoirs de la jeune génération pianistique) est ici enregistré en public dans le cadre du 25e Festival d’Auvers-sur-Oise (mai 2005) et c’est magnifique d’intelligence et de sensibilité. Le premier CD est consacré entièrement à Chopin, visité sous différents aspects, très contrastés, qui brosse un portrait du musicien romantique saisissant de vérité. Neuburger maîtrise bien d’autres champs musicaux : à preuve (second CD) sa lecture classique de la Fantaisie chromatique et fugue, de Bach, celle, enlevée avec panache, de la 30e Sonate de Beethoven ou celle, chaleureuse, des Klavierstücke (opus 119) de Brahms. Du grand art décidément.
Orient-Occident (1200-1700), Hesperion XXI,
direction Jordi Savall. 1 CD chez AliaVox.
Cet album, conçu par ce merveilleux découvreur de musiques anciennes qu’est Jordi Savall, est né du désir d’établir un dialogue entre musiciens orientaux et occidentaux jouant des instruments de l’ancienne Hespéria chrétienne, juive et musulmane, tout en élargissant leurs investigations à des musiques issues d’autres pays du monde méditerranéen, de l’Italie médiévale au Moyen-Orient ancien et moderne. Cinq siècles de musiques diverses ainsi revisités qui nous font entendre des instruments insolites mais captivants : rabab, tulak, oud, santur, darbouka…, aux sonorités chaudes et prenantes.
Dylan, portraits et témoignages,
Collectif. Préface de Bono. 35 euros. Éditions Tournon Musique.
Incarnation de la contre-culture dans les années soixante, Bob Dylan est un artiste légendaire. Poète, musicien, homme de spectacle, l’artiste suscite depuis toujours admiration et controverse. Dans cet ouvrage, les meilleurs journalistes de Mojo – magazine reconnu par de nombreux passionnés de musique – ont rassemblé les éléments de la saga Bob Dylan. La genèse des histoires des chansons et des albums y est également explorée. Le tout accompagné de photos inédites. Un must !
Les 100 albums essentiels du rap,
Olivier Cachi, Préface de Joey Starr. 224 pages, 29,95 euros. Éditions Scali.
Spécialiste du rap, Olivier Cachin décrypte ce riche mouvement musical à travers 100 albums essentiels de rap américain et français. Cette véritable Bible donne des points de repères indispensables pour s’orienter dans la jungle rapologique qui a produit des dizaines de milliers de disques de par le monde.
Putain d’Bouquin,
Renaud Séchan et David Kuhn. 102 pages, 39,90 euros étui cartonné. Éditions Marque-page.
«Le livre sur moi, avec mes objets à moi », dit Renaud en couverture. Ce livre objet explore trente ans de chansons, de coups de gueule et de virées. Un ouvrage hors-norme pour en savoir plus sur « le Renard » au travers de 100 pages associant objets de sa collection privée – telle cette « carte de con » crée par le chanteur pour remplacer sa carte d’identité – et photos rares légendées par l’artiste lui-même. Un bijou qui séduira autant les fans de l’anti-bobos que les non-initiés qui découvriront un artiste sensible ultra-attachant.
Source : L’Humanité