En distinguant Renaud à trois reprises, notamment pour sa composition « Manhattan Kaboul », les jurés des Victoires de la musique ont simultanément fait écho à l’actualité et récompensé la persévérance.
Renaud a fait carton plein, en remportant les trophées dans les trois catégories pour lesquelles il était nommé.
La 18ème édition des Victoires de la musique a consacré samedi soir les retours au premier plan de Christophe et d’Indochine, mais surtout de Renaud. Ce dernier a fait carton plein, en remportant les trophées dans les trois catégories pour lesquelles il était nommé (meilleur artiste masculin, meilleur album de chansons-variétés et meilleure chanson originale).
Clins d’œil à l’actualité
En recevant ses récompenses, le chanteur a déclaré que s’il n’avait pas été retenu par ses obligations professionnelles, il aurait été dans la rue aux côtés des manifestants pour clamer son opposition à la guerre en Irak. « C’est le rôle des intellectuels et des artistes d’être présents dans la lutte contre la barbarie », a notamment affirmé cet homme qui n’a jamais fait mystère d’un engagement à gauche de l’échiquier politique. L’actualité était encore au cœur de la soirée à travers la Victoire de l’album reggae/ragga/world, remise (ex aequo avec le groupe corse I Muvrini) à l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly, idole de la jeunesse d’Abidjan. Ce partisan du dialogue entre le gouvernement et les rebelles en Côte-d’Ivoire, qui a dû quitter son pays car il craint pour sa vie, a déclaré : « Quand on se réveille en Afrique, quand on voit des bases de l’armée française après 40 ans d’indépendance, j’avoue qu’on a mal ».
Bruel et Bashung oubliés
Le public, appelé à voter pour le groupe ou l’artiste révélation de l’année et pour la chanson originale, a élu respectivement Natasha St-Pier et « Manhattan Kaboul ». Pour sa part, Vincent Delerm a été récompensé pour « l’album révélation de l’année ». Patrick Bruel, Alain Bashung, Johnny Hallyday et Carla Bruni sont les principaux absents du palmarès.
Source : Le HLM des fans de Renaud