2006 © 20 minutes
Publié le 25/09/2006 à 00h00 • Mis à jour le 25/09/2006 à 08h03
Interview de Vincent Delerm, chanteur.
Avec cet album vous semblez prendre un virage pop…
Mon premier album dégageait une tonalité cinéma avec Fanny Ardant, le deuxième une atmosphère pluvieuse, très anglaise… Là, c’est l’été qui s’est imposé et l’énergie pop favorisait le côté solaire et aérien du disque.
Cet album baigne dans une atmosphère très années 1970. Auriez-vous aimé vivre à cette époque ?
Non, je suis bien dans l’époque qui a aboli le service militaire obligatoire. Mais il paraît que Ségolène veut le rétablir…
Une de vos chansons, Sépia dans les doigts, vise ceux qui ont la nostalgie de la France d’avant …
Oui, ça correspond à des trucs dans l’air, comme le fait de dire que les instituteurs, avant, savaient faire leur métier. Contrairement à ces crétins de profs d’aujourd’hui qui n’ont aucune autorité. C’est un peu énervant. Il suffit de relire une carte postale du début du siècle il n’y a pas trois mots écrits sans faute d’orthographe.
Vous chantez « T’as pas la dégaine de Miss Aquitaine, T’as pas le cerveau de la dame avec un chapeau. » Pourquoi cette « pique » contre Madame de Fontenay et ses Miss ?
Cette fois, je ne cite aucun nom ! D’une façon générale, je trouve obsolètes les concours où on élit, comme au Salon de l’agriculture, la plus belle vache. La perfection du physique c’est quelque chose qui vous est donné. Donc il faut faire profil bas.
Dans sa chanson Les Bobos, Renaud vous cite en référence. Votre réaction?
En plus, je suis le premier cité. Ça, c’est la gloire ! Il m’avait montré sa chanson avant, c’était très classe de sa part. Et comme on s’entend bien, on a eu l’idée d’une pub croisée pour la sortie de nos deux albums, de dire un peu du mal l’un de l’autre. En gros je lui demande : « A quand ta tournée d’adieu ? » et lui me répond : « Alors c’est ça la nouvelle scène française ! »
Finalement, êtes-vous un bobo ?
Si les bobos ce sont des gens qui font du vélo, choisissent le tri sélectif, mangent des légumes…Alors oui, je le confesse, je suis bobo à fond.
Recueilli par Ingrid Pohu
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