Publié le 10-06-2014 à 08h36
Vinyles, K7, CD, affiches, la collection d’Olivier Bovenisty regorge de milliers d’objets racontant l’histoire de Renaud. EdA
Olivier Bovenisty et le chanteur Renaud, c’est une histoire de 30 ans. Le Wanzois collectionne et connaît tout de l’artiste français.
Renaud Séchan, dit Renaud, c’est 23 albums et plus de 20 millions de disques vendus. Quatre décennies de carrière et autant de coups de gueule au travers de textes de chansons engagées. Le virus «Renaud», Olivier Bovenisty le contracte en 1984. Andennais d’origine, il monte un jour dans le Discobus de la place des Tilleuls et du haut de ses 14 ans, il découvre l’album Morgane de toi. Trente ans plus tard, il est le spécialiste incontesté de Renaud. À tel point qu’il collabore régulièrement avec la maison de disques du chanteur et qu’il vient de participer à un reportage pour une chaîne de télé française (lire ci-dessous). «Je suis avant tout un collectionneur dans l’âme, explique Olivier. Il y a eu les cartes de téléphone et Goldorak.»
Quand le Wanzois décide de se lancer dans une collection, il le fait à fond. Derrière la porte blindée de ce que l’on pourrait qualifier de musée vivant de Renaud, ce sont des milliers d’objets, de disques, d’affiches et de revues qui sont soigneusement disposés dans des vitrines et étagères. «En 2007, j’ai sorti “L’Argus énervant” de Renaud. À cette époque, il y avait déjà 2000 pièces référencées.» Une anthologie exceptionnelle qui débute par trois pages de préface écrites par Renaud lui-même. C’est qu’au fil des années et des tournées, Olivier est entré dans le cercle des intimes de Renaud.
D’une dispute naît une rencontre
En collectionneur passionné qu’il est, quand la tournée Une guitare, un piano et Renaud sillonne la France, Olivier assiste aux différents concerts. En attendant l’arrivée de l’interprète de Boucan d’enfer durant de longues heures. «Je ne fais pas partie de ces fans hystériques qui harcèlent leur idole. On était quelques-uns à le suivre partout, sans être envahissants. Mais plusieurs fois, j’ai été dégoûté parce qu’il n’en avait rien à foutre. Je l’ai engueulé sur un forum où il disait qu’il respectait ses fans et tout est parti de là.»
Renaud est interpellé et invite Olivier à un concert de son ex-femme Romane Serda pour en discuter de vive voix. Le courant passe et depuis, les deux hommes se sont revus à de nombreuses reprises. «On se voit à Paris et il est déjà venu ici à Wanze. On se téléphone. L’autre fois, il voulait s’acheter un tracteur sur un site de ventes en ligne mais il ne savait pas comment faire. Je l’ai guidé étape par étape.»
Ce lien particulier, on en retrouve les souvenirs indélébiles dans le musée d’Olivier. Faire-part de naissance et de mariage, une paire de Santiags, un dictionnaire de rimes. Des morceaux de vie que l’on partage entre amis. Les rencontres se sont estompées depuis que Renaud a renoué avec ses vieux démons. «Depuis deux à trois ans, je ne l’ai plus vu. La dernière fois, c’était à Paris. Je lui ai dit que je ne comprenais pas. Qu’il avait tout pour être bien. Il m’a répondu, “je voudrais seulement que ma femme m’aime”.»
Un amour que même celui d’un public ou d’un collectionneur ne pourra jamais remplacer.
Le site internet d’Olivier Bovenisty: www.renaudsechan.be
Il va raconter Renaud sur M6
Depuis qu’il a replongé dans les abîmes du Ricard, Renaud n’a plus fait d’apparition publique. Vivant en reclus dans sa maison de l’Isle-sur-la-Sorgue dans le Vaucluse, le chanteur n’accorde plus d’interview. Un problème pour les médias, alors que sort cette semaine un album hommage intitulé la « Bande à Renaud », interprété par quinze artistes dont Jean-Louis Aubert, Cœur de Pirate, Bénabar, Nicola Sirkis d’Indochine et Nolwenn Leroy.
L’émission 100 % mag de M6 a d’ailleurs décidé d’y consacrer un reportage. Mais en l’absence de Renaud, les caméras de la chaîne de télé française sont venues jusqu’à Wanze pour rencontrer Olivier Bovenisty afin qu’il puisse retracer la carrière du chanteur. Diffusion de la séquence prévue cette semaine.
Source : L’Avenir