Marche à l’ombre est le 4e album studio de Renaud sorti en février 1980 sous le label Polydor.
Pour vous le procurer, c’est par ici !
C’est dans cet album qu’apparaît un des plus célèbres personnages de l’univers de Renaud : Gérard Lambert, une petite frappe en mobylette. La chanson titre du disque, elle, est au générique du film du même nom de Michel Blanc en 1984.
Premier grand tournant dans la carrière de Renaud, l’album est un succès (800 000 exemplaires vendus) et la plupart des chansons qu’il contient ont pris place dans ses classiques. Le disque contient quatre énormes tubes : Marche à l’ombre, Dans mon HLM, Les Aventures de Gérard Lambert et It is not because you are. L’artiste prend une nouvelle dimension, bien plus grande que l’ancienne. Grâce à une grande présence dans les médias, il devient très populaire et également très controversé par les puristes et fans de la première heure.
C’est aussi à cette époque qu’apparaît son fameux bandana rouge. C’est l’album le plus rock de la discographie de Renaud.
L’album est dédié à Jacques Mesrine (décédé en 1979). Toute la semaine de 10 février au 14 février 2020, Marc Toesca (dans l’émission « Pop Story » sur France Bleu) a célébré le 40e anniversaire de Marche à l’ombre. Vous pouvez écouter les cinq podcasts en cliquant ici ! De plus, le 8 juin 2021, Le Théâtre des Deux Ânes, en collaboration avec la journaliste Caroline Pastorelli, proposa un retour sur la chanson Marche à l’ombre dans l’émission « Les plus grandes chansons comiques ». Vous pouvez écouter l’audio en cliquant ici !
1. Marche à l’ombre
(Renaud Séchan)
Quand l’baba-cool cradoque
est sorti d’son bus Volkswagen
qu’il avait garé comme une loque
devant mon rade,
j’ai dit à Bob qu’était au flipp :
Viens voir le mariole qui s’ramène,
vise la dégaine,
quelle rigolade !
Patchouli-Pataugas,
le Guide du Routard dans la poche,
Aré-Krishna à mort,
ch’veux au henné, oreilles percées,
tu vas voir qu’à tous les coups
y va nous taper cent balles
pour s’barrer à Katmandou,
ou au Népal.
Avant qu’il ait pu dire un mot,
j’ai chopé l’mec par l’paletot
et j’ui ai dit :
Toi tu m’fous les glandes,
pi t’as rien à foutre dans mon monde,
arrache-toi d’là, t’es pas d’ma bande
casse-toi, tu pues,
et marche à l’ombre !
Une p’tite bourgeoise bêcheuse,
maquillée comme un carré d’as,
a débarqué dans mon gastos,
un peu plus tard.
J’ai dit à Bob qu’était au flipp :
Reluques la tronche à la poufiasse,
vise la culasse
et les nibards !
Collants léopard, homologués chez SPA,
Monoï et Shalimar, futal en skaï comme Travolta
qu’est-ce qu’elle vient nous frimer la tête ?
Non, mais elle s’croit au Palace !
J’peux pas saquer les starlettes
ni les blondasses.
Avant qu’elle ait bu son cognac
je l’ai chopée par le colback,
et j’ui ai dit :
Toi, tu m’fous les glandes,
pi t’as rien à foutre dans mon monde,
arrache-toi d’là, t’es pas d’ma bande
casse-toi, tu pues,
et marche à l’ombre !
casse-toi, tu pues,
et marche à l’ombre !
Un p’tit rocky barjo,
le genre qui s’est gouré d’trottoir,
est v’nu jouer les Marlon Brando
dans mon saloon.
J’ai dit à Bob qu’avait fait tilt :
Arrête, j’ai peur, c’t’un blouson noir !
J’veux pas d’histoires
avec ce clown.
Derrière ses pauvres Raybanes, j’vois pas ses yeux,
et ça m’énerve,
si ça s’trouve y m’regarde,
faut qu’il arrête sinon j’le crève !
Non mais, qu’est-ce que c’est qu’ce mec
qui vient user mon comptoir ?
L’a qu’a r’tourner chez les Grecs,
se faire voir !
Avant qu’il ait bu son Viandox
je l’ai chopé contre l’juke-box
et j’ui ai dit :
Toi, tu m’fous les glandes,
pi t’as rien à foutre dans mon monde,
arrache-toi d’là, t’es pas d’ma bande,
casse-toi, tu pues,
et marche à l’ombre !
Pi j’me suis fait un punk qu’avait pas oublié d’être moche,
pi un intellectuel en loden genre Nouvel Obs’.
Quand Bob a massacré l’flipper
on avait plus une tune en poche,
j’ai réfléchi et je m’suis dit :
c’est vrai que j’suis épais comme un sandwich-SNCF
Et que d’main j’peux tomber sur un balèze
Qui m’casse la tête.
Si ce mec-là me fait la peau
et que j’crève la gueule sur l’comptoir
si la Mort me paye l’apéro
d’un air vicelard,
avant qu’elle m’emmène voir là-haut
si y’a du monde dans les bistrots,
j’lui dirai :
Toi, tu m’fous les glandes
pi t’as rien à foutre dans mon monde.
Arrache-toi d’là, t’es pas d’ma bande,
casse-toi, tu pues, et marche à l’ombre !
2. Les Aventures de Gérard Lambert
(Paroles de Renaud Séchan, musique d’Alain Ranval)
Quatorze avril 77,
dans la banlieue où qu’y fait nuit,
la petite route est déserte,
Gérard Lambert rentre chez lui.
Dans le lointain les mobylettes
poussent des cris…
Ça y est, j’ai planté le décor,
créé l’climat de ma chanson,
ça sent la peur, ça pue la mort,j’aime bien c’t’ambiance pas vous ? Ah bon !
Voici l’histoire proprement dite,
voici l’intrigue de ma chanson
Gérard Lambert roule très vite,
le vent s’engouffre dans son blouson.
Dans le lointain les bourgeois dorment
comme des cons…
Lorsque soudain survient le drame,
juste à la sortie d’un virage,
y’a plus d’essence dans la bécane,
Gérard Lambert est fou de rage !
T’aurais pas dû, Gérard Lambert,
aller ce soir là à Rungis,
t’aurais dû rester chez ta mère,
Comme un bon fils.
Il met sa mob sur la béquille,
s’assied par terre et réfléchit :
dans cette banlieue de bidonvilles
y’a pas une pompe ouverte la nuit !
Dans le lointain y’a une sirène
qui s’évanouit…
Qu’est-c’que j’vais faire, bordel de Dieu ?
J’vais quand même pas rentrer à pied ?
Plus il s’angoisse moins ça va mieux,
quand soudain lui vient une idée :
j’vais siphonner un litre ou deux
dans l’réservoir de cette bagnole,
et pis après j’lui crève les pneus,
comme ça, gratuit’ment par plaisir,
‘faut bien qu’j’me défoule un p’tit peu,
j’suis énervé…
Une fois son forfait accompli,
Gérard Lambert va repartir,
la mobylette veut rien savoir,
c’est l’Bon Dieu qui l’a puni !
T’aurais pas dû, Gérard Lambert,
Aller ce soir là à Rungis,
T’aurais dû rester chez ta mère
Comme un bon fils.
Alors, pendant une demi-heure,
Dans son moteur il tripatouille
Il est crevé, il est en sueur
Il a du cambouis jusqu’aux coudes
Dans le lointain le jour de lève comme d’habitude
A c’moment là un mec arrive
Un p’tit loubard aux cheveux blonds
Et qui lui dit comme dans les livres :
S’te plaît dessine moi un mouton
Une femme à poil ou calibre,
Un cran d’arrêt, une mobylette,
Tout c’que tu veux mon pote, t’es libre
Mais dessine-moi quelque chose de chouette !
Dans le lointain il s’passe plus rien du moins il m’semble
Alors, d’un coup d’clé à molette,
Bien placé entre les deux yeux,
Gérard Lambert éclate la tête
du Petit Prince de mes deux
Faut pas gonfler Gérard Lambert
quand il répare sa mobylette,
C’est la morale de ma chanson,
Moi j’la trouve chouette,
Pas vous ? Ah bon…
- Dans mon HLM
(Renaud Séchan)
Au rez d’chaussée, dans mon HLM,
y’a une espèce de barbouze
qui surveille les entrées,
qui tire sur tout c’qui bouge,
surtout si c’est bronzé,
passe ses nuits dans les caves
avec son Beretta,
traque les mômes qui chouravent
le pinard aux bourgeois.
Y s’recrée l’Indochine
dans sa p’tite vie d’peigne cul.
Sa femme sort pas d’la cuisine,
sinon y cogne dessus.
Il est tell’ment givré
que même dans la Légion
z’ont fini par le j’ter,
c’est vous dire s’il est con !
Putain, c’qu’il est blême, mon HLM !
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime !
Au premier, dans mon HLM,
y’a l’jeune cadre dynamique,
costard en alpaga,
c’lui qu’a payé vingt briques
son deux-pièces-plus-loggia.
Il en a chié vingt ans
pour en arriver là,
maint’nant il est content
Mais y parle de s’casser.
Toute façon, y peut pas,
y lui reste à payer
le lave-vaisselle, la télé,
et la sciure pour ses chats,
parc’que naturellement
c’bon contribuable centriste,
il aime pas les enfants,
c’est vous dire s’il est triste !
Putain, c’qu’il est blême, mon HLM !
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime !
Au deuxième, dans mon HLM !
y’a une bande d’allumés
qui vivent à six ou huit
dans soixante mètres carrés
y’a tout l’temps d’la musique.
Des anciens d’Soixante-huit
y’en a un qu’est chômeur,
y’en a un qu’est instit’,
y’en a une, c’est ma soeur.
Y vivent comme ça, relax,
y’a des mat’las par terre,
les voisins sont furax,
ils font un boucan d’enfer.
Ils payent jamais leur loyer,
quand les huissiers déboulent,
ils écrivent à Libé,
c’est vous dire s’ils sont cools !
Putain, c’qu’il est blême, mon HLM !
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime !
Au troisième, dans mon HLM,
y’a l’espèce de connasse,
celle qui bosse dans la pub’,
l’hiver à Avoriaz,
le mois d’juillet au club.
Comme toutes les décolorées,
elle a sa Mini Cooper,
elle allume tout l’quartier
quand elle sort son cocker.
Aux manifs de gonzesses,
elle est au premier rang,
mais elle ne veut pas d’enfants
parc’que ça fait vieillir,
ça ramollit les fesses
et pi ça fout des rides,
elle l’a lu dans l’Express,
c’est vous dire si elle lit !
Putain, c’qu’il est blême, mon HLM !
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime !
Au quatrième, dans mon HLM,
y’a celui qu’les voisins
appellent « le communiste ».
Même qu’ça lui plaît pas bien,
y dit qu’il est trotskyste !
J’ai jamais bien pigé
la différence profonde,
y pourrait m’expliquer
mais ça prendrait des plombes.
Depuis sa pétition,
y’a trois ans, pour l’Chili,
tout l’immeuble le soupçonne
à chaque nouveau graffiti,
n’empêche que « Mort aux cons »
dans la cage d’escalier,
c’est moi qui l’ai marqué,
c’est vous dire si j’ai raison !
Putain, c’qu’il est blême, mon HLM !
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime !
Pi y’a aussi, dans mon HLM,
un nouveau romantique,
un ancien combattant,
un loubard, et un flic
qui s’balade en survêtement,
y fait chaque jour son jogging
avec son berger all’mand,
de la cave au parking,
c’est vach’ment enrichissant.
Quand j’en ai marre d’ces braves gens
j’fais un saut au huitième
pour construire un moment
avec ma copine Germaine,
un monde rempli d’enfants.
Et quand le jour se lève
on s’quitte en y croyant,
c’est vous dire si on rêve !
Putain, c’qu’il est blême, mon HLM !
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime !
- La teigne
(Renaud Séchan)
T’étais bâti comme un moineau
qu’aurait été malade.
A la bouche derrière son mégot,
Y’avait des gros mots en cascade.
L’était pas bien gros, c’t’asticot,
Mais c’était une vraie boule de laine,
on y filait plein d’noms d’oiseaux.
Même ceux qui l’connaissaient qu’à peine
l’app’laient la teigne.
Il avait pas connu ses vieux,
il était d’l’Assistance,
ce genre d’école, pour rendre joyeux
c’est pas exactement Byzance.
D’ailleurs, on lisait dans ses yeux
qu’pour qu’y soit bien fallait qu’on l’craigne,
si tu rentrais pas dans son jeu,
putain ! c’que tu r’cevais comme beignes,
c’était une teigne.
Avec les gonzesses, les mich’tons,
l’était encore plus vache :
j’te pique tes sous, j’te fous des gnons,
tu tombes amoureuse et j’m’arrache.
Pour sa p’tite gueule, ses poings d’béton,
plus d’une se s’rait j’tée à la Seine,
elles lui parlaient d’amour, d’passion,
y répondait par des châtaignes,
c’était une teigne.
L’avait pas fêté ses vingt berges
quand, une nuit de novembre,
on l’a r’trouvé raide comme un cierge,
pendu au beau milieu d’sa chambre.
Si y’a un bon Dieu, une Sainte Vierge,
faut qu’ils l’accueillent à leur enseigne,
parc’qu’avant d’passer sur l’autr’berge
y m’avait dit : personne ne m’aime,
j’suis qu’une pauv’teigne.
Mais moi, qui l’ai connu un peu
Quand parfois j’y repense
Putain ! C’qu’il était malheureux !
Putain ! C’qu’y cachait comme souffrance
Sous la pâle blondeur de sa frange
Dans ses yeux tristes, dans sa dégaine.
Mais j’suis sûr qu’au ciel c’est un ange
Et quand j’pense à lui mon cœur saigne.
Adieu la teigne…
- Où c’est qu’j’ai mis mon flingue ?
(Renaud Séchan)
(Quand Ma Gonzesse sort en janvier 1979, les critiques sont mitigées. Rock & Folk, par exemple, raconte déjà que « Renaud est mort, qu’il s’est fait récupérer, que ce ramassis de chanson sentimentalistes est vraiment décevant après un Laisse Béton si juste et engagé ». Ce jour là, Rock & Folk a perdu un lecteur et a gagné un ennemi. Fin 1979, Renaud revient en studio, plus énervé que jamais. Son nouvel album sort en février 1980. Si Ma Gonzesse était un album gentil, Marche à l’ombre est écrit au vitriol. La chanson la plus violente, est Où c’est qu’j’ai mis mon flingue. Énervé par la colère, Renaud fait ses quatre vérités à qui ose s’en prendre à lui. La chanson est une sorte de droit de réponse aux critiques peu aimables qu’il a pu recevoir. Renaud et les journaleux… une grande histoire d’amour ! Source : Renaud : Chanteur énervé et énervant)
J’veux qu’mes chansons soient des caresses
Ou bien des poings dans la gueule,
A qui qu’ce soit que je m’agresse
J’veux vous remuer dans vos fauteuils.
Alors, écoutez-moi un peu,
Les pousse-mégots, et les nez d’boeufs,
Les ringards, les folkeux, les journaleux.
D’puis qu’y’a mon nom dans vos journaux,
Qu’on voit ma tronche à la télé,
Où j’vends ma soupe empoisonnée
Vous m’avez un peu trop gonflé.
J’suis pas chanteur pour mes copains,
Et j’peux être teigneux comme un chien.
J’déclare pas avec Aragon,
que l’poète a toujours raison.
La femme est l’avenir des cons
Et l’homme est l’avenir de rien.
Moi, mon av’nir est sur le zinc
D’un bistrot des plus cradingues
Mais bordel !
Où c’est qu’j’ai mis mon flingue ?
J’vais pas m’laisser emboucaner
Par les fachos, par les gauchos,
Tous ces pauv’ mecs endoctrinés
Qui foutent ma révolte au tombeau.
Tous ceux qui m’traitent de démago
Dans leurs torchons qu’j’lirai jamais :
« Renaud c’est mort, il est récupéré ».
Tous ces p’tits bourgeois incurables
Qui parlent pas, qu’écrivent pas, qui bavent
Qui vivront vieux leur vie d’minables
Ont tous dans la bouche un cadavre.
T’t’façon, j’chante pas pour ces blaireaux
Et j’ai pas dit mon dernier mot.
C’est sûr’ment pas un disque d’or
Ou un Olympia pour moi tout seul
Qui me feront virer de bord
Qui me feront fermer ma gueule.
Tant qu’y’aura d’la haine dans mes s’ringues
Je ne chant’rai que pour les dingues
Mais bordel ! Où c’est qu’j’ai mis mon flingue ?
Y’a pas qu’les mômes, dans la rue,
Qui m’collent au cul pour une photo,
Y’a même des flics qui me saluent,
Qui veulent que j’signe dans leurs calots.
Moi, j’crache dedans, et j’crie bien haut
Qu’le bleu marine me fait gerber
Qu’j’aime pas l’travail, la justice et l’armée.
C’est pas d’main qu’on m’verra marcher
Avec les connards qui vont aux urnes
Choisir clui qui les f’ra crever.
Moi, ces jours-là, j’reste dans ma turne.
Rien à foutre de la lutte d’crasses
Tous les systèmes sont dégueulasses !
J’peux pas encaisser les drapeaux
Quoi qu’le noir soit le plus beau.
La Marseillaise, même en reggae,
Ça m’a toujours fait dégueuler.
Les marches militaires, ça m’déglingue
Et votr’ République, moi, j’la tringle
Mais bordel ! Où c’est qu’j’ai mis mon flingue ?
D’puis qu’on m’a tiré mon canif
Un soir au métro Saint-Michel
J’fous plus les pieds dans une manif
Sans un nunchaku, un cocktail
A Longwy comme à Saint-Lazare
Plus de slogans face aux flicards
Mais les fusils, des pavés, des grenades !
Gueuler contre la répression
En défilant « Bastille-Nation »
Quand mes frangins crèvent en prison
Ça donne une bonne conscience aux cons
ux nez-d’boeux et aux pousse mégots
Qui foutent ma révolte au tombeau.
Si un jour j’me r’trouve la gueule par terre
Sûr qu’ça s’ra d’la faute à Baader.
Si j’crève le nez dans le ruisseau
Sûr qu’ça s’ra d’la faute à Bonnot.
Pour l’instant, ma gueule est sur le zinc
D’un bistrot des plus cradingues,
Mais faites gaffe ! J’ai mis la main sur mon flingue !
- It Is Not Because You Are
(Renaud Séchan)
When I have rencontred you
You was a jeune fille au pair,
And I put a spell on you,
And you roule a pelle to me.
Together we go partout
On my mob it was super
It was friday on my mind
It was a story d’amour
It is not because you are
I love you because I do
C’est pas parce que you are me
qu’I am you.
You was really beautiful
in the middle of the foule,
Don’t let me misunderstood,
don’t let me sinon I boude.
My loving, my marshmallow,
you are belle and I are beau.
You give me all what you have,
I say thank you, you are bien brave.
It is not because you are
I love you because I do
C’est pas parce que you are me
qu’I am you.
I wanted marry with you,
and make love very beaucoup,
to have a max of children,
just like Stone and Charden.
But one day that must arrive,
together we disputed.
For a stupid story of fric,
we decide to divorced.
It is not because you are
I love you because I do
C’est pas parce que you are me
qu’I am you.
You chialed comme une madeleine,
not me, I have my dignité.
You tell me : you are a sale mec !
I tell you : poil to the bec !
That’s comme ça that you thank me
to have learning you english ?
Eh ! that’s not you qui m’a appris,
my grand-father was rosbeef !
- Baston !
(Paroles de Renaud Séchan, musique de Michel Roy)
Les poings serrés au fond des poches de son blouson
Angelo flippe à mort, il est encore plombé
Il accuse le bon Dieu et la fatalité
Mais, au fond d’sa caboche, y s’fait pas d’illusions
A force de cartonner, dans tous les azimuts
Des gonzesses qu’ont le cœur planté en haut des cuisses
La rouquine du pressing, des minettes ou des putes
Sûr qu’il a pas fini d’s’en choper des choses tristes
Y rêvait d’une gonzesse qu’aurait été qu’à lui
Belle comme un tatouage, mais quand même intelligente
Qu’il aurait pu aimer un peu comme un ami
T’a une envie d’crever qui lui r’monte du bas-ventre
Alors ce soir, à la foire
Avec deux trois lascars
Il ira au baston, au baston
Comme le prolo va au charbon.
Il ira au baston, au baston
Fil’ra des coups, prendra des gnons
C’est p’t’êtr’ con, mais tout est con !
Les poings serrés au fond des poches de son blouson
Angelo flippe à mort, il est encore viré
C’est l’quatrième boulot depuis l’début de l’année
T’t’façon y s’s’rait barré, mais, où il est marron
C’est qu’y s’était promis, avant d’décaniller
De s’faire le coffre-fort dans l’bureau du premier
Et la peau du p’tit chef, c’ui qu’a jamais pu l’saquer
Pass’qu’y rangeait sa mob’ devant l’box du patron.
Y rêvait d’un travail où faudrait pas pointer
Où tu pourrais aller que quand t’en as envie
Que tu f’rais par plaisir, pas pour gagner du blé
Y paraît qu’ça existe, dans la philosophie.
Alors ce soir, à Pantin
Avec tous ses copains
Il ira au baston, au baston
Comme le prolo va au charbon.
Il ira au baston, au baston
Fil’ra des coups, prendra des gnons
C’est p’t’êtr’con, mais tout est con !
Les poings serrés au fond des poches de son blouson
Angelo flippe à mort en découvrant l’chantier
Dans la turne glacée, en haut du pavillon
Où ses parents s’engueulent à longueur de journée.
Y trouve plus sous son pieu sa collec’ de Play-boy
Sa mère a bazardé sa rouleuse et son herbe
Son connard de p’tit frère est v’nu jouer au cow-boy
Dans sa piaule, c’est l’boxon et ça lui fout la gerbe !
Y rêvait d’une famille qu’y faudrait pas subir
Des parents qui s’raient pas des flics ou des curés
Pour pas dev’nir comme eux y voudrait pas vieillir
Et pour jamais vieillir y sait qu’y doit crever !
Alors ce soir, au baloche
Avec son manche de pioche
Il ira au baston, au baston
Comme le prolo va au charbon.
Il ira au baston, au baston
Fil’ra des coups, prendra des gnons
C’est p’t’êtr’ con, mais tout est con !
- Mimi l’ennui
(Renaud Séchan)
Y’a des jours, elle est belle.
Y’a des jours, elle est moche.
Ça dépend du rimmel
qu’elle se fout sur la tronche.
Mais y’a rien qui l’accroche.
faut la s’couer pour qu’elle bronche
Elle veut pas travailler
elle a un peu raison
D’façons elle sait rien faire
ni même si elle savait
L’aime pas les ouvriers
Elle aime pas les patrons
Elle s’intéresse à rien
Elle croit pas à la chance
Elle croit pas au destin
du reste elle s’en balance.
Elle aime rien, même pas les copains
Pis elle dit qu’elle est lasse
de traîner sa carcasse.
dans c’pauvr’ monde tout gris
dans cette pauvr’ vie sans vie
Elle s’ennuie
Mimi…
Quand elle était plus p’tite,
Elle voulait faire actrice,
Ramasser plein d’pognon,
Vivre jeune, mourir vite.
Mais les figurations
Dans le feuilletons télé,
Ça cach’tonne à dix sacs,
Et pi dans la coulisse
Y’a des jours où tu craques.
Tu tombes sur des givrés
Qui veulent te faire tourner
Du côté du hamac.
Alors, elle a aime plus ça,
L’a plus la vocation,
Elle a plus d’ambitions.
Meme sa peau elle l’aime pas.
Elle aime rien, même pas les copains,
Pi elle dit qu’elle est lasse
De traîner sa carcasse
Dans c’pauvr’ monde tout gris,
Dans cette pauvr’ vie sans vie.
Elle s’ennuie
Mimi…
Elle est maquée avec
Une espèce de p’tit mec
Qui bosse dans la musique,
Qui va p’t-être faire un disque,
Qu’a d’jà fait la maquette.
Même qu’elle lui dit qu’c’est beau,
Qu’on dirait du Lou Reed.
Qu’ça r’ssemble à du Rimbaud,
Qu’elle en croit pas un mot,
Mais faut bien dire quelque chose
Si elle veut pas prendre un bide
Quand parfois y z’en causent.
Mais en fait elle s’en fout,
De c’mec qu’est v’nu un jour
Lui proposer la botte,
Qu’a jamais mis les bouts.
Elle aime rien, pas même les copains,
Pi elle dit qu’elle est lasse
De traîner sa carcasse
Dans c’pauvr’ monde tout gris,
Dans cette pauvr’ vie sans vie.
Elle s’ennuie
Mimi…
Elle voulait une maison
Avec des baldaquins,
Pi une machine à coudre,
Des fleurs et des coussins,
Pi p’t-être même un lardon,
Maint’nant elle veut plus rien.
Parc’qu’y faut jouer des coudes,
Même pour trois fifrelins,
Elle dit que tout l’emmerde,
Que les gens sont méchants,
Qu’elle a plus rien à perdre,
Qu’elle est toute vide dedans,
Qu’elle voudrait bien, le soir ;
Sans déranger son monde,
Crever toute seule dans l’ombre,
Pour sortir du brouillard.
Elle aime rien, même pas les copains,
Pi elle dit qu’elle est lasse
De traîner sa carcasse
Dans c’pauvr’ monde tout gris,
Dans cette pauvr’ vie sans vie.
Elle s’ennuie
Mimi…
- L’auto-stoppeuse
(Renaud Séchan)
Elle s’emmerdait Place Saint-Michel,
avec des cons,
Elle descendait Place de l’Horloge,
en Avignon,
S’emmerder avec des vieux chnoques
de vingt-cinq berges
qui r’viennent des Indes ou du Maroc
et qui s’gobergent,
assis sur des sacs de couchage plutôt cradoques.
Sous leurs pavés c’est p’t’être la plage mais elle est moche !
Elle était un p’tit peu campeuse,
Un p’tit peu auto stoppeuse,
J’l’aurais préférée vicieuse,
Voire allumeuse !
Elle était un p’tit peu campeuse,
un p’tit peu auto-stoppeuse,
j’l’aurais préféfée vicieuse,
voire allumeuse !
Elle était un p’tit peu campeuse, u
n p’tit peu crâneuse,
Un p’tit peu visqueuse
Un p’tit peu pisseuse
Un p’tit peu scabreuse
Un p’tit peu moche
J’l’aurais préférée vicieuse,
Voire allumeuse.
Fais gaffe de pas déclencher l’autostoppeuse
J’l’ai prise en stop à la porte de Vanves
Un soir de juin,
l’est montée dans ma Ford Mustang,
avec son chien,
un dobermann complètement barge
Qu’avait très faim
Qu’a mis des poils et pis d’la bave
Plein mes coussins
Elle a r’tiré ses charentaises
Bonjour l’odeur
Pour roupiller super à l’aise
Pendant trois heures !
Elle était un p’tit peu campeuse,
un p’tit peu auto-stoppeuse,
j’l’aurais préféfée vicieuse,
voire allumeuse !
Elle était un p’tit peu campeuse,
un p’tit peu crâneuse,
Un p’tit peu visqueuse
Un p’tit peu pisseuse
Un p’tit peu scabreuse
Un p’tit peu moche
J’l’aurais préférée vicieuse,
Voire allumeuse.
Fais gaffe de pas déclencher l’autostoppeuse
En s’réveillant l’avait la frite
Elle m’a parlé
D’un pote à elle qu’est journaliste
à V.S.D.
qu’écrit parfois dans Rock and Folk
sous un faux nom
pi qui s’rait pédé comme un phoque
mais loin d’être con.
J’lui ai dit : boucle-la, tu m’emmerdes
avec tes salades
pi tu m’enfumes avec ton herbe
ça m’rend malade !
Elle était un p’tit peu campeuse,
un p’tit peu auto-stoppeuse,
j’l’aurais préféfée vicieuse,
voire allumeuse !
Elle était un p’tit peu campeuse,
un p’tit peu crâneuse,
Un p’tit peu visqueuse
Un p’tit peu pisseuse
Un p’tit peu scabreuse
Un p’tit peu moche
J’l’aurais préférée vicieuse,
Voire allumeuse.
Fais gaffe de pas déclencher l’autostoppeuse
On s’est arrêté pour bouffer
Après Moulins
Et Jacques Borel nous a chanté
Son p’tit refrain :
Le plat pourri qui est le sien
J’y ai pas touché
Tiens c’est pas dur, même le clébard
A tout gerbé !
Ma stoppeuse s’est rempli l’tiroir
Sans rien moufter
Elle était raide, comme par hasard
J’ai tout casqué !
Elle était un p’tit peu campeuse
Un p’tit peu autostoppeuse
J’l’aurais préféfée vicieuse,
Voire allumeuse !
Elle était un p’tit peu campeuse,
un p’tit peu crâneuse,
Un p’tit peu visqueuse
Un p’tit peu pisseuse
Un p’tit peu scabreuse
Un p’tit peu moche
J’l’aurais préférée vicieuse,
Voire allumeuse.
Fais gaffe de pas déclencher l’autostoppeuse
Quand j’lui ai proposé la botte
Sans trop y croire
Elle m’a dit : Cause toujours, mon pote
T’es qu’un ringard !
Alors, pour détendre l’atmosphère
Très glauque, très punk
J’mets une cassette de Starshooter
Dans mon Blaupunkt.
Ell’ m’dit : J’préfère le rock’n roll
C’est plus l’éclate.
Je l’ai gerbé de ma bagnole
A grand coups d’lattes !
Elle était un p’tit peu campeuse
Un p’tit peu autostoppeuse
J’l’aurais préféfée vicieuse,
Voire allumeuse !
Elle était un p’tit peu campeuse,
un p’tit peu crâneuse,
Un p’tit peu visqueuse
Un p’tit peu pisseuse
Un p’tit peu scabreuse
Un p’tit peu moche
J’l’aurais préférée vicieuse,
Voire allumeuse.
Fais gaffe de pas déclencher l’autostoppeuse
Elle s’est r’trouvée sur l’macadam
‘vec ses gamelles
Son sac-à-dos, son dobermann
Bien fait pour elle
Terminé pour moi les campeuses
J’ai eu ma dose
Me parlez plus d’auto-stoppeuses
Ça m’rend morose !
J’veux plus personne dans ma bagnole
J’suis mieux tout seul
J’conduis d’une main, d’l’autre je picole
J’me fends la gueule !
Elle était un p’tit peu campeuse
Un p’tit peu autostoppeuse
J’l’aurais préféfée vicieuse,
Voire allumeuse !
Elle était un p’tit peu campeuse,
un p’tit peu crâneuse,
Un p’tit peu visqueuse
Un p’tit peu pisseuse
Un p’tit peu scabreuse
Un p’tit peu moche
J’l’aurais préférée vicieuse,
Voire allumeuse.
Fais gaffe de pas déclencher l’autostoppeuse
- Pourquoi d’abord ?
(Renaud Séchan)
Dis-moi Renaud, d’abord, pourquoi
T’as un blouson noir ?
Dis-moi, d’abord, est-c’que c’est vrai
Que t’es un loubard ?
– Un blouson noir moi j’trouve ça beau
Et puis ça m’tient chaud,
Et puis j’vais t’dire un truc mon gars,
Ça fait peur aux bourgeois !
– Mais pourquoi d’abord, est-c’que les bourgeois
Il faut leur faire peur ?
Si y seraient vraiment dangereux
C’est nous qu’aurait peur d’eux.
– C’est leur connerie qu’est redoutable,
Et puis n’oublie jamais
Qu’ils sont les complices du pouvoir
Des flics et des curés !
C’est quand même un peu grâce à eux
Qu’on a un bon dieu.
– Eh ! ton bon dieu il est mort
Avec Jésus sur la croix,
Ils l’ont crucifié avec trois punaises,
Et pi y s’est barré !
– Vraiment tu respectes rien,
On s’demande c’que t’aimes,
A part ta gonzesse et tes copains,
Que j’sais même pas si t’en as !
– J’aime la vie et les coquillettes
Le musette et la bière,
Pi fumer une bonne vieille Goldo
En écoutant chanter Bruant !
– Oah ! L’autre eh ! D’abord tes Gauloises
Elles ont une drôle d’odeur,
Que ça s’rait d’l’eucalyptus
Que ça n’m’étonnerait pas !
– Eh ! maint’nant tu vas m’lâcher
Ou j’te renvoie à tes vieux
Sans même demander la rançon,
Tu commences à m’gonfler !
– D’abord ta chanson elle march’ra jamais
Pissque elle rime même pas
Et pi y’a même pas un refrain,
C’est pas populaire, eh ! banane !!!
– C’est vrai qu’elle est un peu bâclée,
C’est parc’que sur mon disque
Des chansons j’en avais qu’neuf,
Et y m’en fallait dix !
Sources : Wikipédia et paroles.net