1980 (hommages et duos – public)

Renaud dédia son 4e album studio, « Marche à l’ombre », à Jacques Mesrine, « l’ennemi public n°1 » des années soixante-dix, abattu par la police en 1979.

Jacques Mesrine est né le  à Clichy-la-Garenne et est mort à 42 ans le  à Paris. Il était un criminel français ayant opéré principalement en France mais aussi au Québec, en Espagne et une fois en Suisse, en Italie et en Belgique à Bruxelles. Il était surnommé « l’homme aux mille visages » ou, à tort, selon lui, « le Robin des Bois français ». Il se donnera lui-même le surnom de « Le Grand ».

Déclaré « ennemi public numéro un » au début des années 1970, il était notamment connu, en France, pour des braquages médiatisés et pour ses évasions. Après un an et demi de cavale, il est tué par les forces de l’ordre porte de Clignancourt.

Vous pourrez en apprendre davantage sur la vie de Jacques Mesrine en visionnant le documentaire suivant diffusé dans l’émission « Secrets d’actualité » sur M6 le 2 janvier 2005. Laurent Delahousse y recevait en plus Bruno Mesrine (fils de Jacques Mesrine), Sylvia Jeanjacquot (la dernière compagne de Jacques Mesrine) et Paul Lefèvre (journaliste et chroniqueur judiciaire) :

 

Tel que rapporté par le magazine Closer, Bruno Mesrine fut également invité dans l’émission Touche pas à mon poste ! diffusée le 10 décembre 2020 sur C8. Avec Cyril Hanouna et plusieurs autres invités, Bruno Mesrine s’est confié sur la vie et la mort de son père :

Plusieurs adaptations pour le cinéma furent basées sur la vie remplie de péripéties de Jacques Mesrine, dont celle-ci avec Vincent CasselGérard DepardieuCécile de FranceRoy Dupuis et Gérard Lanvin (en deux parties : « L’instinct de Mort » et « L’ennemi public n°1 ») :

Dans sa chanson « Marche à l’ombre », Renaud mentionne deux artistes ainsi qu’un personnage de cinéma célèbres :

Collants léopard, homologués chez SPA,
Monoï et Shalimar, futal en skaï comme Travolta

Un p’tit Rocky barjo,
le genre qui s’est gouré d’trottoir,
est v’nu jouer les Marlon Brando
dans mon saloon

Pour en connaître davantage sur John Travolta, Rocky Balboa et Marlon Brando, c’est par ici !

Dans sa chanson « Où c’est qu’j’ai mis mon flingue ? », Renaud contredit un autre poète :

J’déclare pas avec Aragon,
que l’poète a toujours raison.
La femme est l’avenir des cons
Et l’homme est l’avenir de rien.

Louis Aragon était un poète, romancier et journaliste français, né (probablement) le  à Paris. Il est mort le  dans cette même ville.

Avec André BretonTristan TzaraPaul ÉluardPhilippe Soupault, il fut l’un des animateurs du dadaïsme parisien et du surréalisme. Après sa rupture avec le surréalisme en 1931, il s’engage pleinement dans le Parti communiste français, auquel il a adhéré en 1927, et dans la doctrine littéraire du réalisme socialiste. La défaite de 1940 marque un tournant dans sa poésie, et Aragon se tourne alors vers une réinterprétation de la tradition poétique et romanesque.

À partir de la fin des années 1950, nombre de ses poèmes sont mis en musique et chantés par Léo Ferré ou Jean Ferrat, contribuant à porter son œuvre poétique à la connaissance d’un large public. Avec l’écrivaine Elsa Triolet, il a formé l’un des couples emblématiques de la littérature française du xxe siècle. Plusieurs recueils d’Aragon lui sont dédiés, et ses œuvres font souvent références aux œuvres de sa femme.

Vous pourrez en connaître davantage sur Louis Aragon en écoutant l’émission « Une Vie, une œuvre : Louis Aragon », diffusée sur France Culture le 25 avril 2009 :

Dans sa chanson  « It Is Not Because You Are », Renaud romance :

I wanted marry with you,
and make love very beaucoup,
to have a max of children,
just like Stone and Charden.

Stone et Charden étaient un duo de chanteurs français formé par Éric Charden (né le  à HaïphongIndochine française (Tonkin) et mort le ) et son épouse Annie Gautrat, dite Stone (née le  à Paris) :

Stone et Charden en 2007

Ils ont à leur palmarès une dizaine de grands succès de la chanson française légère et entraînante. Les voici avec leur grand succès de 1971, L’avventura :

  • Lou Reed et Arthur Rimbaud

Dans sa chanson « Mimi l’ennui », Renaud mentionne un chanteur et un poète, tous deux très populaires  :

Elle est maquée avec
Une espèce de p’tit mec
Qui bosse dans la musique,
Qui va p’t-être faire un disque,
Qu’a d’jà fait la maquette.
Même qu’elle lui dit qu’c’est beau,
Qu’on dirait du Lou Reed.
Qu’ça r’ssemble à du Rimbaud

    • Lou Reed est né le  à Brooklyn (New York) et est mort le à Southampton (Long Island, New York). Il était un auteur-compositeur-interprète américain qui a commencé sa carrière avec le groupe The Velvet Underground. Il en a été l’un des guitaristes, l’un des chanteurs et le principal auteur des chansons ; il a composé nombre de titres devenus populaires après la séparation du groupe en 1970.

Lou Reed et le Velvet Underground, devenus icônes du rock, restent légendaires malgré la confidentialité de leurs débuts. La noirceur des textes et la musique de Lou Reed, au sommet dans l’album Berlin, a longtemps oblitéré tout succès commercial. La voix en parlé-chanté est une autre « marque de fabrique » de Lou Reed. Lou Reed obtint en solo un réel succès commercial avec le titre Walk on the Wild Side :

 

    • Arthur Rimbaud était un poète français, né le  à Charleville. Il est mort le  à Marseille.

Bien que brève, la densité de son œuvre poétique fait d’Arthur Rimbaud une des figures premières de la littérature française. Il écrit ses premiers poèmes à quinze ans. Selon lui, le poète doit être « voyant » et « il faut être absolument moderne ». Il entretient une aventure amoureuse tumultueuse avec le poète Paul Verlaine. À l’âge de vingt ans, il renonce subitement à l’écriture, sans avoir encore été véritablement publié, pour se consacrer davantage à la lecture, ainsi qu’à la poursuite de sa pratique des langues.

Ses idées marginales, anti-bourgeoises et libertaires le poussent à choisir une vie aventureuse, dont les pérégrinations l’amènent jusqu’en Abyssinie, où il devient négociant (quincaillerie, bazar, vêtements, café etc.), quand ce n’est pas explorateur. Sa tentative d’armer Menelik avec l’aval du Consul de France s’avéra désastreuse pour lui. Son unique « trafic d’armes » n’eut véritablement qu’une incidence politique symbolique, mais contribua à sa légende. De cette seconde vie, exotique, les seuls écrits connus consistent en près de 180 lettres (correspondance familiale et professionnelle) et quelques descriptions géographiques.

Des vers comme ceux du Bateau ivre, du Dormeur du val ou de Voyelles comptent parmi les plus célèbres de la poésie française. La précocité du génie d’Arthur Rimbaud et sa vie aventureuse contribuent à forger la légende du poète.

Voici l’un de ses poèmes, « Ma bohème », mis en dessins animés :

  • Jacques Borel et Starshooter

Dans sa chanson « L’auto-stoppeuse », Renaud offre une citation cinglante à l’endroit d’un industriel, de même qu’une mention d’un groupe punk français :

On s’est arrêté pour bouffer
Après Moulins
Et Jacques Borel nous a chanté
Son p’tit refrain :
Le plat pourri qui est le sien
J’y ai pas touché
Tiens c’est pas dur, même le clébard
A tout gerbé !

Quand j’lui ai proposé la botte
Sans trop y croire
Elle m’a dit : Cause toujours, mon pote
T’es qu’un ringard !
Alors, pour détendre l’atmosphère
Très glauque, très punk
J’mets une cassette de Starshooter
Dans mon Blaupunkt.

    • Jacques Borel, né le  à Paris, était un industriel français. Il lança en France la première enseigne de restauration rapide de hamburgers et les premiers restoroutes en 1968. Il a été un artisan de la baisse de la TVA pour la restauration à 5,5 % en France en 2009, réclamée depuis plus de trente ans par la profession :

Au tournant des années 1950, Jacques Borel lit un article de magazine sur l’arrivée progressive des femmes dans le marché du travail. Convaincu que les foyers ne passeront plus autant de temps en cuisine et que deux salaires permettront plus de sorties, il décide de se lancer dans la restauration rapide, concept encore inédit en France à l’époque. En 1957, Jacques Borel crée son premier restaurant avec son épouse, l’Auberge Expressrue du Colisée, près de l’avenue des Champs-Élysées, le but étant de servir « douze clients par minute, soit un toutes les cinq secondes ». Il crée en 1961, rue du Quatre-Septembre à Paris, la version française des « Wimpy », marque de Chicago que Borel avait connu lors d’un stage à IBM à New York en 1949, la première chaîne de restauration rapide française qu’il voit comme « les cafés de l’an 2000 ». C’est le début du hamburger en France, et ce onze ans avant la première apparition de McDonald’s en France. 

Scientifique des cuisines, il imite l’organisation standardisée des restaurants américains pour optimiser les coûts – il crée la première centrale d’achat devenu aujourd’hui Transgourmet -, les achats (les hamburgers permettaient d’utiliser du steak haché plutôt que du bifteck, six à sept fois plus cher donc moins rentable).

En 1963, Jacques Borel lance le Ticket-Restaurant en marketant les tickets déjeuners remis aux ouvriers qui n’avaient pas de cantines dans l’entreprise pour les faire venir dans ses propres restaurants. En premier lieu taillés dans des vieux tickets de cinéma, les Tickets Restaurants deviennent rapidement un système de grande échelle, « 43 millions de tickets restaurants sont émis chaque jour » aujourd’hui. Voici une interview de Jacques Borel sur le Ticket-Restaurant :

    • Starshooter était un groupe de rock à tendances punk français, originaire de Lyon, en Rhône-Alpes. Il était composé de Kent Hutchinson (guitare et chant), Jello (guitare), Mickey Snack (basse), et Phil Pressing (batterie) :

La carrière du groupe commence aux environs de 1975 à Lyon dans le Lycée Saint-Exupéry. Après un certain nombre de concerts (premières parties de The DamnedIggy Pop ou de Jacques Higelin par exemple), le groupe signe chez EMI. En 1977, le premier 45 tours sort dans la foulée : Pin-Up Blonde / Quelle Crise, Baby. En 1978, la sortie de Get Baque / En chantier, leur deuxième 45 tours, fait des remous : le détournement du célèbre Get Back des Beatles est assez irrévérencieux et contrarie leur maison de disques, EMI, qui possède aussi les Beatles en catalogue. Du coup le disque est retiré de la vente au bout d’une semaine. Malgré tout, Starshooter réussit à faire entrer Betsy Party en tête des charts d’Europe 1. Le groupe s’impose avec Téléphone comme un nouveau phénomène du rock français.

Le premier album, simplement intitulé Starshooter, sort en 1978 chez EMI, et est très bien accueilli. Il comprend Betsy Party, une version de Le Poinçonneur des Lilas de Serge Gainsbourg. La plupart des morceaux durent moins de deux minutes. Get Baque, la reprise des Beatles qui est créditée en face 2, est barrée au dos de la pochette pour bien signifier qu’elle ne figure pas sur le disque lui-même. Voici cette version studio de Get Baque :

Dans sa chanson « Pourquoi d’abord ? », Renaud mentionne le créateur de toutes choses, son Fils unique ainsi qu’un chansonnier et écrivain français célèbre :

– Un blouson noir moi j’trouve ça beau
Et puis ça m’tient chaud,
Et puis j’vais t’dire un truc mon gars,
Ça fait peur aux bourgeois !

– Mais pourquoi d’abord, est-c’que les bourgeois
Il faut leur faire peur ?
Si y seraient vraiment dangereux
C’est nous qu’aurait peur d’eux.

– C’est leur connerie qu’est redoutable,
Et puis n’oublie jamais
Qu’ils sont les complices du pouvoir
Des flics et des curés !

C’est quand même un peu grâce à eux
Qu’on a un bon dieu.

– Eh ! ton bon dieu il est mort
Avec Jésus sur la croix,
Ils l’ont crucifié avec trois punaises,
Et pi y s’est barré !

– J’aime la vie et les coquillettes
Le musette et la bière,
Pi fumer une bonne vieille Goldo
En écoutant chanter Bruant !

Pour en connaître davantage sur Dieu, Jésus-Christ et Aristide Bruant, c’est par ici !

  • C’est un mâle

Renaud a repris une chanson de 1933 de Marguerite Boulc’h, dite Fréhel :

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Si vous avez de l’information concernant cette vidéo (émission, chaîne de télévision et date de diffusion), prière de nous contacter !

Voici la chanson originale de Fréhel :

  • Un chat qui miaule

    Renaud a repris une autre chanson de Marguerite Boulc’h, dite Fréhel, datant de 1935. Si vous avez de l’information concernant cette vidéo (émission, chaîne de télévision et date de diffusion), prière de nous contacter !

Par contre, la chanson originale s’intitulait « La peur » plutôt que « Un chat qui miaule ». La voici :

  • Sur la zone

À nouveau une reprise d’une chanson de Fréhel, celle-ci datant de 1933 ! Renaud l’intitule « Sur la zone » dans son programme Le Zonard déchaîné, bien que la chanson originale s’intitulât « La zone » :

Voici la chanson originale de Fréhel :

  • Tel qu’il est

Une autre reprise d’une chanson de Fréhel, celle-ci datant de 1936. (Croyez-vous que Renaud aimait Fréhel ? 😉 ). Renaud l’interprète en duo avec Annie Cordy dans l’émission « Numéro un » de Maritie et Gilbert Carpentier (sur TF1), le 24 mai 1980 :

Source : INA.fr

Voici la chanson originale de Fréhel :

Voici la chanson interprétée par Fréhel dans un film de 1938 (selon l’information trouvée sur YouTube) :

  • « La p’tite bill »

Renaud interprète une chanson d’Alain Souchon de 1977 dans l’émission « Numéro un » de Maritie et Gilbert Carpentier (sur TF1, le 13 septembre 1980) :

Source : ina.fr

La chanson originale s’intitulait « La p’tite Bill elle est malade » et peut être écoutée ici :

  • « Memphis Tennessee »

Renaud interprète cette chanson avec Michel Jonasz, Alain Souchon et Laurent Voulzy dans l’émission « Numéro un » de Maritie et Gilbert Carpentier (sur TF1) le 13 septembre 1980 :

La chanson originale était de Chuck Berry, sortie en 1959 :

La chanson fut reprise par plusieurs artistes, incluant Johnny Rivers qui en fit un succès en 1964 :

  • « Allô maman bobo »

Laurent VoulzyFrancis CabrelMichel JonaszGérard Depardieu et Renaud interprètent (à leur façon !) une autre chanson d’Alain Souchon de 1977 dans l’émission « Numéro un » de Maritie et Gilbert Carpentier (sur TF1, le 13 septembre 1980) :

Source : ina.fr

La chanson originale d’Alain Souchon peut être écoutée ici :