N° 2165, 1987
Vendredi soir, au cours de « Grand Public », Renaud a « laissé béton » sa carapace d’humour corrosif. Il nous est apparu vrai, émouvant, sincère. Il avait décidé de jouer franc jeu avec Patrick Sabatier, et il a gagné ! Non seulement Renaud a conquis les milliers de jeunes qui s’identifient à lui, mais je suis convaincu que sa simplicité l’aura rendu sympathique à nombre de téléspectateurs jusque-là indifférents ou irrités.
À part ses proches et ses « potes », personne ne le connaissait vraiment et l’on pouvait se demander si ses engagements dans certaines « croisades », l’Éthiopie, les restos du cœur, était feint ou réel. Aujourd’hui tout le monde sait qu’il n’est ni « récupéré », ni simulateur, mais tout simplement extrêmement pudique. J’ai apprécié sa façon de chercher ses mots pour choisir le plus juste, le plus précis. Car Renaud sait trop bien le pouvoir que donne le « direct » au petit écran. Et maintenant, il s’en méfie.
IL SE SOUVIENT, PAR EXEMPLE, L’INDIGNATION DE TÉLÉSPECTATEURS, À LA SUIT DE SA PRÉSENTATION PLUTÔT IMPERTINENTE DU PALMARÈS DES « VICTOIRES DE LA MUSIQUE ! ».
Source : Ici Paris