Renaud dédia l’album « Laisse béton » à celle qui devint plus tard sa première épouse, Dominique Quilichini. La mention suivante apparaît en bas à droite de l’image au verso du disque : « à Dominique » :
Tel que mentionné dans un article du magazine Gala, « Renaud: Dominique, la femme de sa vie » :
Dans son autobiographie, Comme un enfant perdu, Renaud revient sur sa relation avec la mère de sa fille Lolita.
En 1975, Renaud n’est qu’un espoir de la chanson. Son premier album, intitulé Amoureux de Paname n’est connu que de quelques initiés. On l’entend – un peu – à la radio et il se produit tous les soirs à la Pizza du Marais à Paris, devenu depuis le théâtre des Blancs Manteaux. C’est là qu’il croise à plusieurs reprises Dominique. Il raconte: « A chaque fois j’ai le cœur qui s’interrompt une seconde, de sorte que la tête me tourne et que je suis au bord de la syncope. Tellement séduisante, tellement belle, tellement bien gaulée… » Problème: Dominique est mariée avec un certain Gérard Lanvin et elle n’arrive pas à choisir. « Pendant toute une période, elle dort avec moi une nuit ou deux, puis retourne dormir avec Gérard avant de revenir vers moi. » Renaud vit très mal une situation qui lui inspire la chanson Manu et son: « Eh déconne pas Manu / Va pas t’tailler les veines / Une gonzesse de perdue / C’est dix copains qui r’viennent. »
Dominique finit par choisir, et la carrière de Renaud décolle grâce au tube Laisse béton. Leur fille Lolita est conçue à Belfort, alors que le chanteur est en tournée: « Elle me rejoint pour une seule nuit, le 19 novembre 1979 à l’hôtel Mercure, où nous faisons l’amour ô combien passionnément. Neuf mois plus tard, le 9 août 1980 naît Lolita, sous le signe du Lion. » Entretemps, Dominique a divorcé de Gérard Lanvin, avec qui Renaud a fait la paix, même s’il est toujours agacé par son double en chansons baptisé Gérard Lambert. Renaud est à la fois heureux et au sommet. Dominique et Lolita lui inspirent les succès En cloque, Morgane de toi et Mistral gagnant.
Dominique apparaît avec Renaud à plusieurs reprises dans l’interview-reportage « Renaud petit gars de banlieue » diffusé dans l’émission « Le Journal de 20H » sur Antenne 2 le 16 avril 1978 :
Source : Ina.fr
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Vercingétorix
Dans sa chanson « Le blues de la Porte d’Orléans », Renaud se rappelle :
Le quatorzième arrondissement
C’est mon quartier d’puis 25 berges
C’est dans ses rues que j’passe mon temps
Dans ses bistrots que je gamberge
Quand je m’balade au long d’ses rues
J’peux pas oublier qu’autrefois
Vercingétorix s’est battu
Vercingétorix était un chef et roi des Arvernes, l’un des principaux peuples de la Gaule indépendante, du 7e siècle avant Jésus Christ à la conquête romaine. Il fédère une partie des peuples gaulois dans le cadre d’une révolte contre les forces romaines au cours de la dernière phase de la guerre des Gaules de Jules César.
Fils de Celtillos, noble et probable chef arverne, Vercingétorix arrive au pouvoir après sa désignation officielle comme chef des Arvernes en -52. Il établit immédiatement une alliance avec d’autres tribus gauloises, prend la tête du commandement, combine toutes les forces, et les conduit dans la plus importante révolte des gaulois contre le pouvoir romain. Il remporte la bataille de Gergovie face à Jules César dans laquelle de nombreux Romains et alliés sont tués. En conséquence, les légions romaines de César se retirent d’Arvénie (actuelle Auvergne).
Cependant, César parvient à exploiter les divisions internes entre les peuples gaulois pour facilement subjuguer leurs territoires, et la tentative de Vercingétorix d’unir les Gaulois contre l’invasion romaine arrive tardivement. À la bataille d’Alésia, les Romains assiègent et défont ses forces. Afin de sauver autant de ses hommes que possible, il se livre aux Romains. Il est retenu prisonnier pendant cinq ans. En -46, dans le cadre du triomphe de César, Vercingétorix est exhibé dans les rues de Rome, au sein du défilé triomphal, puis exécuté par étranglement sur ordre de César. Il est principalement connu grâce au Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César. Entre 1870 et 1950, l’histoire de la France telle qu’elle est enseignée à des générations d’écoliers, fait de lui le tout premier chef de la nation.
Voici une présentation de Laurent Olivier datant du 10 mars 2020 intitulée « Les neufs vies de Vercingétorix : archéologie d’une légende » :
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Les charognards
Dans sa chanson « Les charognards », Renaud se souvient d’un événement très particulier :
Il y’a beaucoup de monde dans la rue Pierre Charon
il est 10 heures du mat’ le braquage a foiré
J’ai une balle dans le ventre une autre dans le poumon
J’ai vécu à Sarcelles j’crève aux Champs-Élysées
Je vois la France entière du fond de mes ténèbres
Les charognards sont là, la mort ne vient pas seule
J’ai la connerie humaine comme oraison funèbre
Le regard des curieux comme unique linceul
C’est bien fait pour ta gueule
Tu n’es qu’un p’tit salaud
On n’portera pas le deuil
C’est bien fait pour ta peau
Il écrivit un texte publié dans le journal Le Monde sur les origines de cette chanson :
« Le 5 décembre 1975, y’a eu un hold-up avec prise d’otages, dans une banque de l’avenue Bosquet à Paris. Les mecs se barrent vers 2 heures du mat au volant d’une super bagnole que les bourres leur avaient prêtée, avec dedans 2 otages, 500 briques et quelques lingots. A l’angle de la rue François 1er et de la rue Pierre Charron, ils se plantent de plein fouet dans la SM d’un politicard qui s’en revenait peinard du Sénat où venait de s’achever un débat sur la répression du banditisme et des prises d’otages. Les flics qui suivaient pas très loin derrière profitent de l’accident pour défourailler et canarder les deux mecs qui commencent à s’dirent que ce p’tit braquage tranquille c’est mal barré… J’sais plus d’où j’venais mais j’étais pas loin. Tous ces gyrophares et ces gens qui courent, je pense d’abord à une manif, j’y vais. C’était la première fois que je voyais un mort. Un des deux mecs. L’autre agonisait plus loin sous les crachats du bon peuple parisien et les insultes des flics. Ils avaient tout deux reçu plus de bastos qu’il n’en faut pour tuer un bœuf. Malgré cela, et bien qu’ayant perdu son sang dans le caniveau pendant plus d’une demi-heure avant l’arrivée d’une ambulance, qui se faisait bizarrement attendre, l’agonisant a survécu aux balles dum-dum de l’antigang et à la haine du badaud. Il était d’ailleurs unanime le badaud. Unanime dans sa haine de l’Arabe, du blouson d’cuir, du voleur qui lui vole son argent dans sa banque, unanime dans son admiration pour ces braves policiers qui, décidément, font un métier dangereux. Tiens ? Pas loin, y’a un badaud unanime, en cuir clouté, qui s’fait prendre à partie par un groupe de manteaux gris. Il dit qu’les flics ont la détente facile et que c’qu’y vient de voir s’appelle une mise à mort. « Et si z’avaient pris ta mère comme otage ! » lance un mec. « Et si c’était ton fils le type qui crève par terre en ce moment ! » qu’y répond. Y’a du lynchage dans l’air, j’me barre. Va falloir que j’raconte tout ça aux potes demain. J’rentre chez moi et j’écris « Les Charognards. » ».
Pour en connaître davantage sur cet événement, c’est par ici !
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David Bowie et Bob Dylan
Dans sa chanson « La Boum », Renaud se rappelle :
Lorsque j’suis arrivé
Sur ma vieille mobylette
Y’en avait qu’écoutaient
L’dernier David Bowie
(…)
Lorsque j’me suis barré
J’ai croisé les roussins
Uniforme bleu foncé
Et képi sur le crâne
Tout ça à cause d’un voisin
Qu’aimait pas Bob Dylan
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- David Bowie (nom de scène de David Robert Jones) était un auteur-compositeur-interprète et acteur britannique né le à Londres, dans le quartier de Brixton et mort le à New York, dans le quartier de Manhattan :
Dans les années 1980, Bowie devient une icône mondiale avec Let’s Dance (1983), album de dance-rock coproduit par Nile Rodgers. Il atteint le sommet des hit-parades et remplit des stades dans le monde entier. Le voici interprétant sa chanson Modern Love de son album Let’s Dance :
Certaines de ses chansons comme Blowin’ in the Wind et The Times They Are a-Changin’ sont devenues des hymnes anti-guerre, en particulier anti-guerre du Vietnam, et des mouvements civiques de l’époque. Voici sa chanson Blowin’ in the Wind de 1963 :
Dans sa chanson « Germaine », Renaud raconte :
Et sur les murs sans joie
De ce pauvre boui-boui,
Y’avait Che Guevara
Les Pink Floyd et Johnny.
Sur l’vieil électrophone
Trop souvent détraqué,
Elle écoutait les Stones
Et Maxime le Forestier.
Pour en connaître davantage sur les personnalités faisant partie de l’univers de Germaine, c’est par ici !
Toujours dans la chanson « Germaine », Renaud mentionne une marque de bière pour laquelle il fera sa première publicité en 1986 !
Germaine Germaine, une java ou un tango,
C’est du pareil au même, pour te dire que je t’aime,
Et qu’j’aime la Kanterbräu
Dans sa chanson « Mélusine », Renaud imagine plusieurs personnalités faisant partie de l’entourage de sa « gonzesse », Mélusine :
Mais comme disait Bourvil
Y’a beaucoup d’gens gamins.
(Jean Gabin c’est rigolo)
Mais comme disait Daudet
Y’a beaucoup d’Jean Moulin.
(Rouge)
Mais comme disait Krivine,
Y’a beaucoup d’Jean Nohain.
(C’est hilarant, de la Baltique)
Comme disait Lamartine
Y’a beaucoup d’Jean Bouquin
(Là je sais pas quoi dire)
Mais comme disait Lénine ;
Y’a beaucoup d’Jean Rumain.
(International sera le genre humain… ouais, le dernier)
Mais comme disait Merlin
Ben heu enchanté…
(Thé au jasmin…)
(Allo c’est toi maman ?)
Pour en connaître davantage sur les personnalités faisant partie de l’univers de Mélusine, c’est par ici !
Lors de sa tournée de spectacles en 1977, Renaud parodia la chanson de Michel Sardou « Les Ricains ». Cette parodie intitulée « Pastiche 51 » n’a jamais été enregistrée sur disque. En voici une interprétation lors d’un concert à Woluwe-Saint-Pierre (Belgique) (autour de mars ou d’avril 1977) :
Renaud mentionne dans cette chanson deux personnalités historiques ainsi que deux chanteurs célèbres :
Et si Jeanne d’Arc n’était pas là
Nous serions tous des britanniques
Et les francs-tireurs de l’IRA
Auraient à affronter nos flics
En fait, ça s’rait p’t’être pas plus con
Mick Jagger s’rait p’t’être mon voisin d’palier
Et au Tournoi des Cinq Nations
On s’rait p’têtre pas toujours derniers
Si Charles Martel n’était pas là
Nous serions tous en Arabie
Nous serions tous en djellaba
Et en dromadaire dans Paris
En fait… la vie s’rait bien plus belle
Les puits d’pétrole seraient à nous
On vid’rait nous-mêmes nos poubelles
On fum’rait du kiff comme des fous
Si Michel Sardou n’était pas là
Le show-business sentirait bon
C’est p’t’être un peu dur c’que j’dis là
Mais j’ai pas d’pitié pour les cons
Pour en connaître davantage sur Michel Sardou, Jeanne d’Arc, Mick Jagger et Charles Martel, c’est par ici !