Pascale Ogier et Jim Morrison

Selon Wikipedia.fr, la chanson « P’tite conne » est dédiée à Pascale Ogier, morte d’une crise cardiaque à 25 ans, l’année précédant la sortie de l’album « Mistral gagnant » :

Renaud déclara lors d’une interview offerte à Québec Rock en avril 1986 :

Québec Rock : Sur ton dernier disque, ta chanson P’tite conne où tu racontes l’histoire de la mort par overdose d’une jeune fille bien, tu l’as écrite pour Pascale Ogier?

Renaud : Pas pour elle, mais je pensais à elle.

Dans cette chanson, Renaud mentionne également un célèbre chanteur lui aussi soupçonné d’être mort d’une surdose de drogues, Jim Morrison :

Tu m’excus’ras, mignonne 
D’avoir pas pu marcher 
Derrière les couronnes 
De tes amis branchés

Parc’que ton dealer 
était peut-être là 
Parmi ces gens en pleurs 
qui parlaient que de toi

En regardant leurs montres, 
en se plaignant du froid, 
En assumant la honte 
de t’avoir poussée là

P’tite conne 
tu leur en veux même pas 
Tu sais que ces charognes 
sont bien plus morts que toi

Tu fréquentais un monde 
d’imbéciles mondains 
Où cette poudre immonde 
se consomme au matin,

Où le fric autorise 
à se croire à l’abri 
Et de la cour d’assises 
et de notre mépris

Que ton triste univers 
nous inspirait, malins 
en sirotant nos bières 
ou en fumant nos joints…

P’tite conne 
tu rêvais de Byzance 
Mais c’était la Pologne 
jusque dans tes silences…

On se connaissait pas 
Aussi tu me pardonnes 
J’ai pas chialé quand t’as 
Cassé ta pipe d’opium

J’ai pensé à l’enfer 
D’un téléphone qui crie 
Pour réveiller ta mère 
Au milieu de la nuit.

J’aurais voulu lui dire 
Que c’était pas ta faute 
Qu’à pas vouloir vieillir 
On meurt avant les autres…

P’tite conne 
Tu voulais pas mûrir, 
Tu tombes avant l’automne 
Juste avant de fleurir…

Mais t’aurais-je connue 
Que ça n’eût rien changé, 
Petite enfant perdue 
M’aurais-tu accepté ?

Moi j’aime le soleil 
Tout autant que la pluie 
Et quand je me réveille 
Et que je suis en vie

C’est tout ce qui m’importe 
Bien plus que le bonheur 
Qui est affaire de médiocres 
Et qui use le cœur…

P’tite conne 
C’est oublier que toi 
T’étais là pour personne 
Et qu’personne était là…

Tu m’excus’ras, mignonne 
D’avoir pas pu pleurer 
En suivant les couronnes 
De tes amis branchés,

Parce que ton dealer 
Etait, peut-être là 
A respirer ces fleurs 
Que tu n’aimerais pas,

A recompter ces roses 
Qu’il a payées au prix 
De ta dernière dose 
Et de ton dernier cri…

P’tite conne 
Allez, repose-toi 
Tout près de Morrison 
Et pas trop loin de moi

P’tite conne 
Allez, repose-toi 
Tout près de Morrison 
Et pas trop loin de moi… 

Pascale Nicolas, dite Pascale Ogier, est née le  à Paris et est morte le  à Paris. Elle était une actrice française. Vedette « rohmérienne » disparue en pleine jeunesse, elle demeure l’« icône növo », la figure mélancolique, d’une époque, les années 1980.

Le 25 octobre 1984, deux mois et demi après la sortie de Les Nuits de la pleine lune, elle est prise d’une crise d’angor, comme cela lui est déjà arrivé, au sortir d’une soirée au Palace chez un ancien partenaire d’excès adolescents. Celui-ci ignore qu’elle souffre d’un souffle au cœur, trace d’une malformation cardiaque congénitale, et tarde à alerter les secours. Elle meurt sur place des conséquences d’une ischémie myocardique dégénérée en hypoxie générale, à la veille de son vingt-sixième anniversaire. Le soir même a lieu l’avant-première de son dernier long métrage, Ave Maria, dont elle ne connaîtra pas le destin scandaleux. Ce n’est que des années plus tard que les médias français évoqueront une mort résultant d’une overdose qui a décompensé sa cardiopathie. Elle est inhumée dans la même tombe que sa grand-mère Marie-Louise Ogier (1912-2003), située dans la division 52 du cimetière du Père-Lachaise.

Voici un reportage avec Pascale Ogier diffusé dans « Le Journal de 20H » sur Antenne 2 le 8 septembre 1984, alors que Pascale a reçu le prix de la meilleure actrice à la Mostra de Venise pour son rôle dans le film d’Éric Rohmer Les Nuits de la pleine lune :

Selon un article paru en 1986 dans la revue OK!, Renaud aurait déclaré 

Pour « p’tite conne », on m’a dit « méfie-toi, c’est un remake ! ». C’est un cheval de bataille que j’enfourche souvent contre la dope. Deux chansons en dix ans, ce n’est pas trop. Il y a des mecs de mon âge qui crèvent de la drogue, d’autres qui s’enrichissent sur leur mort. C’est lamentable de voir une gonzesse de vingt-cinq berges, belle, comédienne à succès, mourir ainsi ; elle avait tout pour elle. C’est délicat car la raison de la mort de Pascale Ogier n’est pas claire, on n’est pas certain que ce soit une overdose mais c’est lié à cela. Un mec est venu me voir en me parlant d’elle, je savais qu’elle aimait mes chansons, ça m’a touché, mais je ne la connaissais pas. Je souhaite que cette chanson fasse prendre conscience à certains qu’il faut arrêter la dope.

L’autre chanson de Renaud contre l’usage de la drogue est bien évidemment « La blanche », que vous pourrez (re)découvrir en cliquant ici.

Enfin, voici un extrait de l’émission spéciale « Joyeux anniversaire Renaud » diffusée sur France 2 le 10 mai 2022, au cours duquel un hommage est rendu à la chanson P’tite conne, interprétée par Zaz :

James Douglas Morrison, dit Jim Morrison, est né le  à Melbourne (Floride) et est mort le 3 à Paris. Il était un chanteur et poète américain, cofondateur du groupe de rock The Doors, dont il fut membre de 1965 jusqu’à sa mort.

Sex-symbol provocant au comportement volontairement excessif, devenu une véritable idole du rock, mais aussi intellectuel engagé dans le mouvement du protest song, en particulier contre la guerre du Viêt Nam, il ne revendique toutefois aucune idée politique. Attiré par le chamanisme, on lui attribue une réputation de « poète maudit » que sa mort prématurée, à Paris, dans des circonstances mal élucidées, transforme en légende, notamment fondatrice de ce qui est connu sous le nom de Club des 27. Le culte que lui vouent ses fans éclipse cependant une œuvre poétique d’une grande richesse que Morrison lui-même a pu considérer comme sa principale activité, au moins à partir de l’été 1968.

Les circonstances de la mort de Jim Morrison ont donné lieu à de nombreuses spéculations, d’autant plus qu’à son arrivée, Bill Siddons (le manager des Doors) n’a pas vu le corps de Jim Morrison mais le cercueil censé le contenir. Aucune autopsie ni examen n’ont été pratiqués sur le cadavre, la cause officielle du décès étant une simple crise cardiaque. La vie d’excès menée par Morrison pendant six ans (il abusait de l’alcool, participait volontiers à des orgies et se vantait d’avoir pris deux cents fois de l’acide) accrédite cette version des faits. La version officielle (entretenue par la succession Morrison) de la crise cardiaque dans son bain est la plus répandue, car elle correspond à ce que les pompiers et le médecin légiste ont finalement conclu.

En présence de cinq personnes, l’inhumation de Jim Morrison eu lieu le  au cimetière du Père-Lachaise, où se trouve toujours la tombe de Morrison. Il s’agit du même cimetière où fut inhumée Pascale Ogier (voir ci-haut), d’où ces paroles de la chanson « P’tite conne » :

P’tite conne 
Allez, repose-toi 
Tout près de Morrison 
Et pas trop loin de moi… 

Voici l’un des plus grands succès du groupe The Doors, la chanson « Hello, I Love You », suivi du documentaire intitulé « Jim Morrison, l’archange maudit du Rock » diffusé dans l’émission « Affaires sensibles » sur France-Inter le 15 octobre 2015 :