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Renaud en première page de journaux et magazines pas moins de 34 fois !
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- « Graffiti » n° 14 (janvier 1986)
- « Rock Hit » n° 5 (janvier 1986)
- « Rock » (janvier 1986)
- « CV Stars spécial » (janvier 1986)
- « Numéros 1 magazine » n° 34 (janvier 1986)
- « Grandeur Nature » n° 2 (février 1986)
- « Télé Poche » n° 1043 (3 février 1986) (8 au 14 février 1986)
- « TV couleur » n° 2489 (8 au 14 février 1986)
- « Gai Pied Hebdo » n° 208 (du 22 au 28 février 1986)
- « OK! » n° 528 (24 février au 2 mars 1986)
- « Salut ! » n° 272 (26 février au 11 mars 1986)
- « Oxygène » n° 34 (mars 1986)
- « Paroles et Musique » n° 58 (mars 1986)
- « Rock & Folk » n° 228 (mars 1986)
- « Télé 7 Jours » n° 1345 (8 au 14 mars 1986)
- « Boys et girls » n° 324 (13 au 19 mars 1986)
- « Disc instruments » n° 91 (avril 1986)
- « Stars magazine » (Numéro spécial Renaud, juin 1986) (1)
- « Stars magazine » (Numéro spécial Renaud, juin 1986) (2)
- « Stars magazine » (Numéro spécial Renaud, juin 1986) (3)
- « Il était une fois Renaud au Zénith » (juin 1986)
- « Québec Rock » n° 106 (juin 1986)
- « Matin » n° 16 (23 juin 1986)
- « TV couleur » n° 166 (19 au 25 juillet 1986)
- « OK! » n° 553 (18 au 24 août 1986)
- « Bulles dingues » n° 5 (Automne 1986)
- « Les Grands de la variété » n° 1 (octobre 1986)
- « Télé magazine » n° 1620 (22 au 28 novembre 1986)
- « Cool » n° 14 (date de publication inconnue)
- « Connexions » n° 4 (date de publication inconnue)
- « Il était une fois Renaud » – Poster géant (date de publication inconnue)
- « Le POSTER des grands » (1) (date de publication inconnue)
- « Le POSTER des grands » (2) (date de publication inconnue)
- « Top One » (date de publication inconnue)
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Renaud (le chanteur énervant…) – Mistral gagnant – Chansons et dessins (1er février 1986)
Publié aux éditions du Seuil, avec Renaud comme auteur et préface de San-Antonio (Frédéric Dard). La quasi-totalité des titres des sept premiers albums de Renaud est ici présentée à la manière d’un recueil de poésie.
Soixante-quinze textes dans l’ordre chronologique, qui donnent une belle occasion de (re)découvrir dix ans d’un parcours dense, sous une forme bien différente. Ce sont, de cette façon, autant d’instantanés, d’histoires courtes ou d’états d’âmes, de coups de gueule ou de réflexions.
Mais le chanteur énervant intercale aussi à plusieurs reprises, entre deux pages, des séries de petits dessins qui se rapportent chacun à une chanson. Comme s’il nous offrait après coup un petit éclairage personnel, un clin d’œil en forme de vignettes naïves, presque enfantines. Cela donne au recueil un côté intime, souligné par la couverture (Lolita et Renaud) et par la superbe préface du père spirituel San-Antonio. Quelques grammes de tendresse au fond de la poche.
Le 14 février 1986, dans l’émission « Apostrophes » diffusée sur Antenne 2, Renaud discuta de ce livre (ainsi que de San-Antonio (Frédéric Dard)) avec Bernard Pivot :
De plus, le 18 février 1986 dans l’émission « Récré A2 matin » (avec Dorothée (Frédérique Hoschedé)), Renaud discuta de ce livre et du fait qu’il en avait fait les dessins !
Voici quelques articles mentionnant ce très beau livre :
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- Renaud est au Zénith : Je suis acide. Et vous ? (Télérama, n° 1885, 26 février 1986 (du 1er au 7 mars 1986))
- SAN ANTONIO « Un ange des faubourgs… comme un nouveau Villon » (Paroles et Musique, n° 58, mars 1986)
- Renaud: La poésie du camembert électrique (Québec Rock, n° 106, juin 1986)
- Le Renaud sans peine (Le Français dans le monde, n° 207, 1er février 1987)
- Bouquins à choisir, Hit Parade (Je bouquine, février 1987)
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Renaud, de la zone au Zénith (mars 1986)
Une biographie de Renaud par Catherine Paris, incluant les sujets suivants :
– Zénith 86 : Toutes les photos
– Sa vie – Ses révoltes
– Ce qu’il dit
– Ce qu’il veut dire
Un extrait du livre peut être lu ici.
(Les belles histoires d’onc’ Renaud – Tome 1)
Aux éditions Guy Delcourt, textes de Renaud adaptés en bande dessinée (couverture de Frank Margerin) :
Il s’agit d’un album rassemblant neuf adaptations de chansons de Renaud :
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- Baby-sitting blues : par Thierry Cailleteau et Olivier Vatine
- L’auto-stoppeuse : par Dodo (Marie-Dominique Nicolli) et Ben-Radis (Rémi Bernardi)
- Laisse béton : par André Juillard
- Le Père Noël noir : par Ted Benoit
- Le retour de la pépette : par Frank Margerin
- Les aventures de Gérard Lambert : par François Boucq
- Les charognards : par Michel Blancs-Dumont et Laurence Harlé
- Mimi l’ennui : par Bernard Yslaire
- Morgane de toi : par Laurent Vicomte
L’album est également parsemé d’illustrations des artistes suivants :
– Arno (Arnaud Dombre)
– Yves Chaland
– Dany (Daniel Henrotin)
– Geoff Darrow
– P’tiluc (Luc Lefèbvre)
– Walter Minus
– François Walthéry
Voici une affiche publicitaire parue au moment de la sortie du livre :
Ce livre est mentionné dans un article de 2002 de BD Paradisio : « La première édition de certaines de ces chansons en BD, publiée en 1986 sous le titre La Bande à Renaud, a connu un immense succès : 100 000 exemplaires vendus en trois mois. ». Renaud en a également discuté lors d’une interview accordée à 7 Extra en octobre 1991 : « Il y a d’ailleurs eu La Bande À Renaud dans laquelle mes chansons étaient illustrées par des dessinateurs. C’était sympa, un bel hommage rendu à la BD par un amoureux de la BD! ».
Dans l’émission « Mon Zénith à moi » diffusée sur Canal+ en octobre 1986, Renaud et Frank Margerin discutèrent de ce livre avec Michel Denisot :
De plus, dans l’émission « Cœur et Pique » diffusée sur RTBF le 1er novembre 1986, Renaud discuta de ce livre avec Philippe Luthers et Francis Cabrel :
Le 27 avril 1988 dans l’émission « Profil de… Renaud », diffusée sur RTS, Renaud et Frank Margerin discutèrent de ce livre avec Dominique Warluzel :
Enfin, voici deux articles très positifs à propos de ce livre, incluant des interviews avec Renaud, André Juillard et Laurent Vicomte :
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- Renaud : « Baby sitting blues » (Top 50, n° 35, du 3 au 9 novembre 1986)
- Renaud (Circus, n° 104, décembre 1986)
Sorti en France en 1986 et au Québec en 1987, La Fugue du Petit Poucet est un conte de Michel Tournier avec illustrations de Fernando Puig Rosado et mis en musique par Claude Engel et Grégoire Dune :
Synopsis :
La famille Poucet va bientôt déménager au vingt-troisième étage de la tour Mercure. Le petit Poucet, Pierre, doit affronter la décision de son père, le Capitaine des Bûcherons. Quitter la campagne pour aller vivre en ville au sommet d’un immeuble-tour s’en est trop pour petit Pierre. Si sa maman y trouve un intérêt ménager certain, lui ne voit pas son avenir de la sorte et décide de quitter le foyer familial. Un soir, il s’enfuit. Ses parents retrouveront son billet sur la table : « Je ne veux pas d’éclairage au néant, ni d’air contingenté. Je préfère les arbres. Adieu pour toujours. Votre fils unique. Pierre ». Dans sa fuite Pierre rencontre les sept filles de Logre qui l’invitent chez elles. Là, il fait connaissance avec leur père, un géant gentil et respectueux de la nature, qui lui offrit ses bottes… Cette fugue lui permettra de traverser un monde qu’il ne connaissait pas, passant de découvertes en ravissements, de craintes en rencontres édifiantes. Une version pleine d’humour du Petit Poucet ou les méchants ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Pierre est retrouvé le lendemain par son père qui l’emmène avec lui dans son immeuble. De temps en temps, Pierre chausse les bottes magiques et retrouve la poésie de la forêt.
Distribution :
– Michel Drucker : Le récitant
– Richard Gotainer : Monsieur Poucet
– Fabienne Thibeault : Madame Poucet
– Julien Picard : Pierre, le petit Poucet
– Nathalie Simard : Le(s) lapin(s)
– Renaud : Le camionneur
– Petits Chanteurs d’Asnières. : Les filles Logre
– Jacques Higelin : Monsieur Logre
– Alain Souchon : Un gendarme
– Vivien Savage : Un gendarme
Avec la participation Des petits chanteurs de la Vierge Noire de Neuilly.
Par Régis Lefèvre aux éditions du club France Loisirs :
Renaud discuta brièvement du livre avec Bernard Pivot dans l’émission « Apostrophes » diffusée sur Antenne 2 le 14 février 1986 :
Voici un résumé du livre par Piéric Hirzel :
Pour Régis Lefèvre, journaliste et passionné de chanson française, Renaud est l’anti-star par excellence, un personnage unique qui arrive, sans compromis, sans calcul, à fédérer tous les âges et toutes les classes sociales. Dans cet ouvrage généreux et chaleureux, l’auteur décide d’éviter la biographie classique pour approcher le « troubadour », et l’homme pudique qui se cache derrière, à travers les thèmes de ses chansons.
Ainsi, écrit-il, Paris est le berceau de l’enfance de Renaud. Le petit garçon, puis l’adolescent, les mirettes grandes ouvertes, observe et s’imprègne jour après jour de l’atmosphère urbaine de la capitale. Ses premières chansons sont éloquentes : il est « amoureux de Paname », mais si l’album de 1975 est un hymne véritable à Paris, les suivants vont aborder l’univers de la banlieue sur un ton différent. Les bistrots, les loubards, l’ennui, la baston, l’alcool et la drogue y sont restitués avec précision, dans une imagerie à la fois tragique et ridicule. Grâce à l’humour, Renaud évite le piège de la démagogie et des textes à « message ».
Les chansons d’amour sont également nombreuses dans son répertoire. La petite fille des sombres rues, Rita, Greta, Germaine, Manu… nous montrent un auteur partagé entre son amour des femmes et la tentation de la vie en bande. Masquant souvent sa timidité sous des airs de misogyne blasé, il n’aborde jamais ce thème sous un mode sexuel, mais évite les conventions par un ton original, souvent teinté d’ironie ou de dérision, mais tendre et fort.
Le cœur ancré à gauche, Renaud a pris parti très tôt. Dès quinze ans, il est de toutes les manifs: contre la guerre du Viêt-Nam, contre la bombe, en mai 68, …Il tente, par le « Groupe Gavroche Révolutionnaire », de mélanger opinions politiques et chansons. Fidèle à ses principes, il quitte rapidement l’école et commence à vivre de petits boulots. Pourtant, il se rétracte très rapidement du militantisme, et se veut avant tout sans dieu ni maître, ennemi juré des militaires, des flics, des curés et du pouvoir, mais rêvant d’un monde juste et sans violence. Gauchisant oui, mais surtout anarchiste.
Après 1981, malgré son respect pour des hommes tels que Mitterrand ou Badinter, il sait garder ses distances. Déçu par la politique, qu’il compare à un spectacle, et craignant la récupération, il préfère prendre position pour Greenpeace, et dénoncer les travers de la société, le manque de compréhension entre les générations et les classes sociales dans ses chansons.
Les copains sont l’oxygène de l’univers Renaud. A l’image de Brassens, il a su garder les mêmes, malgré son succès, et les protéger comme sa famille. Ainsi, on le retrouve en confident du Michel de « la Blanche » ou de « Loulou », le loubard trentenaire, qui existent réellement. Dédé, Germaine, Lucien, le manouche, Angelo ou Manu sont autant d’exemples de l’importance qu’il donne à l’amitié.
De même, la famille joue un rôle primordial pour lui. Qualifiant son enfance parmi ses frères et sœurs de « pourrie d’amour », il évolue petit entre le milieu protestant et intellectuel de son père, l’écrivain Olivier Séchan et le monde prolétaire chtimi, d’où sont issus sa mère, et son grand-père Oscar.
Dès son troisième disque, il nous présente sa « gonzesse », Dominique, mise en scène à plusieurs reprises dans « Peau aime », « Mimi l’ennui », « le Père Noël noir » ou « Télé-foot »…puis Lolita, sa fille, dans « Morgane de toi ». Mais, s’il aime et prend plaisir à faire partager à son public son amour pour ses proches, il sait garder porte close sur sa vie privée.
Renaud se destinait au départ à être comédien. Devenu chanteur, il fréquente peu ses confrères. Influencé par Brassens, Bruant, puis Hallyday, Auffray et Dylan, il avoue apprécier Cabrel, Téléphone, Julien Clerc, France Gall, Higelin et Starshooter pour les francophones, et Springsteen, Dire Straits, Bonny Tyler ou Kim Wilde pour les Anglo-saxons.
Dans ses sept premiers albums, trente-quatre chansons, soit une sur deux, comporte au moins un nom de chanteur ou de groupe. C’est dire s’il aime « croquer » ses collègues. Renaud aborde aussi depuis peu le thème de la mer. Se qualifiant lui-même de « marin d’eau douce », il part souvent se ressourcer sur son bateau, La Maknovtchina. Il rencontre Riguidel, Tabarly, Pajot, Jeantot, et Florence Arthaud, mais s’il désire parfois s’évader, il avoue revenir vite au port, à ses premières amours.
Après avoir analysé ces thèmes chers à Renaud, Régis Lefèvre ne résiste pas à l’envie de nous plonger dans l’atmosphère des concerts de 1984, lors de l’inauguration du Zénith, ou pendant la tournée en province, et commente de façon détaillée mais sur un ton beaucoup plus libre les prestations du chanteur énervant. Enfin, il nous gratifie de nombreuses photographies en noir et blanc, ainsi que des textes des trois albums sortis entre 80 et 83 (Marche à l’ombre, Le retour de Gérard Lambert, Morgane de toi).
En bref, il s’agit là, non pas d’une bible (Renaud oblige), mais d’un ouvrage de référence incontournable et ultra-complet, facile d’accès et rédigé avec l’amour du sincère passionné, aux antipodes de la démarche commerciale. Ayant été réalisé en 1985, on ne peut s’empêcher de remonter le temps et de retracer le parcours, le sien… et le nôtre. Un bien beau livre.
Source : Le HLM des fans de Renaud
Le magazine « Télé 7 jours » avait de très bons mots pour ce livre le dans un article publié le 17 janvier 1986 :
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Renaud
Une biographie sur Renaud de Jacques Erwan publiée (paraît-il) en 1986 aux éditions Seghers, avec préface de Lucien Rioux :
Voici un résumé du livre par Piéric Hirzel :
En 1985, Renaud est devenu une « superstar », un peu malgré lui. Ses disques se vendent comme des petits pains, ses concerts drainent un public de plus en plus important et enthousiaste, ses textes et ses expressions entrent dans les journaux, les livres, et même les manuels scolaires. D’autres artistes, tels que Philippe Val ou Anne Vanderlove, pastichent ou reprennent des titres de son répertoire. Pourtant, l’ homme reste aussi timide, pudique et discret qu’ à ses débuts, dix ans auparavant, lorsqu’il hantait « la Pizza du Marais » de Lucien Gibara.
Jacques Erwan, admirateur de la première heure, présente dans ce petit livre un choix de textes de Renaud écrits entre 1975 et 1985 (environ une cinquantaine). Mais il nous propose également de soulever un petit coin du rideau, d’ esquisser, avec beaucoup d’humour, le portrait de « l’auteur par plaisir – compositeur par nécessité – interprète par provocation ».
Il retrace son enfance et sa jeunesse dans les cinq premiers chapitres, ponctués de jolies anecdotes. Il rapporte par exemple une manifestation pour la paix, en 67, où le jeune homme brandit une pancarte « pour Nixon le glas ». Il tente ensuite d’ éclairer le personnage Renaud par différentes facettes : les thèmes de ses chansons, la politique, la famille, l’ amitié, l’ écriture…
Les dernières pages évoquent l’image publique de l’ artiste « ange ou loup ? » essayant de brouiller les pistes par ses déclarations, ses choix, ses silences ou son look, mais qui ne parvient pas à dissimuler totalement un caractère « sensible, sentimental et candide ».
C’ est un petit livre particulièrement destiné, semble-t-il, à ceux qui ne connaissent Renaud qu’ à travers la radio ou la télévision, et qui souhaitent découvrir les premières étapes de son parcours.
Source : Le HLM des fans de Renaud
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Manuscrit de la chanson « Putain de camion », écrite le 8 juillet 1986
Tel qu’exposé à la « Putain d’expo ! » :
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Lettre manuscrite d’Olivier Séchan (père de Renaud) pour Renaud, écrite le 30 janvier 1986
Tel que mentionné à la « Putain d’expo ! » :
Cette lettre émouvante, peut-être par pudeur, ne fut jamais envoyée. Elle témoigne de la lucidité d’un père pour son fils, capable de l’avertir dans l’intimité des dangers du succès.
Paris, jeudi 30 janv.
Janvier 1986
Mon cher Renaud,
J’ai gagné un poste de TV couleur car je te donne le remède miracle pour cesser de fumer : il suffit de dire « je veux » et non pas « j’essaie » ou « je ne peux pas ». Le problème n’est pas de pouvoir mais de vouloir, or, si tu ne peux pas c’est qu’au fond de toi-même tu ne veux pas renoncer à cette drogue. Evidemment si, dans un couple, le conjoint continue de fumer, c’est plus difficile de ne pas retomber. Mais il faut en faire une question d’amour-propre, d’orgueil. Ce n’est pas aussi dur qu’on se l’imagine, surtout une deuxième fois.
Si tu continues ta voix va s’érailler de plus en plus et, même sans parler de cancer, vers 40 ans, tu risques la bronchite chronique et l’emphysème de fumeur. C’est de ça qu’est mort Milo, les poumons complètement bouchés.
Tu serais plus utile aux jeunes en te disant non-fumeur qu’en te montrant un mégot aux doigts. Pense aussi à Lolita que tu enfumes régulièrement.
Je profite de cette lettre – puis-ce que j’ai si rarement l’occasion de te parler en particulier – pour te dire que j’ai l’impression que tu te laisses un peu trop récupérer. Le « Société du m’auras pas » est loin. C’est peut-être impossible de rester marginal et anarchiste à une époque où, de plus en plus, le succès est entraîné pas la loi de « toujours plus » et de supermarché. Mais j’ai trouvé pénible de te voir assister à ce ridicule spectacle des victoires consacré aux jets de fleurs réciproques et à l’auto-admiration.
Récupéré, tu risques de l’être encore plus en acceptant la médaille que t’offre avec tant d’insistance le père Carp. Elle est tout à fait méritée, bien sûr, cette médaille, mais c’est du racolage politique de première grandeur.
Je trouve enfin dommage que dans ton dernier disque, la seule chanson virulente soit dirigée contre… une étrangère, Mme Thatcher. Tu ne te souviens plus d’avoir fait Hexagone ? Et je rappelle aussi, dans ton émission sur RMC de t’entendre faire de la pub pour ce torchon de Télé-poche ou d’un disque minable.
Je te dis tout cela parce que je t’aime beaucoup, je t’admire. J’admire tes textes, ton humour, tes tournures et ton accent inimitables, mais c’est justement pour cette raison que je suis inquiet. Pas pour ton succès, naturellement, mais je ne voudrais pas que tu deviennes prisonnier du show-business. Que tu deviennes comme les autres.
Sans me faire trop d’illusions, je t’ai dit ce que je pensais. J’espère que tu ne m’en voudras pas, même si tu flanques ma lettre au panier, je ne t’en aimerai pas moins.
Embrasse bien, de ma part, Dominique et Lolita.
Je t’embrasse, mon cher fils, avec toute mon affection.
Ton père Olivier
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Interview de Renaud dans Playboy (France) n° 8 (mars 1986)
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